a) Le déni désigne la faculté de nier une réalité et de se comporter comme si elle n'existait pas, bien que l’homme la perçoit, plus ou moins nettement. Il joue un rôle prépondérant dans le comportement humain et peut être adopté par un individu, ou une multitude de personnes. Dans ce dernier cas, il pourrait jouer un rôle de catalyseur de guerre, comme nous allons le décrire.

On nie une réalité évidente, lorsqu’on se trouve face à une situation embarrassante, que l’on refuse d’affronter pour une quelconque raison, comme par peur, par incapacité, par paresse ou encore par lâcheté. Quand il s’agit d’un danger, on appelle le déni faire la politique de l’autruche. Souvent, on n’est pas conscient de ce mécanisme ; il se joue dans l’inconscient. Parfois, à force de se trouver en face d’une situation désagréable, on admet plus ou moins son existence, mais on essaye de la faire disparaitre.

b) Le déni existe aussi à propos de l’Histoire connue de tous. Les révisionnistes ou négationnistes nient la Shoah, car ils préfèrent percevoir les juifs comme des criminels plutôt que des victimes. Bien que les preuves de la Shoah soient nombreuses, les négationnistes les refusent ; il ne s’agirait que d’un complot fomenté par les juifs. Les négationnistes adoptent alors la théorie du complot, et le Protocole des sages de Sion et autres œuvres du genre, et pratiquent une hypercritique à l’endroit de la Shoah. Ils seraient capables de prouver que la Shoah n’a jamais existé ; ceux qui y croiraient seraient des naïfs, et les survivants et témoins directs des mythomanes.

En vérité, derrière la volonté de faire disparaitre la mémoire de la Shoah se cache un dessein criminel. Il n’est un secret pour personne que l’état d’Israël est attaqué de toute part par des gens qui cherchent sa disparition, et les israéliens n’ont pas d’autre choix que de se défendre rigoureusement. Mais pour la propagande anti-israélienne, ces derniers chercheraient à dissimuler des agressions, en prétextant des impératifs de défense. Les juifs, redoutant pourtant une nouvelle Shoah, sont décrits comme de dangereux paranos. En réalité, nous soupçonnons que ce sont justement les révisionnistes et consorts qui désirent agresser, ou éventuellement anéantir les juifs, en prétextant se défendre des agressions juives. Ils pratiquent la projection, qui consiste à attribuer à autrui ses propres émotions, idées ou pulsions inacceptables. Hitler aussi cherchait à exterminer les juifs, prétendant répondre au danger dans lequel l’Allemagne se serait trouvée à cause des agressions des juifs.

Une grande partie du monde arabo-musulman pratique le déni à l’endroit de l’histoire juive. Tout le monde sait parfaitement que les juifs habitant en Israël sont les descendants de leurs ancêtres, qui y ont habité jadis. Aussi il est connu, que depuis 2000 ans, les juifs n’ont jamais abandonné l’espérance d’y revenir, et les pires persécutions ne leur ont jamais fait perdre leur espoir eschatologique. Ces faits dérangent le monde arabo-musulman, car l’attente juif s’oppose à leurs propres aspirations d’hégémonie territoriale et religieuse ; il pratique alors le déni à l’égard de l’histoire juive. Certains fabulent que les juifs n’y auraient jamais habité, et d’autres encore que les juifs ne seraient pas des descendants de ces juifs de jadis, mais des convertis de la dernière heure. En fait, les plus grandes sottises sont imaginées, afin de justifier leurs aspirations.

c) L’athéisme ne pourrait pas se concevoir sans le phénomène du déni. En effet, nul être humain sensé ne pourrait douter de l’existence de D.ieu. Les moindres détails de la nature ne démontrent-ils pas de façon éclatante Son Existence Eternelle, Sa Puissance sans fin, Son Intelligence Suprême ? Chaque feuille d’arbre, chaque aile de papillon, chaque pétale de fleur ne fait-il pas comprendre à l’homme Son Existence, et à plus forte raison l’ensemble des milliards de merveilles de la nature ? Enfin, Le nier est un phénomène incompréhensible, et si on n’avait pas rencontré des athées et leurs idées, on n’aurait jamais pu imaginer les bizarreries et incohérences de leurs comptes de fée.

En vérité, les athées cherchent, consciemment ou inconsciemment, une permissivité. Craignant qu’une reconnaissance de D.ieu ne les laisse pas suivre paisiblement certaines pulsions négatives, ils pratiquent le déni, et se convainquent d’un athéisme plus ou moins prononcé.

d) L’idée que nous décrivons figure en fait dans le Talmud. Il explique ainsi l’irréligiosité des juifs idolâtres à l’époque du premier Temple, qui ne se seraient pas adonnés à ce culte par conviction, mais que pour se décharger de leur responsabilité religieuse :

« Les juifs savaient que l’idolâtrie n’avait aucune consistance, mais ils ne s’y adonnaient que pour pouvoir pratiquer des immoralités en public » (Sanhédrin 63).

Ce phénomène se répéta quelques siècles plus tard, et amena des juifs à se christianiser. Paul, le principal fondateur de cette religion, bien qu’il mystifie souvent les raisons de son combat pour effacer le judaïsme, a quand même eu conscience du mécanisme de ce déni. C’est son désir de fuir la souffrance, causée par le conflit entre la volonté de ne pas fauter et le constat de ne pas pouvoir résister à l’appétit charnel, qui l’amena à supprimer (de sa conscience) les Commandements de la Torah :

« Nous savons, en effet, que la Torah est spirituelle; mais moi, je suis charnel, vendu au péché. Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais... Et maintenant ce n'est plus moi qui le fais, mais c'est le péché qui habite en moi. Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair : j'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi. Je trouve en moi cette loi : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. Car je prends plaisir à la Torah de D.ieu, selon l'homme intérieur; mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la Loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres. Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? » (Rm 7, 23-24), « Maintenant nous avons été dégagés de la Loi (de la Torah), étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus… » (Rm 7, 6). Paul déclare alors avec sa grande impertinence cette Torah gênante obsolète, et réduit les Mitsvot de la Torah à de simples allégories…

e) Nous constatons ce même phénomène depuis deux siècles, comment de nombreux juifs nient leur propre histoire, racontée par le Tanakh. Ils imaginent ces livres composés ultérieurement aux événements et basés sur un faux : le Pentateuque. Ce dernier serait lui-même un faux, contenant des histoires fictives, frauduleusement attribuées à Moché.

Pourtant il est évident, que nos ancêtres n’étaient pas des aliénés qui fabulaient des histoires, qui mystifiaient des Livres, qui inventaient rétroactivement une religion, afin d’accabler le peuple avec des Lois extrêmement difficiles. Chaque homme de bon sens convient, que la grande majorité de notre peuple n’a jamais été composée de déments qui se seraient laissé désabuser par des malins. C’est le contraire qui se manifeste à tout un chacun : notre peuple fut toujours composé de gens intelligents, sensés au plus haut degré, qui ont transmis fidèlement les évènements qu’ils ont vécus, et que leurs parents leur ont transmis. Ainsi il est évident, que le judaïsme, tel que les juifs le pratique aujourd’hui, est le même que celui pratiqué il y a mille ans, dans l’antiquité à l’époque des Temples, et que celui inauguré par Moché.

Enfin les juifs dits athées, ou libéraux - pour se défaire de cette pratique religieuse qui leur pèse -, pratiquent le déni à l’endroit de la vérité des Livres saints et de la transmission du judaïsme. Ils suivent ces juifs idolâtres ou christianisant, qui contestèrent jadis le judaïsme.

Nous avons déjà rapporté, que les révisionnistes ne se contentent pas seulement de nier la Shoah, mais ils cherchent également à prouver que la Shoah n’a pas existé. Ainsi font certains libéraux ; ils ne se contentent pas de dédaigner les textes de la tradition du judaïsme, mais ils cherchent, en adhérant à la critique biblique, à prouver qu’ils seraient faux. Cette critique pratique d’un côté une hypercritique primitive et insolente à l’endroit de la transmission du judaïsme - qui est pourtant exposée et clairement accessible -, et de l’autre côté, utilise mille artifices pour justifier des idées biscornues et injustifiables.

En fait, le déni de l’histoire juive de la part des juifs libéraux rencontre sur sa route le déni de la part du monde arabo-musulman ; ils s’unissent malheureusement, sans que ces juifs ne le réalisent. Les uns la nient de l’intérieur du peuple juif, et les autres de l’extérieur, mais, les résultats néfastes sont là : ils sont du pareil au même, et se retournent, que D.ieu nous protège, contre notre peuple.

Ces juifs souffrent-ils de masochisme, sont-ils frappés du syndrome de Stockholm jusqu’à l’autodestruction, sur le plan religieux comme sur le plan physique ?

www.beth-hamidrachdesarcelles.com