Il y a un pouvoir qui est le plus grand pouvoir de l'univers. C'est un pouvoir que nous avons tous à notre disposition, 24h/24h et 7jrs/7jrs. Avec ce pouvoir, nous pouvons changer notre destin. Nous sommes capables d'accomplir l'inconcevable. Nous sommes capables de changer le monde. Ce pouvoir s'appelle la volonté.

Là où une personne veut aller, ils la guident (Traité Makot 10b). Le Maharsha explique la raison d'utiliser le mot « ils », au pluriel. Qui sont les « ils » ?  Le Maharsha explique que lorsqu'une personne a une volonté, elle crée des anges. Ces anges dirigent la personne dans le sens de ses ambitions. C'est la raison du pluriel.

Si vous voulez créer un bon ange, vous désirez le bien. Cependant, si vous désirez le mal, vous allez créer un mauvais ange. Les choses qui vous arrivent dans votre vie sont le fruit de vos désirs les plus profonds. La vie que vous avez est le résultat direct des désirs que vous avez. Ce pouvoir du désir est si puissant que D.ieu modifie son comportement afin de ne pas interférer avec votre désir, avec votre libre arbitre. Qu’est-ce que cela signifie précisément ?

La nature du monde est que chaque jour, il y a une fraction de seconde dans laquelle D.ieu « s'énerve ». Pendant tous les jours où Bilaam voulait maudire les Juifs, il attendait ce moment. Mais D.ieu ne s'est pas fâché à cette époque (Traité Berakhot 7a). Pourquoi D.ieu a-t-il changé son instant de colère quotidienne, rien que pour l’amour d’Israël ? Pourquoi D.ieu n’a-t-il pas simplement dit à Bilaam : «Je ne t’autorise pas à maudire les Juifs», au lieu de changer Son chemin ? Parce que D.ieu n'interfère pas avec le libre arbitre. D.ieu préfère se changer lui-même, si l’on peut dire, juste pour ne pas « interférer » avec notre libre arbitre. D.ieu est disposé à nous donner des anges à notre disposition, si nous voulons vraiment le bien, ou si nous voulons vraiment le mal. C'est notre choix. Cela ne tient qu'à nous.

Mais pourquoi y a-t-il des gens qui ont un désir ardent, mais qui ne semblent toujours pas avoir atteint leur objectif ?

Il y a au moins deux raisons à cela. R Haïm Kanievsky, souligne une leçon intéressante. Rachi mentionne le concept de libre arbitre de Bilaam, à un stade plus avancé de l'histoire. Le Talmud l’apprend du verset 22, 20. D.ieu dit à Bilaam qu’il pourrait partir avec les messagers de Balak. Mais Rachi l'apprend par le verset 22, 35, “va avec les gens (de Balak)”. Ce sont les paroles de l'ange Gavriel, après que Bilaam ait été humilié par sa propre ânesse. La raison pour laquelle Rachi utilise un verset ultérieur est que même lorsque le ciel intervient et nous donne des signes qu'il ne veut pas que nous fassions quelque chose, cela ne signifie pas que le ciel nous arrêtera. Bien que Bilaam ait vécu un miracle, il a été réprimandé par son ânesse. D.ieu ne l'a pas empêché d'utiliser son libre arbitre. Nous pouvons également tirer des leçons de cet inconvénient, pour les personnes qui ont choisi de devenir grandes. Souvent, les gens qui renoncent à leurs aspirations à la grandeur le font parce que, lorsque les conditions sont rudes, ils comprennent comme un signe du ciel qu'ils doivent cesser de faire des efforts ou que leur chemin est bloqué. Les gens qui réussissent, d’autre part, persévèrent et grandissent, ignorant tous les soi-disant « signes du ciel » ou du Yetzer Hara, et restent fidèles à leur mission d’atteindre la grandeur.

Il y a une autre raison pour laquelle beaucoup de gens ne réalisent pas leurs ambitions. « Là où l’homme veut aller, ils la guident. Le mot «Bah» (le pronom “la”) semble superflu dans le texte en hébreu. 

En fait, le mot “Bah” nous enseigne que parfois, les objets de nos désirs et la direction que nous choisissons sont en réalité dictés par un motif caché - les objectifs sont le camouflage cachant une intention plus profonde. Mais les objectifs superficiels, qui cachent les désirs réellement passionnés du cœur, ne sont pas suffisamment forts pour créer des anges. Nous n’obtenons des anges ou une aide du ciel que lorsque chaque os de notre corps est concentré sur un désir authentique. Nous devons être parfaitement clair sur ce que nous voulons, et pourquoi nous le voulons. 

 Il est une chose que je demande à l’Eternel, que je réclame instamment, c’est de séjourner dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie, de contempler la splendeur de l’Éternel et de fréquenter son sanctuaire. (Psaumes 27.4) 

Quelle est la différence entre “Chééla”, la demande, et “Bakacha”, la réclamation ? Pourquoi cette redondance ?

Chééla désigne ce qui est demandé. Mais Bakacha est la demande sous-jacente. Parfois, nous demandons A, mais en fait nous voulons B. Le roi David a dit : « Je demande à être dans les voies de la Torah, et c'est tout ce que je veux. Être un Ben Torah, sans arrière-pensée. Je ne cherche pas à obtenir un poste de rabbin, à être respecté, ni à devenir populaire. »

Il semble que la seule chose qui nous empêche de devenir les grandes personnes que nous souhaitons être est notre incapacité à définir ou à reconnaître notre véritable désir, ou notre décision de renoncer à nos ambitions. Si nous pouvons simplement nous arrêter, réfléchir et nous concentrer sur notre volonté de devenir grand, rien au monde ne pourra nous arrêter !