Il existe une catégorie de personnes que nous appellerons, pour simplifier notre analyse, type A, A comme agressif et coléreux. Même si peu de personnes appartiennent à cette catégorie, cette analyse sera utile à nous tous. Peut-on modifier une telle personnalité ? Comment aider les gens agressifs à évoluer ?
Le type A est contrarié par tout ce qui ne va pas comme il veut, il perd son calme. La plupart du temps, sa colère est une réaction à des événements insignifiants : quelques gouttes d’eau versées accidentellement sur le sol, une sonnerie occupée au téléphone, un retard d’autobus…
Il critique les autres avec vigueur et sans tenir compte de leurs sentiments. Il perd son sang-froid, si on n’est pas d’accord avec lui. Toujours irrité, il ne peut jamais rire avec les autres, et il a du mal à faire un compliment. Il lui est difficile de recevoir ou de donner de l’affection.
S’il est facile à l’entourage de reconnaître ce tempérament irascible, la personne concernée, elle, n’en a aucune conscience. Elle accédera difficilement à la reconnaissance de ses erreurs ; si elle est acculée, sa réaction première sera d’invoquer des circonstances atténuantes et d’accuser son entourage.
Peut-être pensez-vous que j’exagère ? Qui donc est si irascible ? Et puis, quel rapport entre cet être vindicatif et hargneux décrit auparavant et nous-mêmes ?
Description
Chez chaque individu, il y a un fond de « tempérament » coléreux. Au fur et à mesure de la vie, l’homme apprend à dominer et à contrôler cette tendance. Le type A n’arrive pas à prendre conscience de son attitude et ne peut donc pas réussir à se maîtriser. Il n’est pas violent, mais il blesse profondément par ses paroles les sentiments, les droits et le respect des autres. Il a tendance à écraser les autres et ne les perçoit qu’en termes de rivalité. Aussi, lui est-il malaisé d’avoir de véritables amis ! Son entourage s’écarte de lui car il est désagréable : il a, comme on pourrait dire, « l’haleine mauvaise ».
Ce type A a certainement souffert de carences affectives, comme l’affirme ce patient : « Je ne me souviens pas d’une seule manifestation de tendresse dans toute mon enfance. » Un autre exemple nous est donné par cette patiente qui disait que sa mère lui répétait souvent : « Jusqu’à présent, tu es gentille ! Mais attendons de voir ! »
Les crises de grosses colères débutent vers l’âge de dix ou onze ans, parfois à l’adolescence ou plus tard, après des échecs ou plus simplement à la suite d’une rivalité fraternelle, ou d’une tutelle excessive d’un frère ou d’une sœur.
Considérations
Pour changer, il faut se débarrasser des mauvaises idées emmagasinées en nous et les remplacer par de plus saines :
- Le type A pense-t-il que pour réussir dans la vie, il faut une bonne dose d’agressivité ? La réussite n’est pas liée à l’agressivité, car en général, la personne irascible est en colère contre tout le monde.
- Peut-être se pense-t-il incapable de changer de caractère ? Peut-être a-t-il l’impression qu’il ne pourrait pas se dominer ? C’est vrai qu’il est difficile de se maîtriser ; il y a une certaine « accoutumance », comme pour l’alcool. Les chercheurs affirment qu’une hormone gère l’agressivité. Si celle-ci est trop souvent utilisée, cette suractivité provoque à son tour une augmentation de l’agressivité. Ainsi, le sujet cherche donc souvent « querelle ». Mais malgré tout, le changement est possible !
- Il ne peut pas imaginer avoir tort, de peur de perdre toute assurance. Mais qui pourrait être ami avec quelqu’un qui a toujours raison ? Le type A se voit parfait. Personne ne peut se sentir bien avec quelqu’un qui croit avoir toujours raison ! Il n’est pas facile de reconnaître ses erreurs et ses torts et de faire part de ses doutes et de ses incertitudes. Mais reconnaître ses limites, c’est avancer et se renforcer sans perdre l’estime de soi. C’est avoir une image positive de soi qui permettra des relations plus agréables avec les autres.
- Il pense que montrer de la tendresse et de l’affection est une preuve de faiblesse. Mais c’est en fait tout le contraire ! La dureté est une forme de faiblesse. C’est la traduction d’une image négative de soi. La force est utilisée pour masquer les faiblesses. Donner de l’affection, de la chaleur résulte d’un sentiment de bien-être intérieur.
- La violence verbale l’aide-t-elle à se faire respecter de ses enfants ? Les enfants ont besoin d’amour pour se construire. Pour aimer et réussir dans la vie, ils ont besoin de se sentir aimés. Si nous voulons vraiment nous débarrasser de notre « mauvais caractère », il faut réfléchir à notre espace émotionnel fait de sentiments d’amour, d’indulgence et de tendresse.
- L’ambition ferait-elle progresser ? La confiance en soi est liée aux réussites de nos ambitions. Une ambition non satisfaite donne un sentiment d’infériorité. L’insatisfait se lance dans des combats inutiles et a tendance à ne pas se maîtriser. Réfléchissons à notre ambition et faisons le point. Au lieu de lutter en permanence, commençons à prendre du recul.
Vers un changement
Pour s’améliorer, il faut comprendre que l’agressivité et la colère modifient, voire détériorent nos rapports humains et du même coup, l’image qu’on a de nous-mêmes. Une constante vigilance sur soi-même permet de limiter et surmonter ces comportements négatifs. Si nous bénéficions d’une promotion sociale, nous nous sentons bien, et nous ne ressentons aucune animosité envers les autres. Nous nous sentons reconnus. Quand le moi est flatté, l’homme est content et ne manifeste ni agressivité, ni recherche de contrôle. Mais quand ce n’est pas le cas, alors se déverse toute son acidité.
La bonne volonté ne suffit pas à entraîner un véritable changement, il faut modifier nos habitudes. Mais ce changement ne peut avoir lieu que si nous opérons des transformations. La qualité de notre vie dépend en grande partie de la gestion de nos relations humaines, qui est loin d’être aisée dans la vie privée comme dans la vie sociale. Pour l’améliorer, que faire ? Déjà, décider de vouloir être heureux et de rendre heureux notre entourage. De bonnes relations avec les autres nécessitent un travail sur nous-mêmes, en particulier au niveau de certains défauts, qui vouent à la faillite nos relations, comme la colère et l’agressivité.
Nous avons tous à un certain degré ces deux imperfections, aussi pour les corriger vraiment et sincèrement, il faut opérer un véritable changement.
Courage à toutes les personnes qui s’y attèlent, notre réussite personnelle, familiale et sociale en dépend !