La colère qui submerge un individu, est l’une des plus dangereuses et néfastes émotions de l'être humain. Mais comment dominer l'animal qui est en vous, vaincre votre colère et comprendre que vous n’êtes pas le centre du monde ?
Avant de répondre, posez-vous la question suivante : avez-vous seulement un(e) véritable ami(e) ? Avez-vous une personne avec laquelle vous vous sentez suffisamment en confiance pour pouvoir parler de vos difficultés et ne pas vous sentir obligé de l’épater ?
Nos Sages nous enseignent : « Achète-toi un ami. » (Pirké Avot 1; 6). Cette leçon, riche d’enseignements, sous-entend plusieurs étapes dont voici le détail : « acheter » vraiment, c’est prendre la patience d’écouter, de comprendre, de s’intéresser à l’autre, d’être vraiment content pour l’autre, d’être prêt à l’aider autant que c’est nécessaire, le conseiller que s’il vous le demande.
Un travail sur soi est indispensable pour prétendre à une véritable amitié, et avoir de bonnes relations.
Si un coléreux rencontre une personne qui lui ressemble, il doit prendre du recul et se demander : qu’est-ce qui pousse cet individu à agir ainsi ? Aurais-je eu, un comportement différent dans la même situation, avec les mêmes pressions sociales ou autres ? Combien de temps s’est-il écoulé depuis que cet homme a entendu pour la dernière fois des mots amicaux, des mots gentils ?
Plutôt que de se laisser aller à la colère, la rancune, peut-être la haine, et se considérer toujours victime, il faut opter pour l’indulgence et le pardon envers autrui. Bref chercher à évoluer.
Évolution dans les relations humaines
Trop de reproches, d’exigences excessives, de sermons, amenuisent la confiance en soi de votre entourage.
En particulier, les adolescents ne supportent pas une attitude négative à leur encontre. À cet âge, ils tolèrent avec peine des limites abruptes et des reproches ; leur quête d’eux-mêmes et de leur identité propre est incompatible avec trop de rigueur. S’il commet un acte répréhensible, reprenez-le sur l’acte et non sur lui-même.
Par exemple : vous demandez à votre adolescent de faire des courses. Il refuse. Au lieu de déclencher sur lui une avalanche de reproches comme : « Tu es paresseux ! » ou « Tu ne veux jamais aider ! » ou « Tu es vraiment incapable ! » etc., préférez une attitude focalisée sur l’action immédiate réclamée et dites : « Je suis déçu(e) de ton manque de coopération ». Il faut éviter d’imposer une attitude exemplaire tout le temps, et à chaque situation.
Ce comportement est d’ailleurs valable avec tout votre entourage.
N’exigez pas la perfection, d’ailleurs elle n’existe chez aucun être humain !
Il faut autoriser vos enfants à faire des erreurs et à les réparer eux-mêmes.
Il faut critiquer un peu, encourager énormément, et surtout prodiguer de la chaleur inconditionnellement.
Pourquoi changer ?
Vos exigences et vos colères vous privent des belles choses de la vie : apercevez-vous cette jolie fleur qui s’ouvre devant vous ? Entendez-vous ces beaux chants d’oiseaux ?
Avez-vous vu ce sourire rayonnant d’un bébé dans sa poussette ? Ressentez-vous cet acte attendrissant d’un enfant ? … Tous ces moments de beauté de la vie, si vous acceptez de changer un petit peu, vous pourrez les voir et apprécier le charme et la joie qui vous entourent.
Vers le changement
L’étude pour la prévention des maladies cardiaques a demandé à des participants de travailler sur un certain nombre d’exercices ayant pour but de diminuer la dose d’agressivité et de colère. Cette méthode s’applique à toute personne irascible qui veut réguler sa colère et son tempérament impétueux. Voici les exercices :
Premier exercice : il s’agit d’essayer de manifester sa gratitude sur chaque aide ou encouragement reçus de vos proches, votre famille et vos voisins.
Deuxième exercice : il s’agit d’utiliser et de développer un vocabulaire affectueux avec ses enfants, comme par exemple :
« Combien tu me manques ! » ou bien « Tu es un enfant fantastique ! »
Cet exercice n’est pas facile pour celui qui critique toujours. Même si vous n’y arrivez qu’en partie, cela vaut la peine d’essayer et de persévérer. Vous serez étonné vous-même de ressentir la chaleur qui soudain vous étreindra.
N’ayez pas peur d’utiliser des compliments sur les qualités de votre conjoint.
Offrez un petit cadeau de temps en temps.
Assouplissez vos idées, et cherchez à voir dans votre interlocuteur les points positifs de son message. Montrez-lui de l’intérêt.
Troisième exercice : il faut commencer à apprendre à sourire, et particulièrement quand vous sentez la colère monter. À cet instant précis, souriez ! Et vous verrez que cela marche ! Même si le sourire est un peu particulier, c’est un bon début.
Si déjà vous souriez, pensez à quelque chose d’agréable, et répétez cet exercice plusieurs fois par jour, pendant plusieurs semaines. Même si cet exercice vous paraît surfait, il n’en demeure pas moins très efficace. L’hormone qui gère l’agressivité va en diminuant au fur et à mesure que vous multipliez les sourires. Commencez à sourire à vous-même le matin, et continuez à sourire à tout celui que vous rencontrez, les enfants compris. Allez jusqu’à rire un peu de vous !
Un peu d’humour dans la vie est la meilleure arme pour lutter contre les vicissitudes de l’existence.
Quatrième exercice : composez une liste de tout ce qui vous a énervé(e), et écrivez-la au fur et à mesure des événements. Vous relirez la liste, et vous réfléchirez sur ce qui est inscrit, cela en valait la peine. Attention, ne comptez pas sur votre mémoire ; pour être bénéfique, la liste doit être nécessairement tenue par écrit.
Cinquième exercice : il consiste à apprendre à perdre. Les coléreux ont horreur de perdre. Même si vous jouez avec un enfant, vous avez du mal à le laisser gagner. Persévérance dans l’effort !
Sixième exercice : il faut observer votre visage. Si vos traits sont tendus, amers ou expriment la colère, posez-vous la question suivante : « Qu’est-ce que vous n’auriez pas dû dire ou faire aujourd’hui ? ».
Si vous arrivez à adoucir les mots de votre bouche, votre intérieur sera lui aussi plus doux, et votre entourage lui aussi se portera mieux.
Septième exercice : posez-vous la question : « Quel acte de générosité, de gentillesse ai-je accompli ? » Remarquez-vous combien cela fait du bien rien que d’y penser ?
Dites bonjour avec joie et à tout le monde ! Décrochez le téléphone pour laisser parler votre ami(e), et trouver l’occasion au moins deux fois de lui dire : « Je me trompe peut-être ».
Et enfin, n’oubliez pas la puissance des prières : « Oh mon D.ieu, aide-moi à raffiner chaque parcelle de mon être ! Aide-moi à surmonter toutes les émotions négatives en moi ! Oh mon D.ieu, sauve-moi de la colère ! »
Vérifiez si votre entourage a remarqué un changement dans votre comportement. S’ils n’ont pas vu de différence, alors c’est que vous avez fait semblant, et que rien n’a changé. Cependant gardez le moral et recommencez sincèrement.
La réussite de l’entreprise est assurée à celui qui veut seulement essayer !