« Quand mon amie a proposé que je me trempe au Mikvé, ma première réaction fut d’éclater de rire », raconte Orna, une heureuse mamie de 60 ans habitant l’un des Kibboutzim laïcs du nord d’Israël. « Je ne m’étais jamais rendue au Mikvé depuis mon mariage et je n’avais aucune connaissance dans le domaine. Mon mari est tout ce qu’il y a de moins religieux et nous vivons dans un environnement totalement laïc. Respecter la pureté familiale me semblait être la chose la plus incongrue du monde », explique Orna avec le sourire.

La solution au problème qui la tourmente ?

Pourtant, quelque chose en Orna lui dit que c’est peut-être là que se trouve la solution au problème qui la tourmente : sa fille est en effet mariée depuis quatre ans, mais n’a toujours pas eu le bonheur de tomber enceinte. « Le premier choc passé, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai commencé à reconsidérer la question. “Pourquoi ne pas essayer, après tout ?”, me suis-je dit. J’ai alors pris contact avec un organisme qui aide les femmes éloignées de la pratique à appliquer la pureté familiale. A l’autre bout du fil, la Rabbanite a commencé à m’expliquer avec beaucoup de tact et de patience les lois de Nidda, les examens à faire, les préparations préalables à l’immersion, etc. Puis, soudain, en entendant tout cela, j’ai fait marche arrière. Tout ça me semblait trop compliqué et pas adapté à moi, surtout à mon âge. Mais la Rabbanite n’a pas lâché prise : elle m’a expliqué que c’était justement l’occasion pour moi de réparer toutes les années passées sans Mikvé et que mon acte aurait une valeur incommensurable dans le Ciel. »

Orna marque un temps de pause avant de poursuivre : « Je ne suis pas du style mystique, à croire aux signes du ciel ou autres choses de ce genre. Mais la nuit suivant cette conversation, et alors que j’hésitai encore, il m’est arrivé quelque chose d’étrange : dans mon rêve, j’ai vu mon grand-père, décédé depuis très longtemps, me regarder fixement et je me suis entendue lui crier : "Comment pourrais-je réparer ce que j’ai abîmé ?" Lui m’a alors expliqué que je pouvais encore le faire, qu’il fallait juste que j’en ai la volonté et le courage. Je me suis réveillée de ce rêve avec la ferme résolution de mener à bien ce projet, coûte que coûte. »

Unies pour la Mitsva

Malgré tout, les obstacles psychologiques n’ont cessé de se dresser sur le chemin d’Orna : « Comprenez : respecter les lois de Taharat Hamichpa’ha, c’était pour moi aller à l’encontre de toutes mes croyances et de toutes mes habitudes. Comme j’étais consciente de la difficulté que j’aurais à tenir ma décision, j’ai décidé d’en parler à ma sœur et ma belle-sœur, afin qu’elles aussi se joignent à moi. Bien qu’elles n’aient jamais respecté la Nidda toutes les deux, elles ont accepté ma proposition. Au départ, c’était davantage pour me faire plaisir que pour la Mitsva en elle-même, car elles voulaient donner du mérite à ma fille. Finalement, ce fut comme une renaissance pour nous trois », dit Orna, une lueur d’émotion dans les yeux.

« Nous nous sommes préparées de manière minutieuse selon toutes les lois prescrites par la Rabbanite, explique Orna. Plus le jour du Mikvé approchait, plus nous étions excitées à l’idée de nous immerger. Nous avons ressenti toutes trois la même chose : nous avions l’impression d’être comme des Kalot la veille de leur mariage ! Et ce, alors que nous avons toutes trois 30 ans de mariage derrière nous ! Le moment de l’immersion en lui-même fut incroyable. C’était presque palpable : nous avons senti que nous étions en train de réparer toutes ces années passées sans le respect de la pureté familiale. Quelle émotion, c’était magique. Le lendemain, nous avons décidé de nous rendre sur la tombe de Rabbi Chimon Bar Yo’haï pour remercier Hachem de nous avoir donné le mérite de nous tremper au Mikvé de manière Cachère. Même mon époux, qui d’ordinaire est si peu attiré par tout ce qui a trait à la religion, était heureux de voir mon bonheur. »

Quand le miracle se produit…

Mais l’histoire ne s’arrête pas là… La même semaine, la fille d’Orna lui a annoncé qu’elle et son mari s’apprêtaient à commencer une série de traitements de fertilité chez l’un des plus grands spécialistes d’Israël. Comme on le sait, il est rare que ce genre de traitements donne ses fruits rapidement. Et pourtant… Quelques semaines après seulement, la fille d’Orna a eu le bonheur d’annoncer à sa famille que le traitement avait été couronné de succès et qu’elle était enceinte de trois mois !

« Aujourd’hui, mon bonheur ne connait pas de limite. Je suis infiniment reconnaissante au Maître du monde de m’avoir permis d’accomplir Sa volonté et encore plus d’avoir exaucé mes prières. La pureté familiale, quel merveilleux cadeau ! »