Question d'une internaute : "Voilà, ma belle-mère est très gentille, mais un peu trop sensible...  À chaque fois que quelque chose ne va pas avec un membre de la famille, et d'habitude c'est pour des bêtises (un mot de travers, un malentendu), elle prend la mouche et appelle en pleurant mon mari et moi pour nous demander de la soutenir et de corriger l'autre et de lui parler. Pour moi, c’est épuisant, elle peut m'appeler n'importe quand sans se préoccuper de ma disponibilité, sans me dire bonjour ni rien du tout, et ça m’épuise d’être toujours au milieu de tensions, voire de conflits. Mon mari, son fils, est devenu son "psy" et ça m’embête parce qu’il passe plus de temps avec elle qu’avec moi et je trouve ça malsain... Comment dois-je réagir ?"

Réponse de Mme Nathalie Seyman

Certaines belles-mères sont très faciles à vivre et tout va pour le mieux, mais, parfois, ce n’est pas le cas et il faut travailler la relation pour que tout se passe bien. Quoi qu’il en soit, il est indispensable de trouver les bonnes solutions pour que les rapports soient sains, car il en va du bonheur de nos maris. Dans ce type de situation, où la belle-mère est un chouïa envahissante, il va falloir s’efforcer de comprendre son comportement, se forcer à l’indulgence, pour ensuite essayer de construire une relation plus satisfaisante avec elle.

Le Kavod (honneur) d’une belle-mère

Il ne faut pas oublier que la belle-mère est l’une des personnes les plus importantes dans la vie de notre mari. Donc, pour le Chalom Bayit, la respecter est un élément-clé. Il ne faut pas oublier que nous devenons toutes belle-mères un jour. Donc il faut toujours se comporter avec autant d’égards que nous aimerions en recevoir plus tard !

Bien sûr, il y a certains cas où la personne est vraiment trop toxique pour le couple. Mais ce que vous me décrivez n’entre pas, sauf éléments non mentionnés, dans cette catégorie.

Respecter sa belle-mère, c’est savoir être patiente avec elle, rester toujours polie et de bonne humeur, la recevoir chez vous avec égard et bienveillance. C’est comprendre qu’elle a besoin de son fils et leur laisser du temps mère-fils pour se retrouver. C’est la laisser libre d’être une grand-mère heureuse et proche de ses petits-enfants.

Par contre, ce n’est pas se laisser envahir par ses conflits ou y prendre part. Ce n’est pas non plus renoncer à passer du temps avec son mari, car il le consacre à sa mère. Et ce n’est pas non plus être disponible sans arrêt et selon ses désirs.

De la patience et du respect, oui, mais pour que la relation soit basée sur la sincérité, il faut aussi savoir poser des limites.

Une belle-mère susceptible

Il semble, selon ce que vous me décrivez, que votre belle-mère, du fait de son extrême sensibilité, en soit devenue très susceptible. La susceptibilité découlant généralement d’une estime de soi trop liée à l’approbation des autres. Se sent-elle rejetée ? Souffre-t-elle du syndrome du nid vide, une forme de dépression qui se traduit par un sentiment d'abandon et de manque quand les enfants quittent le domicile familial ? Essaie-t-elle peut-être par l’intermédiaire de ces conflits de garder une communication avec vous ? Autant de questions à se poser entre vous et votre mari pour ensuite en discuter avec votre belle-mère et, pourquoi pas, la rassurer sur ses craintes et repartir sur de bonnes bases.

Conseils

- Ne vous mêlez jamais des conflits et conseillez à votre mari de faire de même ! Écouter sa mère et la soulager, c’est normal. Mais il est tout aussi normal de refuser de prendre un parti quelconque et amplifier les querelles ! Vous pouvez lui dire qu’il est possible de l’aider à faire le Chalom (paix), mais rien d’autre.

- Si vous n’êtes pas dans de bonnes dispositions pour lui répondre au téléphone, alors ne le faites pas ! Vous la rappellerez à un meilleur moment. L’important est d’avoir envie de lui parler, car si ce n’est pas le cas, vous lui en voudrez inconsciemment, votre belle-mère le ressentira et il ne ressortira aucun élément positif de cet échange. Donc il vaut mieux raréfier les rencontres ou les discussions pour qu’elles soient de qualité.

- Votre mari doit garder sa place de fils et non pas de « psy ». S’il voit sa mère triste à cause d’une querelle, alors il peut aller la chercher et lui changer les idées, mais ne doit pas décortiquer ce qu’il s’est passé et pourquoi. Ce n’est pas son rôle. Il doit lui montrer qu’il l’aime et la respecte, mais pas de cette façon.

- Votre mari doit évidemment être disponible pour ses parents, mais pas à vos dépens. Il faut que vous en discutiez ensemble pour établir les limites. Conserver votre Chalom Bayit est plus précieux que tout.

- Ne parlez jamais en mal de sa mère à votre mari. Au contraire, montrez votre patience en lui trouvant toujours des circonstances atténuantes ! Mais si vous devez moins la voir pour vous sentir mieux, alors n’hésitez pas.

- Utilisez l’humour avec votre belle-mère. Parfois, cela peut désamorcer une situation désagréable et restaurer la bonne humeur.

- Concentrez-vous sur ce qu’elle fait de bien et complimentez-la lorsque vous êtes ensemble.

- Parfois, essayez de passer un peu de temps avec elle pour avoir une vraie discussion, c’est peut-être ce qu’elle cherche à provoquer maladroitement.

Respect, bonne distance et amour sont les maîtres-mots d’une relation saine entre belle-fille et belle-mère. Elle a fait de votre mari la personne dont vous êtes tombée amoureuse et vous êtes la femme qui rend heureux le fils qu’elle chérit. Vous ne pouvez que vous entendre.

Beatsla'ha !

Si vous avez une question à poser à la psy, envoyez un mail sur l'adresse suivante [email protected]. Mme Seyman essayera d’y répondre et la réponse sera diffusée de façon totalement anonyme.