Connaissez-vous cette situation où tout démarre d’une simple pensée : et si… ? Et si je ne trouve pas de travail ? Et si mon fils rate son examen ? Et si on tire sur nous des roquettes… ? Etc. Et puis de là, vous montez tout un échafaudage. Vous commencez à vous angoisser, à avoir peur, à imaginer toutes sortes de scénarios qui n’ont rien à envier à Spielberg… Bref, l’homme (et surtout la femme) a une propension à créer des mondes imaginaires qui l’entraîne dans un tourbillon qui porte un nom : l’inquiétude. Comment sortir de ce tourbillon tellement néfaste pour notre santé mentale ?
Il faut savoir une chose : le Yétser Hara’, le mauvais penchant, a un domaine d’action privilégié : votre imaginaire. En effet, l’homme, par définition, ne peut s’inquiéter que de ce qu’il imagine. Nos Sages disent d’ailleurs que la vraie joie est atteinte avec l’annulation des doutes. Le doute, c’est précisément l’inconnu, ce que nous ne savons pas (d’ailleurs c’est la même Guématria que ‘Amalek, l’ennemi d'Israël). Et là où il y a le doute, il y a de la place pour s’imaginer toutes sortes de scénarios.
Ces scénarios peuvent devenir obsessionnels. Prenons un exemple : vous vous dites que vous avez une montagne de choses à faire aujourd’hui et vous commencez à vous angoisser. Comment cette journée va-t-elle bien pouvoir s’agencer ? Et dans tout ce brouhaha de pensées : mais attends, ce n’est pas possible… comment enchaîner le rendez-vous chez le médecin avec le spectacle de la petite, ensuite aller récupérer le linge au pressing, préparer le dîner… ? Bref, vous avez déjà la Rassra avant même que la journée ne commence !
Et comme si ça ne suffisait pas, vous venez d’entendre un podcast sur le burn-out maternel, et là, vous vous dites que vous cochez toutes les cases, que vous êtes à deux doigts d’exploser. J’ai envie de vous dire : PAUSE. On arrête de se faire mille scénarios dans la tête. Déjà, on décortique. D’abord le rendez-vous chez le docteur. Ensuite le spectacle. Puis le linge… etc. On vit chaque tâche pleinement, sans anticiper la suivante ni s’angoisser de sa réalisation.
Ensuite, on se rappelle une chose essentielle : Hachem donne les forces. Ce qu’une maman parvient à accomplir en une semaine peut paraître, de l’extérieur, surhumain. Mais vous êtes bien surhumaine : vous êtes une Bat Israël, une lionne. Hachem est avec vous. Vous pouvez – et vous devez – Le solliciter à chaque instant.
Petite confidence : vous savez que vous n’allez pas beaucoup dormir cette nuit ? Demandez-Lui que ces 4 heures de sommeil soient aussi réparatrices que si vous en aviez dormi 8. Vous ne voulez pas passer 9h en cuisine pour préparer Chabbath ? Demandez-Lui la Brakha (bénédiction) dans le temps…
Et puis… prenez conscience d’une vérité : on ne maîtrise rien. Vous faites les efforts nécessaires. Le résultat, lui, dépend d’Hachem (‘Hovot Halevavot). À force de s’angoisser des résultats, on se tue la santé – alors que cela ne dépend même pas de nous. Attention : ne pas s’angoisser des résultats ne signifie pas devenir laxiste. Vous faites votre part, sans excès, et Hachem s’occupe du reste !
Finalement, il faut prendre conscience d’une règle : les angoisses sont comme un aimant. On attire à soi ce dont on a peur.[1] Ainsi si vous avez peur que votre fils tombe, il y a de fortes chances qu’il finisse par tomber car vous donnez de la force à cette réalité. Donc remplacez ces pensées anxiogènes par des pensées réjouissantes !
Et parfois, savoir faire le vide dans son esprit, c’est le meilleur remède pour vaincre ce Yétser Hara’. Comme l’explique Rabbi Na’hman de Breslev : faire le vide plutôt que de se laisser aller à des pensées néfastes est la meilleure solution pour chasser le mal. S’en remettre à Hachem, comme c’est bon...
Un bébé s’angoisse-t-il de savoir comment il va manger demain ? Non. Il sait que sa mère va le nourrir, qu’elle aura le lait dont il a besoin. Et vous voulez un secret ? Plus un bébé prend la tétée, plus le corps de sa mère produit du lait. Il en est de même dans notre relation avec Hachem : plus nous Le sollicitons, prions, demandons… plus Hachem nous envoie [2].
Alors demandez, priez, sollicitez... invitez Le dans vos vies et je vous assure que la boule à la gorge, le mal de ventre, les migraines… seront beaucoup moins fréquentes car vos inquiétudes n’auront plus la teneur que vous leur donniez avant.
Bon courage à toutes !
[1] Iyov (Job 3 : 25) : “Car ce que je redoute, c’est ce qui m’arrive ; ce que je crains, c’est ce qui m’atteint.”
[2] Téhilim (Psaumes) 145 : 18 - “Hachem est proche de tous ceux qui L’invoquent, de tous ceux qui L’invoquent avec sincérité.”
Talmud Bavli – Yoma 38b – “Celui qui vient se purifier, on l’aide.”
Celui qui s’approche d’Hachem, avec sincérité et engagement, reçoit une aide d’En-Haut.