Depuis la nuit des temps, on entend des histoires sur les rapports compliqués entre les belles-mères et les belles-filles. Est-ce une fatalité ? La belle-mère est-elle toujours la mal-aimée ? La belle-fille la maltraitée ? Peut-on avoir de bons rapports, voire de super rapports entre belle-mère et belle-fille ?

La réponse est définitivement OUI ! Comment ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.

Une bonne belle-fille, vient d’une bonne belle-mère et une bonne belle-mère, vient d’une bonne belle-fille.

L’un n’existe pas sans l’autre !

Commençons par la belle-mère, car, sans aucun doute, c’est à elle de faire le premier pas. 

C’est à elle d’accueillir comme il se doit la jeune fille qui rentre dans la famille, et qui, même si elle n’en a pas l’air, est forcément mal à l’aise.

La belle-mère a le choix de considérer la nouvelle venue, soit comme une rivale qui vient lui voler son petit garçon bien aimé, et qui, bien entendu, ne saura JAMAIS s'occuper aussi bien de lui que sa maman, ne connaîtra pas ses goûts, ses besoins, comment il aime que son linge soit plié, etc., etc., et, pour cause, c’est vous qui l’avez mis au monde et qui lui donne tant d’amour depuis sa naissance !

Soit elle peut, au contraire, voir dans sa nouvelle belle-fille celle qui va lui donner de l’amour, le rendre heureux, construire avec lui un foyer.

Le foyer est, je vous le rappelle, considéré dans la Torah comme le troisième Temple, c’est-à-dire le lieu de résidence de la Chékhina, la présence Divine. Le troisième Temple sera éternel, contrairement aux deux premiers qui ont été détruits.

L’homme a la Mitsva de se marier, c’est donc son épouse qui lui permet de parvenir à sa Chlémout, sa construction, sa perfection ! Elle est ou sera la mère de vos petits-enfants, celle qui les porte, les nourrit, permet à votre famille d’avoir une descendance !

Je pourrais continuer ainsi longtemps, car la liste de tous les bienfaits que votre fils reçoit, et les Mitsvot qu’il accomplit grâce à elle, est encore bien longue.

Donc la seule chose que je dois dire à ma belle-fille, c’est MERCI.

Merci de t'occuper de mon fils, de faire les courses, de lui préparer à manger, de lui donner des enfants… de lui donner de l’amour, tout simplement !

Si vous vous focalisez sur le fait qu’elle n’est pas toujours à votre goût : sa maison n’est pas toujours bien rangée, ses vêtements ne sont pas plaisants, elle ne parle pas toujours comme il faut à ses enfants, et puis elle demande à son mari - votre fils - de faire les courses, la vaisselle, de sortir les poubelles, etc., vous allez juste vous rendre malheureuse ! Vous, votre fils - qui aura de la peine que vous n’appréciez pas comme il se doit celle qu’il a choisie - et votre belle-fille, qui ne viendra chez vous qu’à contrecœur, toujours un peu tendue !

Un enfant est un Pikadone, un dépôt, ne l’oubliez pas : il ne vous appartient pas ! Vous l’avez justement élevé pour qu’il vole de ses propres ailes en compagnie de son épouse.

Alors, mettez les bonnes lunettes, celles qui vous permettront de voir toutes ses qualités (elle en a beaucoup, sinon, pourquoi votre fils l’aurait choisie ?) et dites-le-lui ! Dirigez votre attention sur le bien qu’elle fait à votre fils et à vos petits-enfants.

Souriez, accueillez-la en pensant à tout ce que vous lui devez, et pas en exigeant ce qu’elle vous doit.

Faites attention de ne pas juger leur couple et ce qu’ils font.

Si on vous demande votre avis, donnez-le, si on ne vous le demande pas, ne le donnez pas !

Laissez-les mener leur vie comme ils l’entendent, ne soyez jamais intrusive. C’est leur vie. 

Montrez-leur que maintenant qu’ils sont mariés ou qu’ils vont se marier, ils ne font qu’un, elle devient votre nouvelle fille et non celle qui a pris votre fils !!

Si vous souhaitez parler à votre fils, essayez de l’appeler quand vous savez qu’il est seul. 

Laissez-les construire leur couple !

Soyez à leur écoute à tous les deux, donnez-leur de l’amour, du temps, des cadeaux, pas grand-chose, des petites attentions.

Vous ne pourrez que sortir gagnante.

Combien votre fils et votre belle-fille vous seront reconnaissants de les aimer pour ce qu’ils sont et non pour ce que vous vous voudriez qu’ils soient !

Quant à vous, chère belle-fille, à votre tour, faites l’effort de considérer votre belle-mère avec gentillesse et respect. Ne pensez pas, dès que vous la voyez, qu’elle va être l'empêcheuse d’exister. Vous aussi, combien de “mercis” vous lui devez. Si votre mari ou futur mari est devenu ce qu’il est, c’est grâce à elle. Combien elle l’a choyé ! Il est bien normal qu’elle ait une place de choix dans la vie de votre mari.

Montrez-lui de la reconnaissance pour tous les efforts qu’elle fait. Vous aussi, mettez les bonnes lunettes, celles qui vont vous permettre de voir ses qualités.

Mettez-vous à sa place. D’ailleurs, vous y serez un jour à sa place. Imaginez-vous, vous-même, belle-mère dans quelques années, et voyez comme il n’est pas si facile de s'effacer quand on est une maman, juive de surcroît.

Une jeune maman, qui regardait son bébé avec amour, m’a dit un jour en plaisantant à moitié : “Sa femme ? Je la déteste déjà !”. Je lui ai alors demandé : “Et ta belle-mère, elle te déteste ?...”

Lorsque vous êtes chez vos beaux-parents, ne soyez pas impatiente lorsqu’il parle à sa mère, ne cherchez pas à entrer systématiquement dans les conversations. C’est vrai que c’est difficile, mais respectez le fait que sa maman ait envie, un tout petit peu, de lui parler. 

Encore une fois, il reste son petit garçon.

Votre mari a sans aucun doute envie de garder une relation de proximité, il aime sa maman, et c’est normal.

Ne soyez pas exclusive, celle qui montre qu’elle est sa femme, comme si sa mère ne devait plus exister.

Une épouse très intelligente a dit à son mari, alors qu’elle passait quelques jours chez ses beaux-parents : “Quand je te cherche, je sais que tu discutes avec ta mère !”.

Elle l’a dit avec le sourire. La maman a été très reconnaissante du temps que sa belle-fille lui octroyait.

Je vous rappelle que votre mari a la Mitsva de “Kiboud Em”, le respect de sa maman, et que, sans votre aide, il aura beaucoup de mal à l’accomplir.

Combien il sera mal à l’aise s’il se sent en porte à faux entre vous et elle !

Alors, au contraire, allez vers elle, discutez de femme à femme. Parlez-lui de son petit garçon bien aimé. Comme elle sera heureuse ! Soyez son amie, pas son ennemie. Elle vous a offert son bien le plus précieux, celui qu’elle a mis au monde, nourri, choyé, bref, SON FILS !

En plus de cela, la relation de grand-mère est une relation merveilleuse, dont vos enfants ont beaucoup besoin. Les grands-parents donnent un amour permanent, sans besoin de corriger. Ils ne sont là que pour aimer et donner. C’est magnifique pour vos enfants. Mais pour cela, il faut une bonne relation entre vous et vos beaux-parents. 

Donc, même si c’est parfois difficile, faites des efforts, pour eux et pour votre mari.

En conclusion

Toutes les relations “Ben Adam La’havéro”, entre l’homme et son prochain, nécessitent un effort de la part des deux personnes. Cela est particulièrement important dans une relation belle-mère/belle-fille, où deux personnes différentes, de générations différentes, se retrouvent soudain devoir être très proches.

Alors, OUI, une magnifique relation peut s’instaurer, mais il faut que tout le monde en ait envie et fasse les efforts nécessaires.

Pour finir, combien Hachem aime les efforts, surtout dans le domaine des relations humaines, et encore plus lorsqu’il s’agit de proches.

Alors soyez assurées qu’en plus de la relation agréable que vous aurez construite, Hachem sera fier de vous, et le compteur de vos mérites grimpera très haut !

Je dédie cet article à mes merveilleuses belles-filles, pour lesquelles je remercie Hachem chaque jour d’être les épouses de mes fils !

Béatsla'ha à toutes !