« Mon enfant est hyperactif ». 4 mots qui peuvent changer une vie.

Elles ne sont peut-être pas la majorité de nos lectrices, mais il était temps que nous rendions hommage aux mamans d’enfants hyperactifs, en parlant de ce qu’elles vivent au quotidien, en parlant de leur combat journalier qu’elles mènent avec tant d’amour et de courage.

L’hyperactivité, ou appelée autrement le trouble de l’attention, ne s’apparente à aucun autre trouble, car il est présent constamment. Il n’y a pas de périodes plus faciles que d’autres, il n’y a pas de pics de crises. Il s’agit d’un état mouvementé en permanence, il s’agit d’une cellule familiale perturbée, il s’agit de grands et longs moments de solitude et de pleurs le soir quand on ne sait plus quoi faire pour aider notre enfant, et il s’agit d’un regain de forces chaque matin, car on n’a pas d’autre choix que de relever la tête et de redevenir le roc sur lequel notre enfant peut se reposer à tout moment.

Avoir un enfant hyperactif c’est devoir redoubler de tendresse pour rassurer son enfant effrayé par le monde. C’est l’entourer d’un amour inconditionnel pour qu’il se sente suffisamment confiant pour affronter les autres. C’est l’accompagner à chacun de ses pas pour le mettre en sécurité, au début, en le portant, puis en lui donnant la main, et enfin et toujours en gardant sur lui un œil attentif et protecteur.

Avoir un enfant hyperactif c’est oublier les temps de libre, c’est oublier les saisons. Ces enfants ont un besoin vital de se dépenser, de courir, de sauter. C’est donc accepter de passer, le plus clair de son temps, dehors, dans les parcs, les jardins publics. Eté comme hiver. Qu’il pleuve ou qu’il fasse grand soleil.

Avoir un enfant hyperactif c’est être convoqué souvent, trop souvent, par le corps enseignant. C’est devoir expliquer la situation de son enfant, et parfois même devoir trouver les solutions par soi-même. C’est verser des larmes devant une maîtresse dure et sans cœur, c’est taper du poing sur la table devant un directeur intransigeant et injuste. C’est se retrouver seule à comprendre et à se battre, pour le bien-être de son enfant.

Avoir un enfant hyperactif, c’est bien souvent devoir abandonner sa carrière et ses projets professionnels. Les mamans non préparées à ce cas de figure pendant la grossesse, pensaient reprendre le travail après le congé maternité, ou au plus après le congé parental, mais très vite, elles comprennent que c’est un travail à temps plein et que leur place est auprès de leur enfant.

Avoir un enfant hyperactif c’est rester de longs mois, voire années, sans comprendre ce qui se passe avec cet enfant, car le diagnostic ne tombe pas de suite. Au début, on se dit chaque enfant a son rythme, elle ne fait pas comme les autres, et alors ? Puis, petit à petit, on se rend compte de sa difficulté à sociabiliser, à se concentrer, à se poser. C’est à ce moment-là que la sonnette d’alarme est tirée. Et lorsque le diagnostic tombe, c’est un sentiment mitigé qui nous envahit. On est partagé entre le soulagement de mettre un nom sur ce mal-être - et qui dit maladie identifiée, dit traitement qui va avec - et la peur de l’inconnu, le doute de savoir si nous pourrons surmonter cette épreuve et si notre famille sera suffisamment forte et solide.

Avoir un enfant hyperactif c’est s’en remettre aux médecins et à leurs décisions. C’est accepter que son enfant ait parfois besoin d’un traitement pour ralentir la cadence et vivre une vie plus paisible, pour poser ses valises et descendre du train qui roulait à toute vitesse depuis le jour de sa naissance.

Avoir un enfant hyperactif, c’est surtout renforcer sa foi envers le Maître du monde. C’est accepter Sa volonté et se battre chaque jour pour Le servir avec amour et joie. C’est apprendre, par la force des choses, où sont les vraies priorités de la vie. Avoir un enfant hyperactif ne permet pas de s’attarder sur les détails et les futilités. Le temps file à toute allure, aussi, nous allons droit à l’essentiel.

Avoir un enfant hyperactif, c’est enfin travailler sa gratitude. C’est s’émerveiller de chaque progrès de l’enfant, c’est garder espoir lorsqu’un jour est moins bon, c’est être reconnaissant pour chaque petit pas qui est fait dans le bon sens. C’est avoir le mot « merci » en permanence sur les lèvres.

Merci et bravo à toutes ces mamans d’enfants hyperactifs qui ont su mettre de côté tout rêve ou projet d’avenir pour profiter main dans la main avec leur enfant, de l’instant présent, instant incertain, instant déroutant même quelquefois, mais instant assurément plein de surprise et d’amour pour ceux qui ont décidé d’ouvrir leurs yeux et leur coeur.