La Paracha de Béréchit ouvre les cinq livres de la Torah en nous relatant la création du monde et plus précisément celle de l’homme, comme il est écrit : "L’Éternel façonna l’homme, poussière détachée du sol, fit pénétrer dans ses narines un souffle de vie, et l’homme devint un être vivant".

L'homme est donc un être matériel puisqu’il vient de la terre ("Adam" vient d'ailleurs du mot "Adama", qui signifie "terre" en hébreu). Mais il a également la capacité de ressembler à Hachem comme nous dit le Chlah Hakadoch : "Adam milachone adamé léélione".
Ce souffle de vie qui lui a été insufflé, c’est sa Néchama (son âme), une partie d’Hachem Lui-même.
Et c’est grâce à cette Néchama que l’homme s’élèvera, se transformera et atteindra l’objectif, dans ce monde, de sanctifier la matière...

L'homme, couronne de la création et fruit des "mains d'Hachem"

La Michna nous enseigne que "le monde a été créé par dix paroles". Mais quand Hachem est arrivé à la création de l’homme, Rachi nous dit que celui-ci fut créé par l’intervention directe d’Hachem, avec "Ses mains" ! Évidemment c'est une image, puisqu’Hachem n’a pas de corps....
Pour la première fois, Hachem est intervenu directement dans la création, sans recours à un intermédiaire (selon le Ohel Ra'hel).
Il a mélangé de l’eau avec de la terre, et Adam Harichone (le premier homme) est ainsi appelé : " 'Halato Chel 'Olam " (la première pâte du monde). On peut alors comprendre le parallèle extraordinaire qui existe entre la Mitsva de Hafrachat 'Halla et la création de l’homme...

Une femme juive ne peut prélever la 'Halla qu’après avoir mélangé l’eau avec la farine. En fait, ce qu’Hachem a fait pour créer l’homme, la femme le fait pour faire ses 'Hallot. Hachem a mélangé de la terre et de l’eau, et la femme mélange la farine et l’eau.
La farine représente le monde matériel et l’eau symbolise la Torah, le spirituel. Et c'est au moyen de ce mélange, que la femme répare la faute qui a été commise à la création.
Car quand Adam Harichone a mangé du fruit interdit, poussé par sa femme 'Hava qui a mal utilisé son pouvoir d’influence, toute la nature a changé. Et une des conséquences de cette faute à été une séparation entre le matériel et le spirituel dans le monde. Depuis, le matériel a une connotation négative... Alors qu'avant la faute, toute la création d’Hachem était imprégnée de spiritualité. En d’autres termes, la matière était aussi spirituelle et prônait la royauté d’Hachem, son Créateur !

La femme dans sa maison : des travaux saints !

Quand la femme mélange l’eau à la farine, elle réintègre ce spirituel dans le matériel et élève cette pâte au cinquième niveau de la création : celui d'Israël qui sert Hachem !

Car comme l'enseigne le Rav Azriel Tauber, dans son livre Pirké Ma'hchava, il existe cinq niveaux dans la création : le minéral, le végétal, l’animal, l'homme, et... le Juif, Israël qui sert Hachem. Le Juif se situe donc au plus haut niveau de la création, grâce à la parcelle divine qu’il détient, et ses forces sont illimitées !

Si on se penchait plus précisément sur le rôle de la femme juive, dans sa maison, qui est comparée au Beth Hamikdach (Temple) ? Que nous soyons femmes au foyer ou exerçant une profession, que faisons-nous au sein de notre maison ?

Bien souvent on s'occupe des enfants, de changer les couches, de la cuisine, du ménage etc. A priori, tout a l'air plutôt technique, sans grande valeur. Mais est-ce que cela se limite vraiment à cela ? Bien sûr que non... chaque acte quotidien dans notre "Beth Hamikdach" a une immense valeur, et un objectif noble : le bien-être de nos êtres chers !

Et lorsque nous agissons avec le sourire, des encouragements adaptés à chacun, de la joie et de la Émouna (foi), nous transformons l'atmosphère familiale, et toutes nos tâches à priori "techniques" et matérielles, prennent alors une dimension spirituelle exceptionnelle ! Car nous avons la capacité d'élever ces travaux domestiques et de les transformer en tremplins pour propulser notre mari et nos enfants.

Le Rav Falk, dans son livre 'Oz Véhadar Lévoucha, nous dit que les enfants d'Israël ont reçu la Manne dans le désert par le mérite de Moché Rabbénou, et l’eau par le mérite de Myriam la prophétesse. La Manne tombait du ciel et l'eau montait de la terre.

Cela vient nous enseigner que le rôle de l’homme est de faire descendre la Torah du ciel en l’étudiant avec assiduité. Et la responsabilité de la femme est d’élever les travaux matériels dans lesquels elle est investie et d’en faire des moyens de se rapprocher d’Hachem...

Pour terminer, j’aimerais raconter une histoire véridique incroyable, rapportée par la Rabbanite Esther Tolédano. Une dame était très malade des reins, et elle devait ainsi voyager pour une série d’analyses médicales. Avant de partir, elle alla chez le Rav Chakh pour qu’il lui donne une bénédiction pour que tout se passe bien. Elle a ensuite fait toutes les analyses et subitement, elle est tombée dans le coma ! Elle raconte qu’elle a vu une grande lumière, et que dans le ciel on l’a accueillie avec joie.
Et voilà qu’est arrivé le Rav Chakh et qu'il a décrété qu’elle redescende dans ce monde par le mérite qu’elle préparait à manger à temps à son mari, sans le faire attendre ! Cette dame a eu le mérite de vivre encore un an et demi, de voir son fils ainé se marier et une fille se fiancer. Qui aurait pu croire que faire à manger à temps, c’est ce qui l’a ramenée dans ce monde ?!

Par ce geste qui pourrait sembler si anodin, le mari de cette femme a pu ressentir son amour, sa considération, et la recherche de son bien-être jusque dans les moindres détails... Comme l'enseigne le Roi Salomon : « C’est l’intelligence de la femme qui édifie sa maison ».

Je nous souhaite à toutes d'arriver à exploiter notre potentiel et de prouver ainsi à Hachem qu’Il peut compter sur nous !