Apprendre à vivre en harmonie avec toutes les personnalités est l’un de nos objectifs sur cette terre. Comprendre la façon dont l’autre perçoit le monde nous aide à mieux “cohabiter” et ensuite à allier nos forces pour réaliser le projet divin. Cette semaine, essayons de comprendre comment vivre en équilibre avec les personnalités marquées par l’élément air. 

L’art de la parole

Les personnalités “air” sont caractérisées par une grande propension à la parole. 

Nos Sages disent dans les Maximes des Pères [1]: “Je n’ai rien trouvé de mieux que le silence”. Le silence, c’est en général ce qui fait défaut aux personnalités “air” qui ont tendance à parler abondamment. C’est pourquoi  leur “Tikoun” va passer par une maîtrise de la parole. 

L'air favorise aussi la communication, mais parfois au détriment de l'écoute. Se travailler pour une personnalité “air” signifie apprendre à écouter activement et à développer la patience dans les échanges.

Si votre beau-frère aime rentrer dans des grands débats philosophiques souvent stériles ou que votre copine de lycée a la “tchatch”  et qu’elle vous tient des heures au téléphone, soyez indulgents à leur égard mais tentez d’orienter la conversation de sorte à ce qu’elle ne dévie pas sur du Lachon Hara’.

Ou bien, si vous êtes parents d’enfants très marqués par l’air, faites de cette facilité à s’exprimer une force : enseignez-leur les lois du ‘Hafets Haïm sur le Lachon Hara’, encouragez-les à préparer un Dvar Torah à table mais aussi à laisser parler les autres…

Une intuition hors norme

Le concept très à la mode de “Haut Potentiel Émotionnel” s’applique en général parfaitement aux personnalités marquées par l’air. Elles ressentent intuitivement ce qu’éprouvent les autres et donc vont au devant de leurs besoins pour les aider. 

Le petit Jérémy est très sensible et fait attention à tout. Il est le seul à avoir remarqué que le petit Jonathan de sa classe a l’air triste ces derniers temps. Il l’invite donc à jouer à la maison.

Hessed vs Sacrifice

Leur intuition est parfois tellement développée que ces personnes sont prêtes à manifester un excès de ’Hessed pour porter “secours” à ceux qu’elles savent en détresse, à leur détriment et au détriment de leur famille. 

Prenons l’exemple de David, père de famille débordé par ses responsabilités professionnelles, qui peine déjà à voir ses enfants. Lorsqu’il apprend que son meilleur ami Yoël souhaite rénover sa cuisine mais a des soucis de budget, David se propose spontanément pour l'aider à économiser, bien que lui-même soit déjà exténué. Chaque soir, après une longue journée de travail, il se rend chez Yoël pour l’aider, au détriment de ses moments en famille et de son propre repos. Malgré les remarques de sa femme et la frustration de ses enfants, David persiste : « Yoël a besoin de moi, je ne peux pas le laisser gérer cela tout seul. »

Cet exemple montre comment l'élément "air" chez David l’amène à se concentrer sur l’aide qu’il juge essentielle, malgré l’épuisement et au risque de négliger ses responsabilités familiales

Une difficulté à se soumettre

Le vent est par définition libre. De même, les personnes “air” ont un goût de la liberté exacerbé. Elles ont du mal avec les contraintes, les emplois du temps, la routine… Si vous avez un enfant comme cela, pour l’aider à avancer, il faudra lui apprendre à aller au bout de ses projets. 

Une créativité extraordinaire

Les personnes “air” sont très créatives, elles peuvent avoir 10 idées à la seconde. Pour canaliser cette extraordinaire créativité, il est crucial qu’elles concrétisent leurs idées. 

Ayala vient d'être embauchée dans une société d'événementiel. En entretien, elle a conquis la dirigeante de la société en lui donnant plusieurs idées de nouvelles animations. Au bout de quelques mois, c’est la désillusion : elle n’a rien réussi à mettre en place. Sa patronne décide donc de recruter Déborah pour les aider. Déborah est très organisée, carrée, elle a des tableaux excel et tient des notes pour chaque projet : tout ce que déteste Ayala ! Malgré ses réticences au départ à travailler avec Déborah, Ayala doit bien avouer que leur duo fonctionne : les projets prennent forme et la société d'événementiel est en pleine expansion. 

Vivre avec le vent, c’est donc apprendre à harmoniser liberté et structure, parler et écouter. Pour savoir quelle est la part d’air en vous…

[1] Pirké Avot (Maximes des Pères) 1:17

Tiré des enseignements du livre Mastering Relationships de Mordechai Weinberger, chapitre 4 : "The Way the Wind Blows".