Voulez-vous écouter le meilleur message d'éducation ? Destiné en particulier à nous, les femmes ?! C’est dans notre Paracha qu’il se trouve !

Il est écrit : “Imprimez donc Mes paroles dans votre cœur et dans votre pensée [...]. Enseignez-les [Mes paroles] à vos enfants en les répétant sans cesse, quand tu seras à la maison ou en voyage, soit que tu te couches, soit que tu te lèves”[1]. En d’autres termes, la Torah nous enjoint d’enseigner à nos enfants les Mitsvot (commandements) et la sagesse de la Torah. Mais juste avant, elle nous met en garde ! Tu dois d’abord porter ces paroles dans ton cœur, et seulement après, tu pourras les transmettre à tes enfants. Car si on n’est pas convaincu au fond de son cœur de ce qu’on dit à ses enfants, ils ne l’intérioriseront jamais.

Par exemple, on pourra répéter pendant des heures à un enfant que, dans la vie, il ne faut pas se mettre en colère, si soi-même on se met en colère à la première contrariété venue, il n’y a aucune chance qu’ils écoutent notre message ! On peut répéter maintes fois à notre enfant que ce n’est pas bien de tricher, si lorsque le policier nous arrête, on commence à proférer des mensonges, toutes les belles paroles que l’on aura prononcées s’envoleront comme si elles n’avaient jamais existé...[2]

Une femme avait une fois remarqué que ses enfants n’avaient pas le goût de la Téfila (prière). Elle s’est dit de façon intelligente : “Je ne vais pas leur faire un sermon sur la Téfila, je vais plutôt moi-même me renforcer dans ce domaine”. Du coup, elle s’est elle-même prise en main, elle s’est mise à étudier la force de la Téfila, tant et si bien qu’elle priait avec beaucoup de ferveur. Il n’a pas fallu longtemps pour que les enfants décèlent une lumière dans ses yeux à chaque fois qu’elle ouvrait son Sidour (livre de prière) et qu’ils prennent eux-mêmes un très grand plaisir à prier !

Le roi Salomon nous dit : “Écoute, mon fils, la morale de ton père, et n’oublie jamais la Torah de ta mère”[3]. Pourquoi est-ce écrit d’une telle façon ? Le roi Salomon, le plus sage de tous les hommes, nous enseigne un principe fondamental : l’essentiel de l’apprentissage de la Torah chez un enfant repose sur la mère. En effet, depuis tout petit, c’est la maman qui va lui laver les mains de façon rituelle le matin (Nétilat Yadaïm), lui faire embrasser la Mézouza, et le pousser gentiment à partager ses jouets avec les autres enfants. C’est elle qui construit toute la base sur laquelle les paroles de Torah vont pouvoir s'imprégner de façon joyeuse. En d’autres termes, ce sont les papas qui vont enseigner à leur progéniture les lois de la Torah, mais il faut au préalable que les femmes insufflent à leurs enfants l’amour de D.ieu, de la Torah, et du prochain.

C’est pourquoi, les femmes dans la Torah sont appelées “Beth Ya’acov”[4], “Ya’acov” venant du mot “talon”, qui est la base sur laquelle tout le corps repose. Tandis que les hommes sont appelés “Bné Israël”[5] (ישראל), dont les lettres constituent en hébreu l’expression “ma tête“ (ראש לי), les hommes inculquant des notions dans la tête de leurs enfants. Mais, sans la base constitutive insufflée au préalable par leurs mamans, tout s’effondrerait en un clin d’œil.
Ce n’est pas sans nous rappeler l’histoire du Rav Eliézer Silver, qui, au lendemain de la Shoah, fut envoyé en Europe pour retrouver ces enfants juifs que leurs parents avaient cachés dans des orphelinats et monastères chrétiens. Élevés comme des véritables chrétiens, ces jeunes ignoraient tout de leurs véritables origines. Quant aux responsables des institutions, ils niaient vigoureusement détenir des enfants juifs.

Quelle stratégie lumineuse le Rav Silver a-t-il eue pour retrouver ces enfants cachés ? À chaque fois, il leur lançait un défi : il disait aux responsables des orphelinats et des monastères : “Laissez-moi juste rentrer deux minutes et je vous prouverai qu’il y a des enfants juifs parmi eux”. En général, les responsables acceptaient avec un sourire en coin, l’air sceptique et amusé. Ainsi, le Rav Silver rentrait et, se tenant face à des enfants qui le regardaient curieusement, s’écriait les mots du Chéma' : “Chéma’ Israël Ado-naï Elo-hénou Ado-naï E’had !”. Immédiatement, les petits enfants juifs se mettaient à pleurer ! Et que s'écriaient-ils ? "Maman, Maman !"
Cette prière qui avait été prononcée par leurs mamans chaque soir avant de dormir, était ancrée dans leurs petits cœurs ! Toute leur identité juive avait été forgée et instillée par leurs mamans dès le plus jeune âge. Et c’est ce qui leur permit de retrouver leur identité juive et de pouvoir enfin rentrer chez eux.

“Ce sont des enfants juifs, maintenant je les ramène chez eux”, proclamait ainsi le rabbin...

Les maîtres de la ‘Hassidout expliquent de façon très imagée : tout comme dans une chanson, il y a les paroles et la mélodie, le père inculque les paroles, mais c’est la mère qui va donner les notes. Les paroles sont certes importantes, mais ce qui va propulser les paroles et leur conférer toute leur beauté, c’est la mélodie. Si elle est douce, agréable et harmonieuse, alors les paroles seront d’autant plus éloquentes. Et c’est cela tout le travail de la femme : c’est elle qui, dans sa bienveillance naturelle et son amour de la Torah, prépare ses enfants à aimer Hachem et à devenir des êtres dignes de valeur.
Que nous ayons toutes le mérite de faire grandir nos enfants comme des Tsadikim en leur prodiguant de l’amour et de la bienveillance sans limites !


[1] Dévarim (11:18,19)

[2] Ce que la pédopsychiatrie moderne nomme : “l’éducation silencieuse”

[3] Proverbes (1,8)

[4] Chémot (19,3)

[5] Ibid.