“Dix mesures de parole sont descendues dans le monde, les femmes en ont pris neuf.” (Kidouchin 49). Quel cadeau extraordinaire ! Combien de mondes pouvons-nous construire, nous les femmes, par le moyen de la parole. Quand, bien sûr, elle est bien utilisée, comme le dit le roi Salomon : “La mort et la vie sont au pouvoir de la langue.” (Michlé 18,21).

En nous concentrant sur la vie des matriarches, nous constatons combien elles ont su préserver leur langue de paroles destructrices, même à des moments très difficiles, et ont sanctifié le nom d’Hachem en faisant face à toutes les épreuves.

Dès le début de l'Exode, nous voyons comment Myriam et Yokhévèd ont prouvé leur crainte de D.ieu en défiant les ordres du roi qui ordonnait de faire périr les nouveau-nés garçons.

Rachi nous dit que Chifra était Yokhévèd, nommée ainsi parce qu'elle s'appliquait à embellir le nouveau-né, et que Pou’a était Myriam, nommée ainsi parce qu'elle parlait doucement et qu'elle roucoulait devant le nouveau-né pour l'apaiser. C'est ainsi que Myriam et Yokhévèd contribuèrent à la survie du peuple d'Israël en faisant un bon usage de leurs paroles.

Déborah était la célèbre prophétesse de l'époque des Juges et gouvernait Israël. C'est à elle que les Israélites s'adressaient pour obtenir justice (Juges 4,4-5).

Par contre, Barak, le mari de Déborah, était un ignorant. Qu'a-t-elle fait pour l'aider à s'élever spirituellement ? L'a-t-elle diminué ou blessé par des propos comme : “Va étudier ! Tu perds ton temps !” ou encore : “Qu'est ce que tu vas devenir ?” ? Absolument pas.

Déborah, avec intelligence et humilité, lui proposa : “Je vais fabriquer des mèches pour le Tabernacle à Chilo et tu les y porteras pour moi.” (Yalkout Chimoni Choftim 42,4)

Déborah a proposé cette tâche à son mari afin de l'accoutumer à se rendre sur ce lieu saint où il pouvait s'imprégner de l'atmosphère d'étude de la Torah. De là, nous apprenons de quelle manière avoir de l'influence sur nos maris : indirectement et surtout avec beaucoup de respect.

Hanna était prophétesse aussi, mais, contrairement à Déborah, elle était mariée à Elkana qui était un grand érudit. Son épreuve était autre : elle n'avait pas d'enfant.

‘Hanna a compris que pour arriver à son but, celui d’avoir une descendance consacrée à Hachem, il fallait le demander intensément. Elle s'isolait dans l'aile des femmes du Tabernacle et elle se plongeait dans des prières profondes. ‘Hanna priait le cœur brisé, accompagnant ses paroles de larmes abondantes. Elle implorait en ces termes : “Hachem, Maître des armées, parmi les myriades d'âmes que Tu as créées, est-ce si difficile pour Toi d'en donner une à Ta servante ?” (Yalkout Chimoni Chmouel 1,78)

Outre sa prière sincère, ‘Hanna fit le vœu de consacrer son fils au service Divin dans le Temple. Et voilà que ‘Hanna fut exaucée après 10 ans de stérilité !

D'elle, nous apprenons les lois de la Tefila et la voie à emprunter au moment de l'épreuve : s'élever et se rapprocher d'Hachem tout simplement en Lui parlant, en déversant sur Lui tout ce que l'on a sur le cœur.

Le roi Salomon a dit : “La sagesse des femmes édifie la maison.” (Proverbes 14,1)

Hachem nous fait confiance et attend de nous de faire bonne utilisation du potentiel qu'Il nous a donné.

Dans Echet ‘Hayil, il est écrit : “Elle ouvre la bouche avec sagesse et des leçons empreintes de bonté sont sur ses lèvres”. Prenons sur nous de réfléchir avant de parler.

Qu’allons-nous dire ? Nos paroles sont-elles constructives ou destructrices ? Combien de prières peuvent être abîmées par la médisance ! Car le Lachone Hara’ est une des raisons qui empêchent les prières de monter jusqu'au Trône Céleste. C'est tellement dommage !

A partir du moment où on élimine de notre vocabulaire le négatif, la médisance et la controverse, automatiquement, on améliore notre vie et nos rapports avec notre entourage.

La meilleure façon d'y arriver est de se mettre à étudier les lois de Chmirat Halachone (deux lois par jour) seule ou avec une amie pour être encouragée. Cette étude nous donnera conscience des conséquences négatives des mauvaises paroles et nous poussera à nous habituer à parler positivement.

Bon courage à toutes !