Dans le monde profane, il y a encore très peu de temps, les rêves étaient tous vains et sans signification. Jusqu’à l’émergence du fameux psychiatre, le Dr Sigmund Freud (mais oui, vous aussi, vous avez dû le croiser au Har Sinaï ;-), qui a avant tout mis en lumière nos jeux de conscience/inconscience/subconscience. Et de nous expliquer que si, dans la journée, notre conscience jouait un rôle de filtre, dans la nuit, nos aspirations censurées pouvaient s’exprimer librement. Mais y a-t-il autre chose, que le rôle de filtre, dans les rêves ?

Il y a ceux qui définissent leur rêve, comme un moment de grâce au soleil, flottant dans une mer d’huile, à siroter un soda. Pour eux, le rêve, c’est le monde imaginaire où tout est virtuellement possible. Il y en a d’autres pour qui le rêve est un moment occasionnel pour pointer du doigt certaines de nos préoccupations profondes, certains de nos conflits psychiques laissés en suspens. Pour eux, le rêve s’arrête au rôle de l’inconscient qui s’exprime, dans son étrange ordre à lui, et qui nous parle, finalement. Il y en a encore qui prennent tous leurs rêves au sérieux, comme une somme sans fin de prémonitions, et se voient déjà prophètes !

Entre chacun de ces profils, vous reconnaissez-vous ? Qui a raison ? Qui a tort ? 

Eh bien, navrée de vous le dire, mais chacun a un peu sa part de vérité. Explorons cet aspect mal connu de notre quotidien…

Le rôle du sommeil dans notre vie de tous les jours

Jusqu’à ce jour, les plus grands médecins restent perplexes sur le mécanisme qui permet de comprendre comment le sommeil recharge nos batteries. Une sieste, ou une nuit, et ça repart. Pourtant, encore une fois, les Talmidé ‘Hakhamim pourraient le leur enseigner ! Voici quelques éléments qu’ils auraient pu apprendre au monde scientifique, et, ce, depuis plus de 2000 ans :

  • Talmud : « Le sommeil, c’est 1/60ème de la mort » (Traité Brakhot 52b).
  • Rabbi Moché ‘Haïm Luzzato : parmi les cinq parties de Néchama (âme) qui nous habitent - Néfech, Roua’h, Néchama, ‘Haya, Yé’hida -, les quatre dernières quittent le corps (toutes sauf le Néfech) le temps du sommeil afin de se « recharger » auprès de leur source vitale. Raison pour laquelle le sommeil est assimilé à un semblant de mort (« Les chemins de D.ieu »).

(Précisons que Roua’h, Néchama, ‘Haya et Yé’hida permettent le travail de la pensée, de la mémoire, de la réflexion, de la prise de décision et de la mise en action du corps. Tandis que Néfech permet des actions moins complexes, telles que respiration, imagination, c’est pourquoi nous pouvons respirer et imaginer pendant le sommeil.)

  • Kabbale : le corps n’aurait en réalité pas besoin de se reposer. Seule la Néchama ne peut vivre sans « éclairages réguliers d’en haut ».

Donc, au-delà des nombreux arguments favorables au corps, le sommeil permet à la Néchama de se reconnecter et de vivifier ainsi le corps, chaque jour. 

Qu’en est-il donc du contenu de ce sommeil, des rêves ?

Les rêves, révélateurs de nos préoccupations

Rêver, c’est tout d’abord un grand ‘Hessed (bonté) de D.ieu, car les songes soulagent nos esprits encombrés, et parfois désordonnés. Ils permettent aussi d’espérer, de balayer nos peurs et de nous remettre en question.

Ils sont un révélateur de nos préoccupations, et sont, en effet, la plupart du temps, porteurs du seul sens que l’on voudra bien en faire émergerRaison pour laquelle, lorsque l’on raconte un rêve à un tiers, il faudra prendre grand soin de ne le raconter qu’à des personnes sages, qui les interpréteront favorablement.

Aussi, si l’on nous en raconte, nous devrons agir de la sorte, et dire « ’Halom Tov, ‘Halom Chalom ! » (« C’est un bon rêve, c’est un rêve de paix ! »), afin que la parole soit vectrice d’une belle réalité à venir. C’est donc à propos de ce genre de rêves (la très grande majorité), que Rabbi Moché ‘Haïm Luzzato a écrit : « Les rêves, c’est en vain qu’ils parlent ».

Mais il y a d’autres formes de rêves, beaucoup plus mystiques, mais aussi beaucoup plus rares…

Les rêves prémonitoires existent-ils ?

La recherche sur les rêves prémonitoires est assez récente, et a enfin osé aller à contresens de notre confrère, le Dr Freud, afin d’explorer si, scientifiquement, on pouvait accorder du crédit aux auteurs de rêves prémonitoires.

Ils ont tenu compte d’un haut degré de détails dans les témoignages de ce genre de rêves, ne pouvant plus tolérer d’attribuer ces rêves-là au domaine de l’imaginaire, ou de la levée de censure. Ils relèvent d’une autre catégorie, à part.

Il y a de très nombreuses études scientifiques rapportant la cohérence de beaucoup de témoignages de rêves prémonitoires ayant précédé une catastrophe, ou une bonne nouvelle d’ailleurs.

Concentrons-nous plus particulièrement sur l’évènement qui a fait démarrer cette vague de mobilisation scientifique, venue de Grande-Bretagne : la catastrophe d’Aberfan, survenue le 21 octobre 1968, où une montagne de déchets s’était effondrée sur une école, provoquant la mort de nombreux enfants, et d’adultes. Le lendemain de ce drame, le nombre de témoignages de gens qui l’avaient vu en rêve, au préalable, était impressionnant, et tous concordaient vers les mêmes visions.

Depuis, des dizaines d’instituts britanniques privés et associations de bénévoles travaillent au quotidien afin de recueillir les témoignages de rêves prémonitoires, et continuent d’étudier, d’un point de vue méthodologique, ce sujet.

Plus aucun scientifique n’est en tout cas en mesure de contredire le phénomène.

La Torah, elle, nous explique sereinement ce qui se trame derrière les rêves prémonitoires, depuis un bail :

===> En période d’éveil, la Néchama est enfermée dans un corps qui la contraint à un lien interrompu avec les êtres purement spirituels.

===> Mais en période de sommeil, les quatre parties d’âme qui s’échappent du corps sont amenées à rencontrer d’autres entités spirituelles qui peuvent leur révéler des informations sur les évènements à venir.

D’où les rêves prémonitoires…

Mais attention ! Sachant qu’il faut justifier d’un niveau spirituel très élevé pour y avoir droit, nous, modestes créatures, devrons nous attendre à plusieurs éléments personnels qui s’inviteront aussi dans nos rêves prémonitoires (ex : des aspirations, des craintes personnelles, etc.).

Sur ce, je vous souhaite de pouvoir mériter d’être bien ancrés dans votre réalité, afin que vos rêves soient sereins et annonciateurs de bonnes nouvelles Bé’ézrat Hachem.

Bonne nuit ! Euh… bonne journée ! Enfin, à vous de voir ;-)

Source : « La Révolution » (Chapitre « Le secret des rêves »).