Comme vous le savez sûrement, la femme juive est exemptée de certaines Mitsvot positives dont certaines sont liées au temps. Au total, ces Mitsvot sont au nombre de 14 seulement. Mais pourquoi en est-il ainsi ? Penchons-nous sur ce que la Torah nous révèle à ce propos.

Un statut spirituel plus élevé

Une première réponse à notre question d’origine repose sur le fait que la femme a une composition différente et un statut spirituel plus élevé. En effet, comme la femme est déjà “temporelle” de par son cycle mensuel et, de par sa composition intérieure, elle est amenée à être plus concentrée et focalisée sur ce qu’elle fait, elle n’a pas besoin de rappels constants pour accomplir certaines Mitsvot. La femme, de par sa Bina (intelligence émotionnelle), est plus alerte émotivement et spirituellement. Tel que le Rav Chimchon Raphaël Hirsch le stipule : “Les femmes ont une plus grande ferveur et un plus grand enthousiasme dans leur service Divin, et n’ont donc pas besoin de certaines Mitsvot, notamment celles liées au temps”. L’homme, en contrepartie, a besoin de ces rappels pour se connecter à Hachem et garder son focus. 

Par ailleurs, la femme a un service Divin plus équilibré que l’homme. Elle parvient à agencer des réalités multiples et à ne pas être absorbée par des problèmes individuels. Il est important de mentionner que, de par cette exemption, la femme possède exactement le même mérite que l’homme ainsi que sa part dans le monde futur. Rabbi Steinsaltz ajoute que celui qui est astreint à une Mitsva en particulier, cela se produit pour élever son âme. Si cette personne n’a pas ces Mitsvot à accomplir, cela veut dire qu’elle peut s’élever sans.

Un rôle différent

Une autre raison pour laquelle la Torah a exempté la femme des Mitsvot positives liées au temps est simplement parce qu’elle a un rôle différent à jouer. En effet, le rôle central de la femme doit être focalisé sur sa famille ; ce qui représente une première réponse à notre question. Au lieu de s’atteler à accomplir des Mitsvot liées au temps, la femme doit se concentrer sur son mari et ses enfants, et s’affairer à leurs besoins. En effet, s’occuper de sa famille est une grande Mitsva, et il existe un principe halakhique selon lequel ‘Ossek Bémitsva Patour Mine Hamitsva, c’est-à-dire que celui qui est en train d’accomplir une Mitsva est exempté d’une nouvelle Mitsva qui se présente à lui au même moment.

À chacun ses Mitsvot !

Pour finir, de manière plus ésotérique, le Gaon de Vilna affirme que les femmes n’ont en réalité pas moins de Mitsvot que l’homme. Le Gaon sur la Méguilat Ruth révèle que Ruth a reçu ce nom parce que ce dernier a pour valeur numérique 606. En tant que non-Juive, elle était astreinte à 7 Mitsvot, mais lorsqu’elle s’est convertie, 606 Mitsvot se sont ajoutées, faisant un total de 613. Mais comment le Gaon de Vilna peut-il stipuler que les femmes n’ont pas moins de Mitsvot, alors que nous venons de voir exactement le contraire ?

En fait, aucun Juif n’est contraint de suivre toutes les Mitsvot. Il y a des Mitsvot réservées aux hommes uniquement, d’autres aux femmes, d’autres aux Kohanim ou encore aux Léviim. Ainsi, pourquoi dit-on que les Juifs ont 613 Mitsvot ? La réponse est que tous les juifs sont responsables des Mitsvot de leur prochain. Puisque nous descendons de 600 000 âmes-mères (celles d’Adam et de ‘Hava), nous sommes ainsi tous liés. Chaque Mitsva influe sur une autre Mitsva, et, à D.ieu ne plaise, chaque ‘Avéra influe sur une autre ‘Avéra.

Réalisons combien, nous, en tant que femmes, avons un rôle crucial à jouer dans ce bas monde. La tâche unique de montrer l’exemple à notre entourage et la prise de conscience que nous faisons partie d’un univers beaucoup plus large qu’il nous le paraît. Que chaque Mitsva engendre, pas une, mais de nombreuses Mitsvot !

Amen !