« Les fils d'Aaron, Nadav et Avihou, prenant chacun leur encensoir, y mirent du feu, sur lequel ils jetèrent de l'encens, et apportèrent devant le Seigneur un feu profane sans qu'Il le leur eût commandé. Moché dit à Aaron : "C'est là ce qu'avait déclaré l'Éternel en disant : Je veux être sanctifié par ceux qui M'approchent et glorifié à la face de tout le peuple !" Et Aharon garda le silence ». Juste lorsque la joie de l’inauguration du Tabernacle battait son plein, après qu’Aharon bénit tout le peuple, la tragédie survint. Ses deux fils aînés, que Moché décrivit comme les deux garçons les plus exceptionnels de la nation, périrent brutalement. Mais « Aharon garda le silence ». Quelle était la signification de ce silence ? Et en quoi cela peut-il nous éclairer et nous renforcer dans le domaine de notre précieuse Mitsva qu'est la Tsni'out ?

Un silence qui en dit beaucoup...

Aharon le Kohen Gadol, avait un rôle considérable avec énormément de responsabilités. Comment faire face à une tragédie de la sorte tout en gardant sa dignité et son honneur ?

Aharon accepta la sentence Divine nous révèle Rachi, ce qui lui valut le privilège de recevoir la Mitsva suivante (l’interdit de boire du vin ou toute liqueur forte lorsque lui et ses fils rentraient dans la tente d’assignation). Ce silence peut nous sembler un manque d’existence, une faiblesse mais au contraire il est la preuve d’une grandeur exemplaire. 

Dans la Tsni'out, parler délicatement ou parfois opter pour le silence ne veut pas dire être faible.

Bien au contraire, on connait notre place, on prend du recul face à la situation, on réfléchit et on agit en conséquence. Cela demande au final beaucoup de finesse et de tact. 

Les princesses que nous sommes, ne peuvent ni crier ni parler d’une voix forte que ce soit dans la rue ou dans tout endroit public. Noblesse oblige ! La Tsni'out implique une conduite raffinée et calme. Nous devrons être prudentes quant aux choix des mots en évitant un langage grossier. (Oz Ve Hadar Levoucha, Rav Falk).

Voiler et cacher notre corps ne veut pas dire le dédaigner !

« Le corps est la sainte œuvre de D.ieu, c’est le lieu sacré de la révélation de l’âme comme le Tabernacle. La manière dont nous conservons le respect de notre corps est de le couvrir. Non pas parce qu’il est honteux, mais parce qu’il est beau et précieux » (Rav Aaron Moss). 

En nous comportant de manière Tsanoua, nous faisons preuve d’une grande force. La force de filtrer un vêtement, un accessoire, un parfum, mais encore un endroit ou un comportement afin de toujours opter pour la modestie, la discrétion et l’élégance. Comme notre ancêtre Aharon, nous agissons avec une foi complète, signe de notre alliance éternelle avec notre Père. 

Femme soumise ?

Bien sûr que non ! Oui à la beauté, oui à la grâce, oui à exprimer nos goûts et notre unicité, et oui à mettre en avant nos talents. Mais non à être une femme objet attirant les regards à outrance. C’est ça, mes chères amies, notre mission dans la Tsni'out. De savoir trouver avec subtilité et finesse comment exister de manière canalisée, sans tomber dans un silence signe de soumission voire d’inexistence.

On ne s’efface pas en démarrant ou en évoluant dans la Tsni'out, nous allons comme Aharon le Kohen Gadol accepter la volonté Divine avec foi : celle de nous vêtir et de nous comporter avec pudeur. 

Et comme lui, nous mériterons une autre Mitsva rien que pour nous, et comme « une Mitsva en attire une autre » (Pirké Avot 4:2), nous rentrerons alors dans un cercle de bonnes actions qui élèveront tout notre être...