Toutes les femmes rêvent de connaître le secret de la jeunesse éternelle ! En effet, les marques de cosmétiques investissent tellement d’argent dans des publicités en tous genres pour nous vendre des produits qui nous assurent une peau belle et jeune même à un âge plus avancé ! Crèmes, lotions, produits cosmétiques sont l’unique moyen d’y parvenir selon ces industries. Et pourtant, la Torah a un tout autre avis sur la question : pas besoin de Channel, ni de Dior, notre Torah nous livre un tout autre secret…

La Paracha nous parle de la construction du Michkan (le Sanctuaire). Pour le fabriquer, Moché a eu besoin de matériaux. Les juifs se sont donc mobilisés pour apporter des donations qui serviraient à fabriquer ce Sanctuaire : or, argent, cuivre, tissus, pierres précieuses… ils ont apporté ce qu’ils avaient en leur possession pour que ce lieu puisse être construit selon la volonté de D.ieu.

Mais lorsque les Bné Israël se sont mobilisés pour apporter des donations pour la construction du Michkan, ce sont les femmes qui ont accouru en premier, avant les hommes, pour apporter leurs bijoux ! En fait, les hommes n’ont que suivi l’empressement de leurs femmes[1]. De plus, le Or Ha’haïm explique que les femmes avaient encore leurs bijoux sur elles lorsqu’elles ont accouru vers l’entrée de la Tente d’Assignation pour les donner à Moché. Cela montre donc un niveau d’engouement encore supérieur ! Car cela montre que les bijoux ne sont pas seulement des objets en or et en argent, mais ont une grande valeur affective à leurs yeux.
Par exemple, si l’on dit à une femme “Le bracelet que tu portes est très joli !”, elle va tout de suite raconter ce que ce bijou évoque pour elle : “Ce n’est pas un simple bracelet ! Ce qui compte pour moi, au-delà du fait qu’il soit joli, c’est que c’est un cadeau que mon mari m’a offert après la naissance de mon fils…”. Selon le Or Ha’haïm, elles ont ôté leurs bijoux et ne les ont donnés qu’à partir du moment où Moché a bien pris conscience de la valeur sentimentale que ces bijoux avaient à leurs yeux.

Rappelons également que lors de l’épisode du veau d’or, toutes les femmes sans exception ont refusé catégoriquement d’apporter leurs bijoux ! En revanche, lorsqu’il s’est agi du Sanctuaire, elles ont donné ce qu’elles avaient de plus cher à leurs yeux : pas seulement au niveau de la valeur monétaire, mais surtout de leur valeur sentimentale inestimable.

En récompense de ce don du cœur, ainsi que du refus de participer à la fabrication du veau d’or, elles ont hérité de Roch ‘Hodech : le jour mensuel de la femme juive ! En effet, il est de coutume que ce jour-là elles s’abstiennent de tâches ménagères, qu’elles prennent du temps pour se faire plaisir, et même que leurs maris leur offrent un petit cadeau.

En récompense également, nos Sages[2] nous enseignent que les femmes ont reçu un cadeau encore plus extraordinaire : dans le monde futur, après la résurrection des morts, nous allons revenir sur Terre sans aucune ride, avec une peau et un visage jeune ! En d’autres termes, grâce à la générosité de nos ancêtres, nous, les femmes juives, mériterons la vraie beauté éternelle !

Essayons d’aller un peu plus loin. La beauté, c’est vrai que cela compte pour les femmes, mais pas juste dans le simple but de plaire, comme nous le vendent les publicitaires. La beauté d’une femme juive est toujours celle qui a un objectif lorsqu’elle est accompagnée de sens.

C’est ce que l’on voit aussi dans notre Paracha. En effet, il est écrit “(Moché) fabriqua la cuve en cuivre et son support de même, au moyen des miroirs des femmes qui s'étaient attroupées à l'entrée de la Tente d'assignation”[3]. Rachi explique que les femmes d’Israël possédaient des miroirs dans lesquels elles se regardaient lorsqu’elles se faisaient belles. Mais pourquoi au juste avaient-elles besoin de se faire belles ? Juste pour le plaisir de plaire ?!

Le Midrach nous donne la réponse à cette question. Lorsque Moché a lancé son appel à contribution, les femmes sont venues apporter leurs miroirs. Mais Moché a refusé de les prendre en disant qu’il s'agit d’objets de vanité : l'égocentrisme n’a pas sa place dans le Michkan ! Hachem lui dit alors : “Moché, prends ces miroirs ! Tu te trompes de les refuser ! Au contraire, ces miroirs, Je les aime plus que tout, et c’est la plus belle offrande qu’il soit pour Mon Sanctuaire !”.

Pourquoi Hachem aime tellement ces miroirs ? Eh bien, en Egypte, quand les hommes rentraient chez eux le soir, totalement épuisés par une longue journée de labeur dans les champs, leurs épouses se servaient de ces fameux miroirs pour se faire belles, éveillant leur tendresse afin de maintenir une vie conjugale régulière et de mettre au monde des enfants. Ces miroirs[4] étaient donc à l’origine de la naissance de nombreux enfants, qui étaient nés quelques années auparavant et qui étaient justement ceux qui construisaient le Michkan ! Ces miroirs sont ceux qui ont permis aux femmes de redonner du courage à leurs maris, tellement épuisés par la dure besogne, qu’ils avaient perdu tout espoir d’un jour meilleur.

Lorsque les femmes les accueillaient, elles regardaient leurs propres reflets dans le miroir et disaient : “Regarde comme mon reflet est beau”. Cela signifie, selon nos commentaires : “Regarde combien, pour moi, ce que l’avenir projette est beau” ou bien encore “Regarde comme j’ai confiance en l’avenir et en la délivrance prochaine venant d’Hakadoch Baroukh Hou : si toi tu n’as plus confiance, ne t’en fais pas, moi j’ai confiance pour nous deux..."

Les femmes juives nous donnent ainsi deux leçons magistrales : la beauté et la tendresse, lorsqu’elles sont orientées dans un but, sont les choses les plus appréciées au monde aux yeux d’Hachem. De plus, la Emouna (foi) et la confiance en Hachem, c’est notre meilleur secret de beauté. Notre façon de garder le sourire face aux difficultés et de garder confiance dans l’avenir nous rend bien plus séduisantes que toutes les meilleures crèmes cosmétiques ! Et en plus, la beauté que cela nous procure est éternelle !


[1] Rachi sur Chémot (35,22)

[2] Pirké Dérabbi Eliezer Ch. 45

[3] Chémot (38,8)

[4] Ces miroirs serviraient aussi à confectionner le bassin dont les eaux serviraient à prouver l'innocence d’une femme soupçonnée d’adultère. Ainsi, ces mêmes miroirs qui avaient réunis les hommes à leurs épouses en Egypte, seraient employés par la suite pour restaurer la paix et l’amour entre les hommes et leurs épouses.