À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès) de notre maître Rabbi Elimélekh de Lizensk, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod Harav Elimélekh, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !


Rav Elimélekh Vislov, nommé d’après son ouvrage No’am Elimélekh, est né en l’an 1717 et décédé le 21 Adar de l’an 1787.

Il vient d'un petit village de Galicie, de parents aisés. Ses parents avaient sept fils, et deux d’entre eux, Rabbi Elimélekh et Rabbi Zoucha d’Anipoli, se consacrèrent dès leur plus jeune âge à la Torah du Ari Zal. Pendant plusieurs années, ils « s’exilèrent » ensemble et firent des jeûnes et des mortifications. Tous deux étaient des élèves du Rav Dov Beer de Mézeritch, le successeur du Ba’al Chem Tov, et au fur et à mesure que la ‘Hassidout se développa, ils y furent également attirés. Or, malgré les témoignages sur son abstention des plaisirs physiques, Rav Elimélekh ordonna à ses disciples de s’abstenir de mortifications, en se justifiant en ces termes : « Ils n’ont plus la force de supporter les jeûnes et les mortifications, et il n’est pas possible d’arriver à la perfection par leur biais. »

Suite au décès du Maguid de Mézéritch, Rabbi Elimélekh devint le dirigeant des ‘Hassidim de Galicie. Il s’établit dans la ville de Lizensk, qui devint grâce à lui un grand centre de ‘Hassidout. Le No’am Elimélekh ancrait dans le cœur de ses auditeurs la nécessité d’effectuer une repentance complète, les enjoignait à étudier beaucoup la Torah et à s’abstenir de mortifications.
 

Histoire

Une fois, Rabbi Elimélekh de Lizensk tomba malade et il était sur le point de succomber. Plongé dans un coma pendant plusieurs jours, tous ses élèves se rassemblèrent autour de lui pour éveiller la compassion divine, de crainte qu’il ne revienne plus à la vie. Mais, merveille de D.ieu, il revint peu à peu à la vie et retrouva ses forces.

Après sa guérison, le Tsadik raconta ce qu’il avait vu et entendu dans le Monde supérieur : en arrivant dans le monde supérieur, il rencontra l’auteur du ‘Hessed Léavraham. Les deux hommes se promenèrent de longues heures. L’auteur du ‘Hessed Léavraham l’interrogea sur le nouveau cheminement initié par lui, Rabbi Elimélekh et son frère, Rabbi Zoucha. Il ajouta : « J’ai eu le privilège de composer dix ouvrages, et tous sont acceptés dans le monde supérieur. Les Tsadikim s’y consacrent dans le Gan Eden et mes propos n’ont jamais causé d’émoi dans le Ciel. Or, le Ciel tremble devant les propos de ton frère, qui n’est l’auteur d’aucun livre, et lorsqu’il se prépare une heure avant la prière, cela crée du bruit dans les mondes supérieurs et tous tremblent, à plus forte raison lorsqu’il se tient debout en pleine Téfila. Je vais te montrer un merveilleux palais où réside l’un de vos grands amis ».

Ils se rendirent dans un champ aux arbres portant de beaux fruits, et à l’odeur des fruits du jardin béni par D.ieu. Les deux hommes se promenèrent entre les fleurs et écoutèrent les conversations des séraphins célestes pendant de longues heures, jusqu’à ce qu’ils arrivent au niveau d’une colline, qu’ils gravirent jusqu’au sommet : là, ils virent au loin un palais de grande dimension.

L’auteur du ‘Hessed Léavraham dit : « Lève les yeux et regarde le magnifique bâtiment, c’est le palais où réside le Rabbi Chmélka de Nikelsbourg, il enseigne la Torah à des élèves. Il est arrivé il y a quelques semaines et a installé une Yéchiva, et depuis, les Néchamot, les âmes, viennent apprendre la Torah auprès de lui ».

Étant donné qu’il avait entendu parler de la Yéchiva de Rabbi Chmelka, Rabbi Elimélekh s’y rendit et trouva quelqu’un devant le seuil de la maison.

Il s’approcha de lui et vit un Juif simple de Lizensk, Mordékhaï, le relieur de livres. Le Rav Elimélekh, abasourdi, lui demanda : « Que fais-tu ici, Mordékhaï, dans cette Yéchiva ? »

L’homme le regarda et lui répondit : « Rabbénou Hakadoch, si on entendait dans le monde supérieur que votre honneur m’appelle Mordékhaï et non Rabbi Mordékhaï, on vous aurait réprimandé. »

En entendant ces propos, Rabbi Elimélekh fut fort étonné, et demanda : « Rabbi Mordékhaï, par quel mérite as-tu réussi à venir ici ? Je sais que tu es un simple Juif. » Il répondit : « C’est vrai, je suis un simple Juif, mais le jour de mon arrivée dans ce monde supérieur, voici ce qui m’est arrivé :

Après ma mort, on m’a conduit devant le Beth-Din céleste et on a commencé à me juger d’après mon passé. Je me tenais debout, bouleversé et effrayé de la crainte du jugement. J’ai vu les anges de service apporter mes bonnes et mes mauvaises actions et les placer sur la balance. Les mauvaises actions étaient plus importantes que mes mérites et on m’a jugé pour aller au Guéhinom, en enfer. J’acceptai le décret divin, et sortis, affligé et honteux et j’ai commencé à marcher en empruntant un chemin à l’écart. Plus j’avançais, plus la chaleur augmentait, et malheureusement, cela s’aggravait à chaque pas. Alors que je m’approchais du domaine du Guéhinom brûlant, deux envoyés du Beth-Din se sont dirigés vers moi en toute urgence, m’ont saisi et m’ont reconduit au Beth-Din céleste. J’ai vu des chariots remplis de sacs passer devant moi, et il me semblait que ces sacs m’appartenaient. Etonné, je m’interrogeai : qui les a apportés ici ? J’avançai en chemin vers le tribunal, accompagné par les chariots remplis.

En entrant à l’intérieur, je vis les membres du Beth-Din assis à leurs places comme auparavant, et devant eux se tenait la balance où étaient pesées mes actions. Les deux côtés de la balance étaient disposés comme lorsque j’étais sorti du Beth-Din - le plateau des fautes penchait vers le bas, en raison du poids de mes fautes. Les anges se mirent immédiatement à vider les sacs des chariots et à les placer sur le plateau des mérites de la balance. Peu à peu, le plateau des fautes commença à s’élever jusqu’à ce que les deux plateaux soient équilibrés. Lorsqu’on apporta un sac supplémentaire et qu’on le plaça sur la balance - les mérites l’emportèrent. À ce moment-là, je fus dispensé du jugement du Guéhinom et on annonça qu’il fallait me conduire au Gan Eden. Une voix céleste proclama : "À partir d’aujourd’hui, on l’appellera Rabbi Mordékhaï !"

Pendant toute cette heure, j’observai la scène, tour à tour perplexe et bouleversé. Lorsque je vis qu’on me rendait des honneurs, j’allais me renseigner sur la raison de cette conduite, et personne ne me répondit. J’exigeai d’en connaître la raison jusqu’à ce qu’on m’apprenne que lorsque j’étais sorti du Tribunal céleste, après le jugement rendu au départ, un ange appelé « Protecteur des feuilles » s’était présenté devant les juges et avait déclaré qu’il voulait me rendre hommage. "Rabbins ! Le défunt était un homme simple, comme la majorité des Juifs, il ne connaissait pas la Torah et a peut-être trébuché en commettant de graves fautes en raison de son ignorance. Mais c’était un homme intègre qui aimait la Torah. Aucun homme dans sa génération n’a été plus attentif que lui au respect dû à la Torah. Toute sa vie, il a relié des livres, s’y consacrant avec sainteté, et il a tout réalisé parfaitement. Il appréciait certains livres au point qu’il n’a pas méprisé les feuilles blanches, qui ne contenaient pas même une lettre. À plus forte raison était-il prudent pour les lignes et les lettres qu’il prenait soin de ne pas abîmer au moment de couper les pages. De plus, il considérait ces pages comme des objets saints, qu’il plaçait à la Guéniza, il les rassemblait dans des sacs et les déposait dans le grenier de sa maison. Ils y sont encore aujourd’hui, et si vous le souhaitez, je peux aller les chercher et vous les présenter."

On entendit à ce moment-là une annonce dans le Ciel : "Toute personne qui fait honneur à la Torah, les créatures lui font honneur !" On apporta les sacs du grenier, et on me ramena au Tribunal céleste. À mon retour, je vis des chariots remplis de sacs. Ces sacs ont fait pencher la balance en ma faveur et m’ont donné ma part dans le monde futur. Je me réjouis d’avoir été sauvé de l’enfer, mais je me fis du souci : je devais entrer dans le palais de la Torah au Gan Eden pour me retrouver parmi les étudiants en Torah. Il me fallait siéger parmi des sommités en Torah, dont je ne comprenais même pas une conversation profane. Les Tsadikim résidant au Gan Eden comprirent ma situation et m’enseignèrent la Torah avant même que je n’entre dans le palais de la Torah. Je m’appliquai à l’étude de la Torah et on continua à m’enseigner la Torah ésotérique. On m’envoya ensuite dans la Yéchiva du saint Rav Chmelka, et j’attends ici qu’on m’ouvre les portes. »

Pendant qu’il parlait, les portes s’ouvrirent et une voix l’appela : « Rabbi Mordékhaï le relieur de livres, une place t’est préparée à l’intérieur, c’est le portail d’Hachem, les Tsadikim le franchiront ». Rabbi Mordékhaï quitta aussitôt l’auteur du No’am Elimélekh, entra à l’intérieur, et la porte se referma derrière lui.

Au même moment, le Rav et Tsadik, Rabbi Elimélekh s’approcha de la porte et voulut l’ouvrir, mais elle était fermée à clé. Rabbi Elimélekh commença à crier. Pendant ce temps, il se réveilla et constata qu’il était complètement en sueur, faible et sans force.

C’est ainsi que se termina le coma de Rabbi Elimélekh, qui put, par la suite, transmettre son incroyable expérience à tous ses élèves.

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