Le ministre des Infrastructures vient de déposer un projet de loi qui, s’il est adopté, exigera des centrales électriques du pays - qui travaillent 7 jours sur 7 - qu’elles fonctionnent « dans le respect des exigences religieuses ». On sait que la loi juive proscrit l’exécution de tout travail [méla’ha] le jour du Chabbat.

De nombreux traités expliquent avec précision ce que recouvre la notion de « travail », et quels types d’activités sont proscrits. Et parmi celles-ci, l’utilisation du feu ou la mise en marche d’un moteur - toutes activités qu’exige la bonne marche d’une centrale électrique. C’est ainsi que par respect du Chabbat, dans de nombreux quartiers orthodoxes de Jérusalem ou de Bné Brak, dès vendredi soir les compteurs électriques se débranchent automatiquement du réseau national pour se connecter sur des centrales électriques privées, produisant du courant à partir de fuel, et dont le fonctionnement est compatible avec les exigences de la loi juive.

C’est parce que la gestion de ces réseaux privés et la maintenance de ces centrales indépendantes pèchent souvent par manque de professionnalisme, et parce qu’elles représentent un risque sécuritaire et écologique, que le ministre Ouzi Landau, en concertation avec les autorités religieuses, a conduit, depuis quelques années, une réflexion sur l’automatisation de la production, qui devrait permettre à la Compagnie israélienne d’électricité [‘Hevrat ‘hachmal] de produire de l’électricité « casher ».

Le projet de loi prévoit la nomination dans les centrales électriques du pays de superviseurs chargés de veiller, notamment le Chabbat, au bon respect de règles religieuses. Naturellement, ce plan, qui suppose l’embauche d’employés non-juifs, suscite de nombreux opposants, d’autant que le coût final du projet n’a pas encore été clairement établi.

Enfin d’autres fustigent « l’influence croissante de la religion, qui après les autobus Méhadrin, et la discrimination dans l’armée, s’attaque maintenant au marché de l’électricité ». Et si le respect du Chabbat était à ce prix ?