Le site d'information Mediapart critique l'état d’Israël pour ses positions contre l'émigration des syriens. En effet, le premier ministre Benyamin Netanyahou avance comme arguments que « le pays est très petit et manque de profondeur démographique et géographique », mais aussi qu’Israël se doit « de contrôler ses frontières » contre les migrants clandestins et les terroristes.Pourtant, le chef de l'opposition Isaac Herzog prétend qu'il relève du devoir moral d'accueillir ceux qui fuient les combats en Syrie. Par là même, Mediapart accuse aussi Israël de renvoyer les migrants africains de son territoire à coup de prime financière, et d'ériger des barrières de sécurité afin de contrôler ou fermer ses portes aux refugiés politiques. Un problème complexe qui laisse dubitatif face aux traités internationaux dont Israël est signataire, et qui impose l'accueil de tout refugié menacé de mort dans son pays.

Pourtant, Israël a accueilli 26 500 immigrés en 2014 (chiffre revu encore à la hausse pour l’année 2015). Un record pour cet état qui ouvre ses portes aux migrants du monde entier, pour autant qu’ils correspondent aux critères de la loi du retour.

Quoi qu'en disent les donneurs de leçons, Israël est avant tout un état juif qui se doit à tout prix de conserver ce statut s'il veut continuer à accueillir les juifs qui fuient les guerres et l'antisémitisme de par le monde. Sinon, où devraient-ils aller en attendant d'être rejetés à nouveau ?

Israël recueille les siens, les français, les russes, les ukrainiens, les éthiopiens, les argentins, les américains, les canadiens, les iraniens, les turcs, les australiens, les allemands, les marocains… La liste fait le tour du monde car il n'y a guère que sur la lune que les juifs n'ont pas posé leurs valises. Et puis peut-être, après 2 000 ans, auraient-ils le droit de s'installer sur une terre sur laquelle ils pourront demeurer ?

La question de l'immigration se transforme alors en question d'intégration. Car enfin, peut-on recueillir en masse des populations étrangères qui ne voudraient en aucun cas s’intégrer à la population autochtone ? Par ailleurs, l’état d’Israël peut-il se permettre d’ouvrir ses portes aux refugiés palestiniens installés en Syrie qui veulent fuir la guerre civile en retournant en territoire palestinien ? Un « retour » de facto  auquel Israël se refuse, et qui reste un point d’achoppement  au processus de paix. En dehors des traités signés, il y a une simple question de bon sens qui ne fait pas bon ménage avec la bienséance socialiste…
 

Des 4 coins du monde, les juifs rentrent chez eux

Comment concilier tant de cultures si différentes au sein d'un même pays ? Quel est ce défi colossal auquel doit déjà se confronter Israël ? La Torah nous enseigne que le deuxième temple fut détruit à cause de la haine gratuite, à une époque où les juifs vivaient dans une harmonie d’apparat. Comment espérer aujourd'hui lutter contre ce fléau de dénigrement facile ? Nous devrions être plus que jamais dans l'ère du chacun pour soi et D.ieu pour tous. Et pourtant…
 

La Tour de Babel à l’envers

Nos Sages affirment que le troisième temple verra le jour grâce à l’amour gratuit (Ahavat ‘Hinam). Mais comment peut-on aimer son frère juif d'un amour gratuit ? Il faut, pour cela, avoir toutes les raisons de ne pas l’apprécier. Ainsi, quoi de mieux que ces différences de mœurs partout autour de nous ?

La politesse des rois français fait tant défaut aux Israéliens qui supportent mal l'esprit critique permanant des Gaulois, qui détestent l’humour anglais qui redoute le franc-parler américain, refroidi par le russe qui comprend mal la prononciation tunisienne, qui rigole de tout ce que le marocain prend tellement au sérieux. Bref, les violons ne s’accordent pas dans cet orchestre qui devrait  logiquement n'engendrer qu'une énorme cacophonie au cœur de notre nation.

Pourtant, nous sommes la nation de D.ieu, et c'est ce défi qui doit nous unir. Un paradoxe qui nous fait revivre la tour de Babel à l'envers. En effet, par la force des choses, les juifs de diaspora se voient descendre de leur tour d'ivoire pour faire leur Alya en terre d'Israël, chacun avec la langue du pays qui l’a si bien accueilli.

Les mouvements migratoires, le politiquement correct et l'antisémitisme nous font voir à quel point la main d'Hachem dirige notre univers. C'est l'union des juifs du monde entier qu’Israël doit aujourd'hui orchestrer. Le devoir moral est là.

Mais avant tout, il en va du devoir et du vouloir de chacun de s'armer d'un amour inconditionnel pour son frère juif, aussi hétéroclite soit-il. C'est par cette fraternité (A’hdout) que l’on fera revenir la Présence divine (Chékhina) sur le peuple d’Israël.