En marge de climat politique agité, axé autour de l’enrôlement des étudiants de Yéchiva et Collel dans l’armée israélienne, (suite à l’abrogation de la loi Tal), Torah-Box vous propose un éclairage sur cette Mitsva essentielle de Limoud HaTorah.

 

Une des questions qui alimente la polémique sur l’exemption des élèves d’études Kodech (sacrées) est la différence de traitement dont ils bénéficient, par rapport à ceux qui entreprennent des études universitaires de longue durée.

 

Poser cette question, c’est montrer une méconnaissance de l’essence même du Limoud HaTorah. Cette constatation est probablement à l’origine de la divergence profonde entre les parties.

 

Pour bien faire, on peut avoir intérêt dans notre exposé, à différencier « les études » de « l’Etude ».

Etudes & Etude


La règle absolue veut que les études profanes soient entreprises dans un but précis. Celui qui fréquente la faculté de médecine se destine à la pratiquer sa science. Celui qui « fait son droit » cherche à obtenir un titre dans le domaine juridique. Ceux qui entreprennent des études visent un diplôme, des revenus confortables, une profession honorable. Rares sont ceux qui étudient dans le seul but d’acquérir sagesse et connaissances humaines, et si toutefois c’était le cas, elles seraient en soi une belle récompense.


L’objectif de l’Etude est complètement différent. C’est une erreur que de croire que l’Etude en Yéchiva vise à obtenir un titre rabbinique. Le cursus proposé dans les institutions talmudiques courantes ne prépare en rien les étudiants à ce genre de « diplôme ». Il ne peut être obtenu qu’après avoir suivi un programme spécifique portant sur le Choul’han ’Aroukh (qui traite des lois  pratiques). Un étudiant peut, dans ces conditions, apprendre des dizaines d’années durant sans obtenir le moindre titre !

 

Le Juif étudie la Torah pour s’attacher à son Créateur.

 

S’il est vrai qu’à travers cette étude, il acquiert connaissance et sagesse, l’essentiel est qu’il accomplit une Mitsva fondamentale : il « colle » son esprit au divin, à la sagesse infinie du Créateur. Il le forge selon un modèle transcendant.

 

L’importance extrême de l’Etude se traduit dans la Halakha (loi juive pratique) par la règle qui stipule celui qui s’y adonne avec assiduité (au point de ne jamais s’interrompre) est dispenser même de PRIER. L’Etude possède en effet une telle puissance spirituelle qu’elle la place au-dessus de toutes les autres Mitsvot.


Une condition préalable à un dialogue authentique


Celui dont la vision du monde est matérialiste, qui n’a pas été forgée par ces valeurs, éprouve des difficultés à saisir ce qui représente l’essence même du Limoud. Au même tire d’ailleurs que la difficulté de comprendre l’importance de mettre les Tefillines quotidiennement ou garder strictement le Chabbath.


Mais cette approche est vitale pour espérer un dialogue authentique, à même de générer les solutions adaptées. Indispensable pour comprendre comment des hommes brillants décident de consacrer, au sens propre, leur vie au Limoud, étant intimement convaincus de ce que cette Etude apportera de Brakha (bénédiction) pas uniquement à eux-mêmes mais à tout le Klal (peuple juif dans son ensemble).


La fête de Chavouot ne se limite évidemment pas au gâteau au fromage et autres recettes lactées mais est avant tout « le temps du don de notre Torah ». C’est le grand jour fondateur de notre identité. L’injonction « tu l’étudieras jour et nuit » lui est indéfectiblement associée et c’est par son mérite que notre peuple a résisté à l’assimilation pendant plus de 3000 ans. Pas rien, non ?