Berechit (23, 3) : « Et Avraham se leva devant son mort, et parla aux enfants de ’Het en disant (...) »

Rabbi Yerou’ham de Mir explique : Avraham se retrouva devant le corps étendu de sa femme, avec le projet de l’enterrer. Il dut, d’autre part, entamer des négociations avec Ephron le ’Hiti pour lui acheter un lopin de terre destiné à la sépulture.

Dans une telle situation, comment Avraham se conduisit-il ?

Il est écrit : « il se leva », pour nous signifier que lorsqu’il dut engager des pourparlers avec des étrangers, il se leva devant son mort, comme si à cet instant là, ce dernier n’était plus là ! Mais l’heure était à la négociation, et Avraham ravala ses larmes, essuya son visage, et enfouit sa douleur au fond de son cœur.

Rabbénou Bé’hayé commente : « Le ’Hassid dissimule ses inquiétudes dans son cœur, et son visage resplendit de joie et d’allégresse. » Car si quelqu’un souffre pour une raison donnée, en quoi son entourage – proche ou non – est-il fautif ?

 
Par exemple, un employé qui, après une dure journée, rentre chez lui épuisé et peut-être 
irrité, ne doit pas en faire subir les conséquences à ses proches – ces derniers n’ayant aucune responsabilité dans son état de fatigue.

On raconte que le Rav Israël Salanter croisa un Tsadik une veille de Yom Kippour, le salua et le bénit. Mais cet homme, qui vivait intensément l’atmosphère du moment du jugement Divin, montrait un visage empreint de crainte Divine et répondit à peine au Rav. Ce dernier le lui reprocha en ces termes : « Le fait que nous soyons maintenant la veille de Kippour, te permet-il de montrer un tel visage renfrogné à autrui ? »