Dans la parachat Michpatim (21,1) il est écrit : "Et voici les statuts que tu leur exposeras". Dans le traité Avot (1, 1), nos Sages de mémoire bénie nous enjoignent : « Soyez circonspects dans le jugement. »

L’épisode suivant illustre à quel point nos maîtres prenaient cette recommandation à cœur :

En fin de semaine, l’employé d’un négociant en vins dissimula une bourse remplie de 50 pièces d’argent dans la cave de son patron, derrière les rangées de fûts. Mais à son grand désarroi, lorsqu’il vint récupérer sa fortune à la sortie du Chabbat, celle- ci était introuvable. Soupçonnant fortement son patron d’être l’auteur de ce larcin, l’homme se présenta devant Rav Chlomo Kluger zatsa”l pour le traduire en justice.

Convoqué au Beth Din, le propriétaire de la cave nia catégoriquement cette accusation, prétendant qu’il n’avait jamais trouvé une telle somme. Mais Rav Chlomo Kluger était persuadé du contraire et il eut donc recours au stratagème suivant.

« A la vérité, déclara-t-il au patron, je suis moi aussi d’avis qu’il est inconcevable qu’un Juif puisse voler de l’argent pendant Chabbat. J’en conclus donc que ces pièces ont été subtilisées par un non-Juif qui a pénétré par effraction dans ta cave durant ce jour. Par conséquent, le vin qui s’y trouve devient impropre à la consommation et me voilà donc contraint d’envoyer mon bedeau déclarer à la synagogue que ton vin est désormais interdit. »

En entendant le verdict du Rav, le propriétaire comprit qu’il risquait d’essuyer de lourdes pertes et fut donc contraint d’avouer qu’il était bien l’auteur de ce méfait. Mais Rav Chlomo Kluger déclara qu’il ne l’en croyait pas capable et notre homme se résolut donc à courir chez lui pour en rapporter la bourse volée qu’il restitua à son propriétaire...