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Laisser pousser sa barbe

Rédigé le Vendredi 27 Février 2015
La question de Lea Z.

Kvod Harav,

Pouvez-vous m'éclairer sur le fait qu'un homme doit laisser pousser sa barbe ?

D'où l'apprend-on et aurait-il le droit de la raser ?

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
7870 réponses

Chalom Ouvrakha,

Vous avez touché ici un sujet très vaste et flou, puisque l'on trouve - surtout dans les mouvements 'Hassidiques - une grande rigueur à ce sujet, où l'on insiste pour que l'aspect extérieur soit bien dissocié des non-juifs. On retrouve cette même tendance dans le Ben Ich 'Haï (Chabbath Zakhor, Drouch 3), alors que dans d'autres communautés, on ne trouve pas d'insistance sur le sujet.

Ce sujet comporte donc des règles générales que les communautés ont appliquées différemment selon les endroits et les époques. Il y a certainement aussi un aspect de Hachkafa (conception de la vie), qui, dans un contexte bien déterminé, contraint les Rabbanim d'une certaine époque à être plus stricts et parfois plus permissifs (bien entendu lorsque l'interdit n'est pas explicite).

On retrouve une telle démarche dans la Guémara Brakhot 11, où les juifs de l'époque se laissaient pousser une longue barbe et disaient que c'était pour contrer la mauvaise attitude et l'influence de ceux qui rasaient complètement leur barbe (voir Tossefot Rabbénou Yéhouda et les 'Hidouché Harachba).

Il est évident que pendant les années lumières, et pour contrer l'émancipation alors très forte et répandue, l'attitude rigoureuse de la 'Hassidout a donné une réponse à cette tendance d'assimilation et a sauvé beaucoup de juifs, ou du moins a freiné ce fléau.

Ainsi, selon certains, se raser la barbe fait partit de l'interdit de 'Houkot Hagoyim (lois non-juives), même si l’on respecte l'interdit de ne pas réaliser cet acte avec une lame (Min'hat 'Hinoukh 251, et Darké Téchouva 181, 17 au nom du Imré Ech resp 55, et d'autres encore), car nous voyons clairement qu'auparavant, la barbe était un symbole pour le juif (Guémara Chabbath 152a).

Le 'Hazon Ich aussi était strict à ce sujet (Iguerot 'Hazon Ich 197 et 198); il y voyait un manque de pudeur et une imitation des non-juifs.

Cela parait peut-être étonnant, mais le 'Hafets 'Haïm aussi a écrit un article sur le sujet (voir Séfer Hamitsvot Hakatsar 177, et Tiférèt Adam).

Pour ma part, il me semble qu'en Erets Israël on doit être beaucoup plus interpelé par cet avis. Mais, comme susmentionné, tout dépend de l'époque et de l'endroit dans lequel on vit.

Conclusion : il y a effectivement une obligation de se démarquer des non-juifs. La raison de cet ordre est expliquée par le Séfer Ha'hinoukh 262, à savoir qu'il s'agit là d'une protection spirituelle que la Torah veut nous donner afin d'éviter d'être influencé par eux. C’est pour cela que, dans certains endroits, les juifs étaient plus stricts à ce sujet.

Kol Touv.

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