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Passer sous une échelle et casser un verre, superstitions ?

Rédigé le Dimanche 15 Janvier 2017
La question de David P.

Bonjour,

Est-ce que le fait de passer sous une échelle ou de casser un verre ont un fondement dans le Talmud pu s'agit-il de superstitions Goy ?

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
38183 réponses

Bonjour,

Les agissements que vous mentionnez ne tirent pas leur source dans notre Torah.

1. Cependant, nos Sages conseillent à tout un chacun de ne pas se mettre dans une situation où il risque de courir un danger [mur qui menace de s’écrouler, etc.] et où la seule solution serait de faire appel à une intervention Divine relevant du miracle.

Si la personne n’est pas suffisamment méritante et que son comportement n’est pas irréprochable, elle risque de ne pas bénéficier d’un miracle et de subir un grave préjudice. Voir Talmud Brakhot 55a, Talmud Roch Hachana 16b.

Il est à noter que dans le Talmud Makot 10b et Rachi sur Chémot, chapitre 21, verset 13, est rapporté l’enseignement suivant :

Parfois, Hachem solde les comptes de deux personnes en amenant une situation où chacun d’entre eux recevra le châtiment qui lui est réservé [la mort pour l’une, et l’exil dans une ville de refuge, pour l’autre]. L’exemple rapporté mentionne un homme passant sous une échelle sur laquelle se trouve un autre homme qui tombera et entraînera sa mort [apparemment l’agissement que vous mentionnez a été déformé]. Pour des détails supplémentaires, voir Rachi sur Chémot, chapitre 21, verset 13.

2. Sous la ‘Houppa - dais nuptial - il est habituel de casser un verre. Ci-dessous, quelques explications :

Cette coutume est mentionnée dans Tossefot et à deux reprises dans le Choul’han ‘Aroukh :

Tossefot « Ayté » sur Talmud Brakhot 31a, Ora’h ‘Haïm, chapitre 560, Halakha 2, Even Haézer, chapitre 65, Halakha 3.

Première raison

Lors d’un mariage, les émotions et la joie peuvent amener l’être humain vers l’oubli de la vraie raison de notre existence.

La gaieté et la [trop] bonne humeur peuvent éloigner l’homme [ou la femme] de la crainte du ciel ou l’entraîner vers la faute.

Le fait de casser un verre est censé attirer l’attention des convives et calmer les esprits. Rabbi El’azar de Worms, l’auteur du Rokéa’h [1160-1230], passages 353 et 355, Talmidé Rabbénou Yona sur Talmud Brakhot 30b-31a et Yalkout Yossef - Sova' Sema’hot, volume 1, chapitre 11, note 1.

Seconde raison

La joie et l’atmosphère de fête lors d’un mariage risque de faire oublier aux convives la vraie joie que nous attendons tous : la reconstruction du Beth Hamikdach.

Un verre est cassé pour avoir en mémoire la destruction et nous pousser à améliorer notre accomplissement des Mitsvot.

On choisit un verre en verre car cette matière recyclable fait allusion à la reconstruction.

Troisième raison

Nos Sages disent : A l’occasion de chaque mariage, si les parents du ‘Hatan et de la Kalla ne sont pas suffisamment souples, les discordes seront inévitables.

En cassant le verre, on espère être « acquitté » de ce sort, presque inéluctable. Voir Talmud Chabbath 130a : « Déleïka Ktouba Délo Ramou Bah Tigra ».

Quatrième raison

Les forces du mal risquent de briser la joie ou de causer du tort au ‘Hatan.

Le verre cassé est, en quelque sorte, une manière de leur dire : « Un verre s’est cassé, veuillez nous laisser tranquille ».

Cela est censé les calmer.

Dans certaines communautés, on conserve le verre cassé, alors que dans d’autres, on l’enterre.

Cette manière de faire a pour but d’empêcher certaines forces maléfiques de nuire ou de porter préjudice au ‘Hatan par le biais des débris.

Voir Kéter Chème Tov, volume 1-2, page 620, note 723, Nité Gavriel, Hikhot Nissouïn, volume 1, chapitre 9, note 22 et chapitre 36, note 5.

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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