Débridé, décomplexé, délirant, différent : le journal de l'heureuse Maman d'une petite trisomique.

Mon premier véritable Pessa’h chez Moché Abitbol a été un véritable tremplin. 

J’étais adolescente et je le revois encore, déguisé en Moché Rabbénou, racontant la Haggada de façon théâtrale. Avec ses très jeunes enfants, on le regardait, émerveillés. Ce soir-là, un baume calme et apaisant s’est posé sur moi et sur mes questions existentielles. La grande aventure de la Téchouva pouvait démarrer. Lors de la série de questions-réponses avec ses enfants, la petite voix intérieure, de nature agitée en moi, disait : "Détends-toi, tu as trouvé un interlocuteur à qui poser tes questions."

Lors de ce Séder, je me suis dit : "Moi aussi, j’aurai une famille comme celle-là. Voilà, c’est ça que je veux."

Alors merci Moché, et à son épouse Myriam, d’avoir illuminé mon âme.


Ya’akov, en partant de chez Lavan, a oublié une fiole d’huile reçue par son père, transmise en héritage de génération en génération ; il a donc fait demi-tour pour la récupérer (Sifté Cohen, Horayot 11b, Béréchit Rabba 69:8). Cette même huile surnaturelle servira plus tard, entre autres choses, à allumer la Ménora par les Hasmonéens, que nous célébrons à ‘Hanouka.

Alors, 10 ans plus tard, en donnant de la galette à l’orange à mon neveu, je lui ai transmis mon héritage, comme ma grand-mère m’avait légué le sien. Je pèse mes mots en disant : “Mamie, tu peux danser au Gan Eden”. Ta galette bienfaisante a été pour moi comme la fiole d’huile de Ya’akov Avinou.

Et à toi ma fille, ma Sheyna, je veux transmettre notre héritage. Un jour, si D.ieu veut, tu goûteras de la galette à l’orange, au bon goût de l’amour filial et des valeurs transmises par notre famille. 

Un morceau de Matsa ou une fiole d’huile peuvent paraître insignifiants, mais en réalité, s’y cachent lumières et miracles à long terme. 

Nous avons toutes l’angoisse d’un petit morceau de pain oublié, qui serait une transgression de la fête, mais à l’inverse, un petit morceau de galette à l’orange peut être la source de bénédictions, en perpétuant notre héritage. Et c’est sur cela que je veux me concentrer ce Pessa’h.

Un peu de lumière peut chasser beaucoup d’obscurité. 

Me focaliser sur la Matsa, source de bénédiction, est pour moi une forme de pensée positive, de confiance : tout ira bien.

Tout comme la fiole d’huile illumina le Beth Hamikdach après la guerre avec les Grecs, je demande que ce morceau de Matsa nous apporte des délivrances personnelles… et la Guéoula Chélema, pour très bientôt.

La Maman de Sheyna 

 

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