Parfois, Éliahou Hanavi ne descend pas du ciel : il passe juste dans l’allée d'un supermarché, un chariot à la main.

Moi, avant-hier, je l'ai rencontré dans une grande surface, en faisant mes courses.


On raconte qu’au temps du Ba'al Chem Tov, vivait un homme simple, bon et extrêmement fortuné.
Son plus grand rêve ? Rencontrer Éliahou Hanavi.
Il était prêt à tout pour cela — même à suivre les instructions parfois… déroutantes du Ba'al Chem Tov.

Le Tsadik lui dit un jour :
« Pour Roch Hachana, prends ta femme, prépare de bons repas — salades, poulet, viande, desserts — et va passer les fêtes chez cette femme, veuve démunie, mère de nombreux enfants en bas âge. »

L’homme s’exécuta. Il mangea, chanta, bénit… mais pas de signe d’Éliahou Hanavi.
Un peu déçu, il retourna voir le Ba'al Chem Tov :
« Je ne l’ai pas vu… »
Le maître répondit :
« Alors retourne chez eux pour Yom Kippour. »

En arrivant, il entendit les enfants pleurer :
« Maman, on a trop faim, on ne peut pas jeûner ! »
Et la mère répondit doucement :
« Allons, faisons Téhilim. Peut-être qu’Éliahou Hanavi reviendra nous apporter de quoi manger, tout comme il est venu à Roch Hachana. »

Notre homme passa Yom Kippour avec eux, le cœur serré. Toujours pas d’Éliahou Hanavi.
Il retourna voir le Ba'al Chem Tov, dépité.
Et le Tsadik lui dit simplement :
« Tu n’as pas vu Éliahou Hanavi… parce que tu étais Éliahou Hanavi. »

Parfois, nous cherchons les miracles bien loin, alors qu’ils passent par nos propres mains.


Mais moi aussi, j’ai rencontré Éliahou Hanavi — pas dans une vision mystique, mais au supermarché.
C’était vendredi passé, chez Rami Lévy.
Mon chariot était plein, Sheyna bien installée, régnant dans son siège-auto au milieu des courses, telle une petite princesse sur son trône, heureuse, biberon à la main.

Le Blog de 'Hava, maman d'une petite trisomique -

Juste au moment où j’allais passer à la caisse, mon téléphone sonne : je reçois une nouvelle difficile, — un coup de poing dans le cœur, de celle qui te fait perdre tous tes repères. 
Je prends mon bébé, je me précipite loin de la caisse, les yeux remplis de larmes…
Et là… un petit miracle moderne.
Une dame me rattrape : « Viens, assieds-toi. »
Une autre m’apporte un verre d’eau.
Sur le tapis roulant, je vois de loin des boîtes de lait bébé, du poulet, des bonbons — tout cela que je n’avais pas mis là, atterrir dans mon caddie.
Et un inconnu, silencieusement, simplement, a tout payé.

Je lui ai dit :
« Merci, mais ce n’était pas pour l’argent que je pleurais. »
Il a répondu :
« Peu importe. Je veux juste qu’il n’y ait plus de larmes dans les yeux d’une maman et tout ira bien, tu verras. »

Merci, Éliahou Hanavi — ou plutôt, merci à tous ces inconnus au grand cœur qui, un jour, deviennent les instruments d’un miracle ordinaire.
Parfois, Éliahou ne descend pas du ciel : il passe juste dans le rayon du lait en poudre pour bébé, des bouillies instantanées, un chariot à la main...

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