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Torah écrite (pentateuque) » Deutéronome (Devarim)

Chapitre 15

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15,1
"Tous les sept ans, tu pratiqueras la loi de rémission.
A partir de la fin de sept années

J’aurais pu penser [que cette durée dût s’appliquer] à tout prêt. Aussi est-il écrit : « La septième année approche, l’année de relâche… » (verset 9). Et si tu devais considérer que les sept années s’appliquent à tout prêt, à chaque prêt pris individuellement, comment pourrait-on parler d’une « approche » ? D’où l’on déduit qu’il s’agit des sept ans du cycle chabbatique

15,2
Voici le sens de cette rémission: tout créancier doit faire remise de sa créance, de ce qu'il aura prêté à son prochain. Il n'exercera pas de contrainte contre son prochain et son frère, dès qu'on a proclamé la rémission en l'honneur du Seigneur.
Relâchera tout maître la créance de sa main

Relâchera la main de tout créancier

15,3
L'étranger, tu peux le contraindre; mais ce que ton frère aura à toi, que ta main l'abandonne.
Le païen

C’est un commandement actif

15,4
A la vérité, il ne doit pas y avoir d'indigent chez toi; car l'Éternel veut te bénir dans ce pays que lui, ton Dieu, te destine comme héritage pour le posséder.
Toutefois

Il est pourtant écrit plus loin : « Car ne cessera pas l’indigent du milieu du pays… » (verset 11) ! Cela veut dire que, lorsque vous exécutez la volonté de Hachem, il y a des pauvres chez les autres et pas chez vous, et que, lorsque vous n’exécutez pas la volonté de Hachem, il y a des pauvres chez vous

Indigent (évyon)

Le mot èvyon exprime une plus forte idée de pauvreté que ‘ani. Le èvyon est celui qui s’épuise à chaque chose

15,5
Mais c'est quand tu obéiras à la voix de l'Éternel, ton Dieu, en observant avec soin toute cette loi que je t'impose en ce jour.
Seulement

C’est alors qu’il « n’y aura pas d’indigent en toi »

Ecouter

Si l’on écoute un peu [spontanément, Il] nous fera écouter beaucoup

15,6
Car alors l'Éternel, ton Dieu, te bénira comme il te l'a promis; et tu pourras prêter à bien des peuples, mais tu n'emprunteras point; et tu domineras sur bien des peuples, mais on ne dominera pas sur toi.
Comme Il t’a parlé

Et où l’a-t-Il dit ? Dans : « Béni seras-tu dans la ville, et béni seras-tu dans le champ » (infra 28, 3)

Tu prêteras (weha‘vateta)

Tout verbe traduisant l’idée de prêt, lorsqu’il s’applique au prêteur, est rendu par le hif‘il, comme : « tu prêteras (wehilwitha) à beaucoup de nations » (infra 28, 12), « tu prêteras (weha‘vateta) ». Tandis que si le texte avait employé le verbe au qal, il se serait appliqué à l’emprunteur, comme welawitha (« tu emprunteras »)

Tu prêteras à des nations

J’aurais pu penser que tu dusses emprunter à l’un pour prêter à l’autre. Aussi est-il écrit : « et toi tu n’emprunteras pas »

Et tu domineras dans de nombreuses nations

J’aurais pu penser que d’autres nations pussent te dominer. Aussi est-il écrit : « et toi elles ne domineront pas »

15,7
Que s'il y a chez toi un indigent, d'entre tes frères, dans l'une de tes villes, au pays que l'Éternel, ton Dieu, te destine, tu n'endurciras point ton cœur, ni ne fermeras ta main à ton frère nécessiteux.
Quand il y aura en toi un indigent

Priorité au plus pauvre

De chez l’un de tes frères

Ton frère consanguin a priorité sur ton frère utérin

Tes portes

Les pauvres de ta ville ont priorité sur les pauvres d’une autre ville

Tu n’endurciras pas

Il est des gens qui se demandent douloureusement s’ils donneront ou s’ils ne donneront pas. Aussi est-il écrit : « tu n’endurciras pas ». Il est des gens qui étendent la main puis la referment. Aussi est-il écrit : « et tu ne fermeras pas »

A ton frère l’indigent

Si tu ne lui donnes pas, un jour viendra où tu seras son frère en pauvreté

15,8
Ouvre-lui plutôt ta main! Prête-lui en raison de ses besoins, de ce qui peut lui manquer!
Ouvrir

Même à maintes reprises (Baba Metsi‘a 31b)

Car (ki) ouvrir

Le mot ki s’emploie ici dans le sens de « mais » (voir Roch hachana 3a)

Et prêter

S’il ne veut pas d’un don, donne-lui à titre de prêt

Assez pour son manque

Tu n’as pas l’obligation de l’enrichir

Qui lui manquera

Même un cheval pour lui servir de monture et un serviteur pour courir devant lui (Ketouvoth 67b)

A lui

Une femme, ainsi qu’il est écrit : « Je “lui” ferai une aide face à lui » (Beréchith 2, 18) (ibid.)

15,9
Garde-toi de nourrir une pensée perverse en ton cœur, en te disant "que la septième année, l'année de rémission approche," et, sans pitié pour ton frère nécessiteux, de lui refuser ton secours: il se plaindrait de toi au Seigneur, et tu te rendrais coupable d'un péché,
Il appellera sur toi

J’aurais pu penser qu’il fût tenu d’appeler. Aussi est-il écrit : « … et il n’appellera pas sur toi » (infra 24, 15)

Il y aura en toi un péché

De toute façon, et même s’il n’appelle pas. Dans ce cas, pourquoi est-il écrit : « il appellera sur toi » ? Je suis plus empressé à punir à la demande de celui qui appelle que pour celui qui n’appelle pas

15,10
Non! Il faut lui donner, et lui donner sans que ton cœur le regrette; car, pour prix de cette conduite, l'Éternel, ton Dieu, te bénira dans ton labeur et dans toutes les entreprises de ta main.
Donner

Cent fois si nécessaire

A lui

En tête-à-tête

Car à cause de cette chose-là

Même si tu n’as fait que promettre de donner, tu recueilleras la récompense de cette promesse en même temps que celle attachée à l’acte

15,11
Or, il y aura toujours des nécessiteux dans le pays; c'est pourquoi, je te fais cette recommandation: ouvre, ouvre ta main à ton frère, au pauvre, au nécessiteux qui sera dans ton pays!
C’est pourquoi

A cause de cela

En disant

C’est pour ton bien que je t’en donne le conseil

A ton frère

A quel frère ? Au pauvre

A ton pauvre (la‘aniyèkha)

Le mot la‘aniyèkha ne s’écrit qu’avec un seul yod. Il est donc au singulier. Tandis qu’avec deux yod il serait au pluriel

15,12
Si un Hébreu, ton frère, ou une femme hébreue te sont vendus, ils te serviront six ans; et la septième année tu les renverras, libres, de chez toi.
Lorsque te sera vendu

Par autrui. C’est le tribunal qui l’a vendu à cause d’un vol qu’il a commis. Il a pourtant déjà été stipulé : « Lorsque tu achèteras un serviteur hébreu… » (Chemoth 21, 2), et il s’agit là-bas aussi de celui qui a été vendu par le tribunal ! Le texte, en fait, introduit ici deux dispositions nouvelles. La première est qu’il parle ici de la servante hébreue, et elle aussi sortira après la sixième année. Et il ne peut pas s’agir d’une vente par le tribunal, car une femme ne peut pas être vendue à cause d’un vol qu’elle aura commis. Il est en effet écrit : « Il sera vendu pour son vol [à lui] » (Chemoth 22, 2), et non : « pour son vol [à elle] » (Sota 23b). Il s’agit donc d’une fillette mineure vendue par son père, et on nous apprend ici qu’elle sortira si les six années s’achèvent avant qu’elle présente des signes de puberté. La seconde disposition nouvelle est celle des « gratifications » (verset 14)

15,13
Or, en libérant cet esclave de ton service, ne le renvoie pas les mains vides,
15,14
mais donne-lui des présents, de ton menu bétail, de ta grange et de ton pressoir; ce dont l'Éternel, ton Dieu, t'aura favorisé, fais-lui-en part.
Gratifier (ha‘néq)

La racine ‘nq (‘ayin, noun, qof) traduit l’idée d’une parure portée en hauteur et bien visible, quelque chose qui exprime de manière ostensible que l’on s’est bien conduit [avec celui qui la porte]. Certains l’expliquent comme désignant un fardeau porté au cou [du serviteur]

De ton menu bétail

J’aurais pu penser [que l’on ne dût donner] que de ceux-là. Aussi est-il écrit : « de ce en quoi Il te bénira » – de tout ce dont ton Créateur t’aura béni. Dans ce cas, pourquoi cette énumération ? De même que ceux-là ont ceci de spécifique qu’ils sont aptes à se reproduire, de même [englobera-t-on] tout ce qui est apte à se reproduire, [donc] hormis les mules. Et nos maîtres ont déduit, dans le traité Qiddouchin (17a), en utilisant un mode de raisonnement faisant appel à deux textes qui contiennent le même mot (guezéra chawa), la quantité qu’il faut donner de chaque espèce

15,15
Souviens-toi que tu fus esclave au pays d'Egypte, et que l'Éternel, ton Dieu, t'a affranchi; c'est pourquoi je te prescris aujourd'hui ce commandement.
Tu te souviendras que tu as été serviteur

Et je t’ai gratifié, et ce à deux reprises : avec les dépouilles de l’Egypte et avec les dépouilles de la mer. Toi aussi, sois gratifiant et à plusieurs reprises

15,16
Il peut arriver que l'esclave te dise: "Je ne veux point te quitter," attaché qu'il sera à toi et à ta maison, parce qu'il aura été heureux chez toi;
15,17
alors tu prendras un poinçon, tu en perceras son oreille contre la porte, et il restera ton esclave indéfiniment. Tu en useras de même pour ta servante.
Serviteur pour toujours

J’aurais pu penser qu’il fallût prendre ces mots au sens littéral. Aussi est-il écrit : « Vous retournerez chaque homme vers sa possession et retournerez chaque homme vers sa famille » (Wayiqra 25, 10). D’où l’on déduit que ce : « pour toujours » correspond au jubilé (Mekhilta)

Et aussi à ta servante feras-tu ainsi

Tu la gratifieras. J’aurais pu penser que le texte l’eût assimilée [à l’homme] en ce qui concerne le percement [de l’oreille]. Aussi est-il écrit : « Et si dire, le “serviteur” dit… » (Chemoth 21, 5) – on peut percer l’oreille du serviteur, pas celle de la servante

15,18
Qu'il ne t'en coûte pas trop de le renvoyer libre de chez toi, car il a gagné deux fois le salaire d'un mercenaire en te servant six années: et l'Éternel, ton Dieu, te bénira dans toutes tes entreprises.
Car au double de l’engagement d’un homme à gages

D’où l’on a déduit que le serviteur hébreu sert [son maître] tant de jour que de nuit, ce qui est le « double » du service des ouvriers journaliers. Et quel est son travail de nuit ? Son maître peut lui déférer une servante cananéenne dont les enfants appartiendront à celui-ci (Qiddouchin 15a)

15,19
Tous les premiers-nés mâles de ton gros et de ton menu bétail, tu les consacreras à l'Éternel, ton Dieu: tu ne feras point travailler le premier-né de ton gros bétail, et tu ne tondras point le premier-né de tes brebis.
Tout premier-né […] tu le sanctifieras

Alors qu’il est écrit ailleurs : « Toutefois, le premier-né qui sera destiné comme prémices à Hachem […] un homme ne le sanctifiera pas » (Wayiqra 27, 26). Comment cela se peut-il ? On ne le sanctifiera pas pour un autre sacrifice. Et l’on nous apprend ici que c’est une mitswa de dire : « Te voici sanctifié par droit d’aînesse » (‘Arkhin 29a). Autre explication : Il n’est pas possible de dire : « tu le sanctifieras », alors qu’il est écrit ailleurs : « il ne le sanctifiera pas », et il n’est pas possible de dire : « il ne le sanctifiera pas », alors qu’il est écrit ailleurs : « tu le sanctifieras ». Comment cela se peut-il ? Tu peux en sanctifier la contre-valeur et en donner la jouissance au trésor du Temple (ibid.)

Tu ne travailleras pas avec le premier-né de ton bovin

Nos maîtres ont enseigné que l’inverse est également interdit (Bekhoroth 25a). Mais le texte parle des situations les plus fréquentes

15,20
C'est devant l'Éternel, ton Dieu, à l'endroit qu'il aura choisi, que tu le consommeras annuellement, toi et ta famille.
Tu le mangeras devant Hachem

C’est au kohen qu’il s’adresse, car nous avons déjà trouvé que [l’animal] premier-né fait partie des dons faits aux kohanim, qu’il soit sain ou porteur de défauts corporels (Bekhoroth 28a), comme il est écrit : « Et leur chair sera à toi… » (Bamidbar 18, 18)

D’année en année

D’où l’on apprend que l’on ne diffère pas [sa consommation] de plus d’un an (Bekhoroth 28a). J’aurais pu penser que passé l’année il fût inapte [à être sacrifié]. Mais on l’a déjà comparé au ma‘assér chéni, comme il est écrit : « Tu mangeras devant Hachem, ton Eloqim […] le ma‘assér de ta céréale, de ton moût et de ton huile, et les premiers-nés de ton gros bétail et de ton menu bétail » (supra 14, 23). De même que le ma‘assér chéni ne devient pas inapte d’une année à l’autre, de même [l’animal] premier-né ne devient-il pas inapte, sauf que c’est une mitswa [de l’offrir] dans sa première année

D’année en année

Si on l’a égorgé à la fin de sa [première] année, on peut le consommer le même jour et le premier jour de l’année suivante. Cela nous apprend qu’on peut le consommer pendant deux jours et la nuit [qui les sépare] (Bekhoroth 27b)

15,21
Que s'il a un défaut, s'il est boiteux ou aveugle, ou s'il a quelque autre vice grave, ne l'immole pas à l'Éternel, ton Dieu.
Un défaut

Règle générale

Boiteux ou aveugle

Détail

Tout mauvais défaut

Retour à la règle générale (voir Rachi Wayiqra 14, 9). De même que [les défauts corporels énumérés] comme « détail » sont visibles et irréversibles, de même tout défaut [inclus dans la règle générale] doit-il être visible et irréversible (Bekhoroth 37a)

15,22
Consomme-le dans tes villes, l'homme pur et l'impur le mangeront indistinctement comme le chevreuil et le cerf.
15,23
Seulement, tu n'en mangeras point le sang, tu le répandras à terre comme de l'eau.
Seulement tu ne mangeras pas son sang

Afin que tu ne dises pas : Du moment que cet animal devenu entièrement permis provient d’une catégorie soumise à des interdictions – [puisque bien que] sacré on l’égorge hors [de l’enceinte du Temple] sans rachat et qu’on le consomme – et donc que tu puisses penser que son sang soit également permis. Aussi est-il écrit : « Seulement tu ne mangeras pas son sang. 

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