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Torah écrite (pentateuque) » Lévitique (Vayikra)

Chapitre 10

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10,1
Les fils d'Aaron, Nadab et Abihou, prenant chacun leur encensoir, y mirent du feu, sur lequel ils jetèrent de l'encens, et apportèrent devant le Seigneur un feu profane sans qu'il le leur eût commandé.
10,2
Et un feu s'élança de devant le Seigneur et les dévora, et ils moururent devant le Seigneur.
Un feu sortit

Rabi Eli’èzer a enseigné : « Les fils de Aharon ne sont morts que pour avoir professé une halakha en présence de Mochè, leur maître. Rabi Yichma’el a enseigné : « Parce qu’ils sont entrés dans le sanctuaire après avoir bu du vin. ». La preuve en est qu’après leur mort, il a été fait interdiction à ceux qui restaient d’entrer dans le sanctuaire après avoir bu du vin (verset 9). Cela ressemble à un roi qui avait un habitué de la maison [qu’il fit mettre à mort sans que nul sût les raisons de sa disgrâce. À son successeur il donna des ordres précis sur différents sujets. On comprit alors les raisons de la défaveur du premier et de son exécution], comme décrit dans Wayiqra raba (paragraphe 12)

10,3
Moïse dit à Aaron: "C'est là ce qu'avait déclaré l'Éternel en disant: Je veux être sanctifié par ceux qui m'approchent et glorifié à la face de tout le peuple!" Et Aaron garda le silence.
C’est ce que déclara

Où l’a-t-Il déclaré ? Dans (Chemoth 29, 43) : « Là je rencontrerai les fils d’Israël, et il sera sanctifié par mon honneur (bikhvodi) » (Zeva‘him 115b). Il ne faut pas lire : bikhvodi, mais : bimekhoubadaï (« par ceux qui m’honorent »). Mochè a dit à Aharon : « Aharon, mon frère ! Je savais que la maison serait sanctifiée par ceux qu’aime l’Omniprésent, et je me demandais : “Sera-ce par moi ou par toi ?” Je sais désormais qu’ils sont plus grands que moi et que toi » (Torath kohanim)

Aharon se tut

Il a été récompensé de son silence. Et quelle rétribution a-t-il reçue ? De se voir adresser à lui seul la parole divine, puisque le passage concernant ceux qui boivent du vin (versets 8 et suivants) n’a été dit qu’à lui

Par mes proches

Par mes élus

Et à la face de tout le peuple je serai honoré

Lorsque le Saint béni soit-Il juge les justes, on Le craint, on Le glorifie et on Le loue. S’il agit ainsi envers les justes, à plus forte raison envers les impies. C’est ainsi qu’il est écrit : « Tu es redoutable, Éloqim, de tes sanctuaires (mimiqdachèkha) » (Tehilim 68, 36). Il ne faut pas lire : mimiqdachèkha, mais : mimeqoudochèkha (« de ceux que tu as sanctifiés »)

10,4
Moïse appela Michaël et Elçafan, fils d'Ouzziel, oncle d'Aaron, et leur dit: "Approchez! Emportez vos frères de devant le sanctuaire, hors du camp."
Oncle de Aharon

‘Ouziel était le frère de ‘Amram, comme il est écrit : « Et les fils de Qehath : ‘Amram et Yitshar et ‘Hèvron et ‘Ouziel » (Chemoth 6, 18)

Portez vos frères…

Comme un homme qui dirait à un autre : « Emporte le mort de devant la fiancée, pour ne pas troubler la fête ! »

10,5
Ils s'avancèrent et les transportèrent dans leurs tuniques hors du camp, selon ce qu'avait dit Moïse.
Dans leurs tuniques

Celles des morts. D’où nous apprenons que leurs vêtements n’avaient pas été consumés, mais seulement leurs âmes [vies], comme si deux filaments de feu étaient entrés dans leurs narines (Sanhèdrin 52a)

10,6
Moïse dit à Aaron, et à Eléazar et Ithamar ses fils: "Ne découvrez point vos têtes et ne déchirez point vos vêtements, si vous ne voulez mourir et attirer la colère divine sur la communauté entière; à vos frères, à toute la maison d'Israël, de pleurer ceux qu'a brûlés le Seigneur.
N’échevelez pas

Ne laissez pas pousser vos cheveux ! D’où l’on apprend que celui qui porte un deuil ne doit pas se couper les cheveux (Mo‘éd qatan 14b). Mais vous [les kohanim], ne troublez pas la joie de l’Omniprésent [et n’accomplissez pas votre service avec les cheveux longs] 

Et sinon

Si en revanche vous agissez ainsi, vous mourrez

Et vos frères

D’où l’on apprend que le malheur des Sages concerne toute la collectivité pour ce qui est de prendre le deuil (Mo‘éd qatan 28b)

10,7
Et ne quittez point le seuil de la Tente d'assignation, de peur que vous ne mouriez; car l'huile d'onction du Seigneur est sur vous." Ils se conformèrent à la parole de Moïse.
10,8
L'Éternel parla ainsi à Aaron:
10,9
"Tu ne boiras ni vin ni liqueur forte, toi non plus que tes fils, quand vous aurez à entrer dans la Tente d'assignation, afin que vous ne mouriez pas: règle perpétuelle pour vos générations;
De vin ni de boisson enivrante

Du vin, d’une manière qui puisse enivrer (Kerithoth 13b)

À votre venue vers la tente d’assignation

Il ne s’agit ici que de l’entrée dans le sanctuaire. D’où sait-on qu’il en est de même de l’approche de l’autel ? Il est question ici de la « venue dans la tente d’assignation », tout comme il en est question à propos de la purification des mains et des pieds (Chemoth 30, 20). De même que, là-bas, l’approche de l’autel est comme l’entrée dans la tente d’assignation, de même en est-il ici (Torath kohanim)

10,10
et afin de pouvoir distinguer entre le sacré et le profane, entre l'impur et ce qui est pur,
Et pour séparer

Pour que vous distinguiez entre un service sacré et un service profané. D’où l’on déduit qu’un service effectué en état d’ébriété n’est pas valable (Zeva‘him 17b)

10,11
et instruire les enfants d'Israël dans toutes les lois que l'Éternel leur a fait transmettre par Moïse."
Et pour enseigner

Cela nous apprend que celui qui est en état d’ébriété n’a pas le droit d’enseigner. J’aurais pu penser qu’il fût passible de la peine de mort. Aussi est-il écrit : « et toi et tes fils avec toi, vous porterez le crime de votre pontificat […] et ils ne mourront pas » (Bamidbar 18, 1 et 3). Seuls les kohanim accomplissant leur service peuvent être passibles de la peine de mort [pour état d’ébriété], et non les Sages en transmettant leur enseignement

10,12
Moïse dit à Aaron ainsi qu'à Eléazar et à Ithamar, ses fils survivants: "Prenez la part d'oblation qui reste des combustions du Seigneur, et mangez-la en pains azymes à côté de l'autel, car elle est éminemment sainte.
Les restants

De la mort. D’où nous apprenons qu’ils avaient eux aussi été condamnés à mort à cause de la faute du veau d’or (Yoma 87a). C’est ce qui est écrit : « Et contre Aharon Hachem s’est grandement irrité, pour le détruire (lehachmido) » (Devarim 9, 20). Or, la destruction (hachmada) signifie la mort des enfants, comme il est écrit : « J’ai détruit (waachmid) son fruit en haut » (‘Amos 2, 9). Cependant, la prière de Mochè a fait annuler la moitié du décret, comme il est écrit : « j’ai prié aussi en faveur Aharon, en ce moment-là » (Devarim ibid.)

Prenez l’oblation (min‘ha)

Bien que vous soyez en état de onén, et que les offrandes soient interdites à celui qui est dans cette situation

L’oblation

C’est la min‘ha du huitième jour et la min‘ha de Na‘hchon (Bamidbar 7, 13)

Et mangez-la en matsoth

Que signifient ces mots ? Étant donné que c’était une min‘ha collective et une min‘ha de circonstance, qui n’aura pas de semblable à l’avenir, il fallait y préciser les règles des autres mena‘hoth

10,13
Vous la mangerez donc en lieu saint, c'est ton droit et celui de tes fils sur les combustions du Seigneur; car ainsi en ai-je reçu l'ordre.
Et le statut de tes fils

Les filles n’ont pas de droits dans les offrandes

Car il m’a été ainsi ordonné

Qu’ils en mangent, tout en étant onén (Zeva‘him 101a)

10,14
Quant à la poitrine qui a été balancée et à la cuisse qui a été prélevée, vous les mangerez en lieu pur, toi ainsi que tes fils et tes filles; car elles ont été assignées comme revenu à toi et à tes enfants, sur les sacrifices rémunératoires des enfants d'Israël.
Et la poitrine du balancement (tenoufa)

Des chelamim de la communauté

Vous les mangerez dans un endroit saint

Est-ce qu’ils avaient mangé les précédents dans un endroit impur ? Les précédents, qui étaient des qodchei qodachim, devaient être consommés dans un endroit saint, tandis que ceux-là n’exigent pas d’être mangés « dans l’enceinte des rideaux », mais à l’intérieur du camp d’Israël, qui est « pur » de la présence des « lépreux ». D’où l’on apprend que les qodachim qalim peuvent être consommés dans toute la ville (Zeva‘him 55a)

Toi et tes fils et tes filles

Toi et tes fils pour ce qui est du partage, mais pas les filles. Si cependant vous leur en faites cadeau, elles ont le droit de consommer de la poitrine et de la cuisse. À moins que les filles puissent elles aussi participer au partage ? D’où la précision : « comme ton statut et le statut de tes fils » – un statut pour les fils, et non pour les filles (Torath kohanim)

10,15
Cette cuisse à prélever et cette poitrine à balancer, ils doivent les joindre aux graisses destinées au feu, pour qu'on en opère le balancement devant le Seigneur; alors elles t'appartiendront, et de même à tes enfants, comme portion invariable, ainsi que l'a statué l'Éternel."
La cuisse du prélèvement (terouma) et la poitrine du balancement (tenoufa)

Cette expression correspond à : « qu’on aura balancée et qu’on aura prélevée » (Chemoth 29, 27). La tenoufa consiste à porter d’avant en arrière, la terouma à porter vers le haut et vers le bas (Mena‘hoth 62a). Et pourquoi le texte fait-il une distinction et applique-t-il la terouma à la cuisse et la tenoufa à la poitrine ? Nous ne le savons pas, car elles exigent l’une et l’autre une terouma et une tenoufa

Sur des sacrifices par le feu (ichei) des suifs

D’où l’on apprend que les suifs se trouvent en dessous au moment du « prélèvement ». Et j’ai déjà expliqué dans la sidra Tsaw comment concilier les trois versets relatifs à ces positions (V. Rachi sous supra 7, 30)

10,16
Au sujet du bouc expiatoire, Moïse fit des recherches, et il se trouva qu'on l'avait brûlé. Irrité contre Eléazar et Ithamar, les fils d'Aaron demeurés vivants, il dit:
Le bouc de l’expiatoire (‘hatath)

Le bouc des offrandes du moussaf de Roch ‘hodech. On a présenté ce jour-là trois boucs de ‘hatath : le bouc du peuple (supra 9, 3), le bouc de Na‘hchon (Bamidbar 7, 16) et le bouc de Roch ‘hodech. De tous, seul le dernier a été brûlé. Les sages d’Israël sont en désaccord à ce sujet. Pour certains, c’est à cause de l’impureté qui était entrée à son contact. Selon d’autres, c’est à cause de l’état de onén, étant donné qu’il était prévu comme offrande pour toutes les générations. Cependant, en ce qui concerne les offrandes de circonstance, ils se sont fiés à Mochè qui leur avait dit au sujet de la min‘ha (verset 12) : « et mangez-la en matsoth » (Zeva‘him 101b)

Chercher

Deux « recherches » : Pourquoi celui-ci a-t-il été brûlé ? Pourquoi celui-là a-t-il été consommé ? Ainsi est-il expliqué dans Torath kohanim

Sur El‘azar et sur Ithamar

Par égard pour l’honneur de Aharon, c’est contre ses fils qu’il s’est tourné et s’est irrité

En disant

Il leur a dit : « Répondez à mes paroles ! 

10,17
"Pourquoi n'avez-vous pas mangé l'expiatoire dans le saint lieu, alors que c'est une sainteté de premier ordre, et qu'on vous l'a donné pour assumer les fautes de la communauté, pour lui obtenir propitiation devant l'Éternel?
Pourquoi n’avez-vous pas mangé l’expiatoire (‘hatath) à l’endroit du sanctuaire

L’avaient-ils vraiment consommé hors du sanctuaire ? Ne l’avaient-ils pas brûlé ? Pourquoi est-il écrit : « à l’endroit du sanctuaire » ? Voici ce qu’il leur a dit : « Peut-être a-t-il été sorti “hors des rideaux” et n’est-il plus valable ? » (Pessa‘him 82a)

Car il est sainteté des saintetés

« Et il ne serait plus valable parce que sorti. » Ils ont répondu : « Non ! » Il leur a dit : « Du moment qu’il est resté dans un lieu saint, pourquoi ne l’avez-vous pas mangé ? 

Et lui Il vous l’a donné pour porter…

Les kohanim le mangeant et les propriétaires obtenant kappara

Pour porter le crime de la communauté

D’où l’on apprend que c’était le bouc de Roch ‘hodech, lequel fait obtenir kappara pour le péché de l’impureté du sanctuaire et de ses offrandes, le ‘hatath du huitième jour et celui de Na‘hchon (Bamidbar 7, 16) n’étant pas destinés à la kappara

10,18
Puisque le sang de cette victime n'a pas été introduit dans le sanctuaire intérieur, vous deviez la manger dans le sanctuaire, ainsi que je l'ai prescrit!"
Certes

S’il l’avait été, vous auriez dû le brûler, comme il est écrit : « Et tout ‘hatath dont aura été apporté de son sang vers la tente d’assignation […]dans le feu il sera brûlé » (supra 6, 23)

Manger

Il vous appartenait d’en manger, nonobstant votre état de onén

Ainsi que je l’ai ordonné

Pour vous, à l’occasion de la min‘ha

10,19
Aaron répondit à Moïse: "Certes, aujourd'hui même ils ont offert leur expiatoire et leur holocauste devant le Seigneur, et pareille chose m'est advenue; or, si j'eusse mangé un expiatoire aujourd'hui, est-ce là ce qui plairait à l'Éternel?"
Aharon parla (waydabér)

L’emploi du terme dibbour (« parole ») implique toujours une idée de fermeté, comme il est écrit : « Le peuple parla (waydabér) contre Éloqim et contre Mochè » (Bamidbar 21, 5). Est-il possible que Mochè se soit irrité contre El‘azar et contre Ithamar et que Aharon ait répondu. Sache qu’ils n’ont gardé le silence que par respect, en se disant : « Il n’est pas juste que, notre père étant présent, nous prenions la parole devant lui, et il n’est pas juste qu’un disciple donne la réplique à son maître. » J’aurais pu penser que El‘azar ne sût pas quoi répondre. Aussi est-il écrit : « El‘azar le kohen dit aux hommes de l’armée qui venaient à la guerre… » (Bamidbar 31, 21). C’est donc qu’il savait, lorsqu’il le voulait, parler devant Mochè et devant les princes. Voilà ce que j’ai trouvé dans la deuxième version du Sifri

Certes

Que voulait-il dire ? Mochè lui avait dit : « Peut-être avez-vous aspergé le sang en état de onén, ce qui aurait rendu profane le service ? » Ce à quoi Aharon lui a répondu : « Est-ce que ce sont eux, des kohanim ordinaires, qui ont présenté cette offrande ? C’est moi qui l’ai présentée, car je suis kohen gadol et j’ai le droit de le faire tout en étant onén ! » (Zeva‘him 101a)

De telles choses me sont arrivées

Même si ceux qui sont morts n’avaient pas été mes fils, mais d’autres parents proches pour la mort desquels je serais astreint à l’état de onén, comme ceux qui sont énumérés dans le passage sur les kohanim (infra 21, 2 et suivants) et pour lesquels le kohen peut se rendre impur

Et si je mangeais un expiatoire (‘hatath)

Si j’en avais mangé, « cela serait-il bon… » 

Aujourd’hui [littéralement : le jour]

Mais cela aurait été permis pendant la nuit, car l’état de onén ne dure que le jour de l’inhumation (Zeva‘him ibid.)

Cela serait-il bon aux yeux de Hachem

Si tu l’as entendu pour les offrandes de circonstance, tu n’as pas à permettre d’en manger étant en deuil en ce qui concerne celles pour toutes les générations

10,20
Moïse entendit, et il approuva.
Cela fut bon

Il a reconnu son erreur et n’a pas prétendu, de honte : « Je ne l’avais pas entendu » (Torath kohanim)

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