Mon histoire s’est déroulée il y a un an. L’avion qui avait quitté l’aéroport de Tel-Aviv devait atterrir à 9h20 à l’aéroport de Bruxelles. Quelques minutes avant l’atterrissage, le pilote fit une annonce dramatique à tous les passagers du vol.

En raison d’un incident sécuritaire, les autorités aéroportuaires avaient ordonné un changement de destination. Notre nouvelle destination était Liège. L’atterrissage se déroula sans encombre. En fait, en ces instants, à l’aéroport de Bruxelles, le premier attentat du 22 Mars 2016 avait eu lieu, suivi par un second attentat, qui avait transformé les lieux en scène de carnage et de meurtre.

Nous avons été épargnés de l’attentat, alors pourquoi ce retard ?

L’avion avait modifié sa direction vers Liège et l’atterrissage s’était bien passé. Les passagers ignoraient alors l’horreur et la douleur qui avaient frappé de nombreux voyageurs ce matin-là. L’avion avait bien atterri, mais on n’ouvrait pas encore les portes. Pourquoi ? On entendait des chuchotements de toutes parts. Tout le monde essayait d’analyser la situation. Les minutes s’écoulèrent, qui se transformèrent bientôt en une heure, puis deux heures, et enfin, après cette longue attente dans l’avion avec les portes fermées, le signal fut donné : les passagers étaient autorisés à quitter l’immense avion. Par la suite, je me suis renseignée sur la raison de cette longue attente et on me donna une explication extraordinaire.

Les diamants et l’étroite surveillance

Notre avion transportait un colis de diamants très onéreux, envoyé depuis la bourse en Israël à destination de la bourse de diamants d’Anvers. Dans chaque vol qui transporte un tel envoi, les règles sont plus strictes. On n’a pas le droit de donner à aucun passager ni à aucune valise, l’autorisation de quitter l’avion avant que ces colis ne sortent de l’avion. La société Brinx arrive avec un véhicule blindé spécial, équipé de dispositifs de sécurité spéciaux pour transporter ces colis tellement précieux. C’était le cas ce jour-là. Mais que s’était-il passé ? L’atterrissage devait avoir lieu à Bruxelles, et la société Brinx s’était déplacée jusque dans la capitale belge, comme c’était prévu au départ. Mais l’attentat avait changé la donne. Le vol avait été détourné ailleurs, il fallait envoyer de nouveaux émissaires dotés d’autres équipements sécuritaires, pour transporter la précieuse marchandise. Ceci nécessita quelques heures d’organisation. Ce qui, dans des circonstances ordinaires, prenait quelques minutes, requit ce jour-là beaucoup plus d’efforts.

La surveillance belge et la parabole juive

Il n’est pas nécessaire d’installer une surveillance spéciale pour des objets dénués de valeur. Leur valeur est minime et on ne fait pas d’efforts pour les garder. Mais les objets de valeur, comme les pierres précieuses, doivent être protégés et surveillés pour éviter les pertes. La précision est totale dans ce domaine, et cela constitue un enseignement pour nous.

Une excellente parabole

Nous sommes à la veille de Pessa’h. Le nettoyage et l’astiquage, les nombreux achats, les repas de fête à cuisiner, tout ceci, en l’honneur de quoi ? En l’honneur de la sortie du peuple juif d’Égypte.

Ainsi, au moment où chacun d’entre nous découvre l’immense Néchama (âme) qu’il possède, le cœur juif, qui vaut plus que n’importe quel diamant poli vendu à la bourse, nous comprenons alors pourquoi nous sommes tant émus de cette fête. Sortir de l’esclavage, ce n’est pas rien. Accéder à un état de liberté ? C’est un immense mérite. Chaque jour, il faut éliminer les pierres qui obstruent le cœur et laisser la lumière éclatante des diamants, issue de l’âme, nous éclairer. Plus nous comprendrons l’intensité de notre mission et la valeur de chaque acte de bonté de notre part, plus nous saisirons combien de préparatifs et de surveillances sont requis. C’est le sens de la Matsa Chemoura (dont la confection est surveillée du début jusqu’à la fin) et de la Léil Chimourim, une nuit de garde où Hachem veille particulièrement sur nous…

Ségoula pour la protection et la Brakha

L’Admour et auteur de Ba’al Hasoulam déclare : « Tout Juif qui se prépare à Pessa’h selon la Halakha, on lui procure du Ciel une protection et une garde particulières qui le protègent du ‘Hamets pendant toute la durée de la fête de Pessa’h. » Le Maître du monde prépare pour chacun et chacune d’entre nous une protection spéciale. Un conseil extrait du Zohar : conserver un bout de la Matsa de l’Afikoman à la maison. C’est le meilleur système de protection qui existe !! Puissions-nous toujours mériter de sentir les « diamants » en nous. Et de nous préparer à la fête dans la joie. Et que D.ieu nous aide à célébrer la fête de Pessa’h selon la Halakha.

Rabbanite ‘Hanna Koritz