Dans la vie, il y a des événements qu'on ne peut réussir que si on les prépare ; et des événements qu'on ne peut réussir que si on s'y prépare. 
 
Kippour est un moment qui dépend totalement de notre préparation, et de l'état d'esprit dans lequel on y arrive. 
 
Il ne s'agit pas seulement de prévoir le lieu où l'on va passer Kippour, la Synagogue ou le 'hazan avec lequel on va prier, la place où on aimerait être assis à la Synagogue, l'endroit où on va manger avant et après Kippour... Tout cela, ce ne sont que des détails. 
 
Le plus important, c'est la manière dont on aborde cette journée. 
 
Kippour est une journée impressionnante, aux enjeux importants (il est question de vie, de suivie, de subsistance, de santé...). Mais comment réussir cette journée ? 
 
A Kippour, on se retrouve devant Hachem, et on Lui promet ceci ou cela. Mais l'année dernière, n'avons-nous pas fait la même chose, sans pour autant réussir forcément à tenir nos engagements ? Alors comment prouver à Hachem que nous sommes de bonne foi ? 
 
Kippour est le jour où Hachem nous purifie, si nous-mêmes nous nous purifions (comme l'indiquent les mots : "Ki bayom hazé yékhapère alékhème (...) lifné Hachem titharou"). 
 
Ce jour est un cadeau d'Hachem. Un jour de ra'hamim (miséricorde), durant lequel Hachem ne nous juge pas sur nos actes, mais sur nos intentions. 
 
La ra'hamim, c'est de la négociation. Lorsque la négociation est impossible, on parle de din (rigueur). 
 
A Kippour, nous allons essayer de convaincre Hachem de nos bonnes intentions. Mais pour être convainquant, il faut être convaincu... 
 
La Michna Yoma rapporte au nom de Rabbi Aquiva que nous, peuple juif, avons la chance d'être purifié par Hachem. Et à ce propos, les Hakhamim disent : "mikvé Israël Hachem (Hachem est le mikvé du peuple juif)". 
 
Les eaux du mikvé sont particulières. Qu'il s'agisse d'eau de source ou d'eau de pluie, elles arrivent jusqu'au bassin du mikvé sans jamais être retenues. Elles sont dans leur état naturel ; et elles purifient ceux qui s'y immergent. 
 
Lorsque la Torah nous décrit la création du monde, elle énumère plusieurs éléments qu'Hachem a créées ; mais à aucun moment, elle ne dit qu'Hachem a créé l'eau. Et on pourrait donc se demander si l'eau a précédé la création du monde...
 
La première fois où elle nous parle de l'eau, c'est juste après nous avoir dit qu'Hachem a créé le ciel et la terre. Elle dit : "véroua'h Élokim méra'héfète al péné hamayim (l'esprit d'Hachem planait sur la surface des eaux)". Et les Hakhamim déduisent de cela que l'eau recouvrait l'intégralité du monde. 
 
A ce moment-là, la vie n'était pas possible sur terre. Hachem a donc ordonné à l'eau de se rassembler, et la terre sèche a émergée. 
 
Ceci nous montre que pour pouvoir exister, il faut sortir de l'eau. 
 
Entrer dans un mikvé, c'est bien. Mais le plus important, c'est d'en sortir. 
 
Le Séfer Ha'hinoukh dit que lorsqu'on sort d'un mikvé, c'est comme si on venait d'être créé. 
 
L'eau du mikvé est appelée mayim 'haïm (eaux vivantes). Elle correspond à l'eau telle qu'elle était lors de la création du monde, et peut-être même avant cette dernière. A un environnement dans lequel la vie n'était pas possible, et dans lequel Hachem l'a rendue possible. 
 
Un être humain ne peut pas vivre dans l'eau. 
 
La téchouva est, elle aussi, antérieure à la création du monde. 
 
La téchouva, c'est lorsque l'homme retourne à lui-même. 
 
Dans la vie, la frustration résulte du décalage entre ce que l'on voudrait être, et ce que l'on est réellement. 
 
A Kippour, Hachem nous offre la possibilité de revenir ce que nous voudrions être : un tsadik plein de qualités, et sans défauts. 
 
La téchouva, c'est l'opportunité de pouvoir ressembler à ce que l'on a envie d'être. 
 
A Kippour, Hachem nous laisse Lui "raconter nos rêves" ; Lui dire ce que nous avons réellement envie d'être. Et Il veut entendre nos bonnes résolutions, nos bonnes ambitions (même si nous ne savons pas nous-mêmes si nous allons réussir à les tenir). 
 
Après Kippour, on se sent bien. Pas parce qu'on est "débarrassé" de ce jour. Mais parce qu'on s'est retrouvé : on s'est rendu compte qu'on était capable de ne pas manger, de ne pas boire, de lutter contre la fatigue, de prier avec énergie... On a pu dire à Hachem ce qu'on a vraiment envie d'être. 
 
La téchouva est comparée au mikvé parce que lorsqu'on en sort, on se sent renouvelé. On est un nouvel être. 
 
Avant ce jour, essayons de trouver en nous toute la conviction nécessaire pour convaincre Hachem de ce que nous voulons vraiment être. 
 
Retranscrit par Léa Marciano 

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