"Chalom à tous les internautes de Torah-Box,

Je suis médecin à Paris. Cette semaine, j’ai vécu une histoire émouvante et édifiante que j'aimerais partager avec vous.

Il y a un peu moins d'un an, une patiente (Mme B.) évoquait devant moi la douleur de sa jeune sœur Julie, mariée depuis quelques années et qui restait sans enfant. Je songeai aussitôt à Line, une autre de mes patientes, qui me confiait chaque mois sa peine de ne pouvoir tomber enceinte.

J'eus alors l'idée de suggérer que chacune prie pour l'autre, puisque comme nous le savons, celui qui prie pour son prochain alors qu'il a le même besoin est exaucé avant (comme nous venons de le voir dans la Paracha Vayéra où Avraham Avinou enfanta juste après avoir prié pour qu'Avimélèkh guérisse de son incapacité à engendrer).

Les deux jeunes femmes accueillirent le projet avec enthousiasme, et elles échangèrent leurs noms. Deux mois plus tard, Line revint me voir et m'annonça, radieuse, qu'elle attendait un bébé ! Elle était encore inquiète en ce tout début de grossesse, mais elle savourait ce bonheur tant désiré. Un vrai miracle !

Je gardais bien le secret et oubliais un peu cette histoire dans le tourbillon de mon activité débordante. Ce n'est qu'après Pessa’h que Mme B. m'annonça un jour que sa sœur Julie, qui avait choisi d’être très discrète, était enceinte de quelques mois. Quelle émotion lorsque je révélai que Line attendait aussi un bébé !

Chacune avait prié pour l'autre, et elles étaient à présent exaucées toutes les deux. Je ne cessais de m'émerveiller ... Un rapide calcul me fit penser qu'elles avaient à peu près le même terme. Ce que j’ignorais, c'est que leurs termes différaient d'un jour !

Le temps défila à toute vitesse. Jeudi dernier, je repensai à Line et Julie en me demandant si elles avaient accouché. Et voilà que le lendemain, je reçus un message de Mme B. : Julie venait d'accoucher avec un peu d'avance d'une magnifique petite fille, et me demandait des nouvelles de Line ! Je l’appelai aussitôt.

Line m'apprit qu'elle s’était rendue le matin même à la clinique pour un simple contrôle, mais que la découverte d'une fissure de la poche des eaux l'avait conduite directement en salle de travail ! Elle accoucha peu après d'une magnifique petite fille, avec deux semaines d'avance.

Les deux petites princesses ont vu le jour à quelques heures d'intervalle, le vendredi 23 Octobre 2015. Comment ne pas voir la main d'Hachem dans ce récit magnifique ?

Les deux bébés furent nommés lundi matin, deux prénoms chacune. Je remarquai que dans les deux premiers prénoms des bébés ainsi que dans celui des deux mamans, ressortait la syllabe « Li », qui signifie en hébreu "à moi", "pour moi", "vers moi"…

Dans notre génération si individualiste où le Moi hypertrophié nous drogue, nous assujettit et nous tyrannise afin de nous perdre, ces deux jeunes femmes ont réussi à se décentrer d’elles-mêmes pour considérer la peine de l'autre et prier pour l'autre de tout leur cœur. Et Hachem, dans Sa grande bonté, s'est occupé de leur Moi…

Souvent, la pensée qu’Hachem ne répond pas forcément à nos prières comme nous le voudrions, ou l'idée erronée que nous ne sommes pas assez méritants rend notre prière molle, mécanique et sans saveur, car nous sommes inconscients de la portée des mots que nous prononçons.

Cette histoire doit finir de nous convaincre qu'Hachem nous écoute et nous répond, simplement et concrètement, dans Sa générosité infinie !

Les deux autres prénoms donnés aux petites filles ne manquent pas d'éloquence : Mazal et Sim’ha. Une prière sincère peut changer le Mazal (destin) et susciter un débordement de Sim’ha (joie) ! Se tourner vers l'autre et lui apporter notre soutien ébranle les Cieux pour déverser des flots de bonté.

Lorsqu'Hachem se dévoile à nous de façon si éclatante, peut-on encore attendre pour faire Téchouva ? Lorsqu'Hachem nous répond d’une manière tellement évidente, n'est-ce pas le moment de demander la Guéoula de toutes nos forces ?

Puisse Hakadoch Baroukh Hou lever le voile du « Hester Panim » non pas dans la guerre et les attentats, mais dans le bonheur de notre Avodat Hachem quotidienne, et que nous puissions mériter de recevoir très bientôt Machia’h dans la sérénité, Amen. 

Avec gratitude envers le Créateur, et avec mon amour pour tout le Klal Israël."