Les grands Rabbanim de notre génération et des générations précédentes ont insisté sur l’importance de l’étude du Moussar : « Et je vous l’ai déjà dit parfois, je vous exhorte à étudier un livre de Moussar » (Yaarot Dvach), « Je vais vous dire ce qui m’a fait tenir dans le Service divin, ce n’est que l’étude du Moussar » (Rav Naftali Amsterdam).

Pourquoi est-il important de se consacrer à l’étude du Moussar ?

1. Pour renouveler son enthousiasme dans le Service divin.

David Hamélekh a écrit : « J’ai demandé une chose à l’Éternel, je la réclame : c’est de résider dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie pour contempler la splendeur de l’Éternel et visiter son sanctuaire. » Il y a dans ce verset une opposition dans la demande de David Hamélekh, entre les mots « résider », qui implique une idée d’installation à long terme et « visiter », qui suggère quelque chose de temporaire. David Hamélekh souhaitait en fait, d’une part rester toujours dans le sanctuaire de D.ieu, mais avec le sentiment permanent de « le visiter », c’est-à-dire ressentir le renouveau et de l’enthousiasme pour servir Hachem, sans être happé par l’habitude. Nous pouvons comparer cette idée aux personnes qui viennent prier au Kotel une fois par an, ils sont en général très émus, alors que ceux qui habitent à proximité ne ressentent plus d’engouement. En ce qui concerne le Service divin, l’étude du Moussar est l’un des meilleurs outils pour renouveler notre enthousiasme dans l’accomplissement des Mitsvot.

2. Pour intégrer les enseignements de la Torah

L’étude de Moussar permet de faire le lien entre la raison et l’âme, pour que les enseignements de la Torah soient intégrés par l’homme. Sans cela, il nepourra jamais les appliquer. Le Rav Sim’ha Zissel raconte une métaphore pour représenter une personne qui n’étudie pas de Moussar : un paysan amena un jour un chariot rempli de bois et de troncs d’arbres qu’il avait coupés pour les vendre au marché. Comme il demandait un rouble, les passants refusèrent de lui en acheter, arguant que ce prix n’était pas justifié, car il était bien supérieur aux prix qui se pratiquaient d’habitude et lui assurèrent qu’il n’aurait aucun client. Le paysan répondit aux passants qu’ils avaient raison et que le prix d’un rouble n’était pas justifié. Les gens lui demandèrent donc quel était son nouveau prix, ce à quoi il répondit : « un rouble ! » Il en est de même pour celui qui n’étudie pas de Moussar : il sait que ses actes ne sont pas convenables, mais il ne parvient pas à agir autrement parce qu’il n’a pas intégré les enseignements de la Torah.

3. Pour combattre le Yétser Hara’

L’étude du Moussar est un moyen de combattre le Yétser Hara. Le Michna Broura rapporte au nom du Birké Yossef : « L’homme devra étudier des livres de Moussar tous les jours, que ce soit un peu ou beaucoup, car celui qui est supérieur à son ami, son Yétser également sera plus grand et le remède contre le Yétser Hara, ce sont les remontrances de nos Sages. »

Le ‘Hayé Adam énonce que cette étude n’est pas facultative, c’est une obligation : « Il est évident que c’est une obligation pour chacun d’étudier la crainte dans ces livres, que ce soit un peu ou beaucoup, c’est un impératif plus grand que toute autre étude et même si pour cela, il devra annuler l’étude de

Michnayot […] Comme il est écrit dans la Michna, s’il n’y a pas de crainte, il n’y a pas de Torah. »