L’épreuve est très utile, même en cas d’échec. L’homme a deux tendances négatives :

- La première est l’illusion.
- La seconde est le complexe d’infériorité. 

1/ Le premier problème est que l’homme vit dans l’illusion d’avoir atteint la perfection dans une certaine Midda (trait de caractère) ou d’avoir vaincu une certaine envie. Il se sent fort dans ce domaine et pense qu’il n’a pas besoin de barrières ni de restrictions. Il lui semble superflu d’étudier beaucoup de Moussar, il vit avec insouciance et peut facilement en arriver à tomber dans l’orgueil.

Quand l’homme trébuche dans un domaine où il se croyait infaillible, cela l’affranchit de cette erreur. Il réalise en effet qu’il vit dans l’illusion et qu’il a encore besoin de se renforcer dans la Torah, la Téfila et la crainte du Ciel. Il doit de plus établir d’autres barrières et restrictions afin de ne plus fauter. Cela montre que la racine du mal est encore enfouie en lui et s’il a réussi jusqu’à présent, cela n’est dû qu’à l’aide d’Hachem.
 

 2/ Le problème du complexe d’infériorité est que l’homme n’a pas confiance en lui et craint d’échouer dans des missions difficiles, qu’il s’agisse d’étudier en profondeur ou de conclure un programme d’étude précis ou encore de briser une envie ou un mauvais trait de caractère. Il pense que toutes ces entreprises dépassent ses capacités et c’est pourquoi il ne tente pas de vaincre son Yetser dans ces domaines, surtout s’il rechute plusieurs fois de suite. Il conclut rapidement qu’il est inutile de s’investir dans la réparation de ce défaut.

Or, lorsqu’un défi très ardu se présente à l’homme, n’est-il pas obligé de faire des efforts afin de « survivre » ? Il engage des efforts supplémentaires et lorsqu’il réussit, car il réussira sans doute grâce à eux, il réalise alors que la mission n’est pas si inaccessible qu’il le pensait et qu’avec volonté et détermination, il peut vaincre. Cela lui permet d’échapper à son complexe d’infériorité et de progresser dans sa confiance en lui.
 

Pour conclure, l’homme doit toujours trouver un intérêt à ses épreuves, qu’il ait réussi ou échoué. S’il a failli, il doit en déduire que le mal est encore en lui, abandonner sa nonchalance et multiplier dès lors les barrières et les privations. Elles l’aideront à ce que ses connaissances en Torah ne soient plus uniquement de nature intellectuelle. Il doit les intérioriser, selon le verset (Dévarim 4,39) : « Tu sauras aujourd’hui et tu imposeras à ton cœur ».

S’il vainc son Yetser, il doit en déduire qu’il a des forces combatives qu’il doit cultiver et ne pas se décourager au moindre conflit avec lui.

En absence d’épreuves, un homme ne pourrait jamais évaluer ses forces et les appliquer ; les épreuves constituent un front pour qu’il décuple ses capacités, s’élève et grandisse.


Extrait du futur livre "Ma Pensée Juive (tome 1)" (Editions Torah-Box), (c) Tous droits réservés