Nos Sages nous enseignent : “Les actions des Pères sont des signes pour leur descendance”. Nos chefs spirituels, à travers toute l’Histoire, vont s’inspirer de la stratégie d’esquive et de défense que Ya’akov utilise face à son frère ‘Essav. Ils en auront besoin pour protéger leurs communautés des intentions criminelles des descendants de ‘Essav, qui chercheront à l'image de leur aïeul à les détruire. 

La lignée de ‘Essav est appelée dans nos écrits Edom, qui plus tard deviendra l’empire de Rome, correspond aujourd’hui aux nations occidentales. Tout au long de l’Histoire, ‘Essav endossera différentes tuniques : idolâtrie, apparition de nouvelles religions, volonté de réformer le judaïsme et finalement l'athéisme. Il est évident qu’on ne peut cataloguer des peuples entiers ou des individus dans ce large groupe qui s’appelle “les héritiers du patrimoine de ‘Essav”, mais malgré tout, on parvient à les reconnaître par un point particulier : leur désir inchangé et immuable de détruire le peuple juif, physiquement ou spirituellement.

La Torah nous rapporte que Ya’acov, lorsque son frère cherchera à le tuer, va utiliser trois moyens pour se protéger : la prière, les cadeaux - visant à l’amadouer - et la guerre. Plus tard, lorsqu’un ‘Essav apaisé va proposer à Ya’acov de faire chemin ensemble, celui-ci refusera en trouvant un prétexte (les jeunes enfants ralentiraient le chemin...), conscient des dangers spirituels que cette proximité pourrait engendrer pour sa progéniture.

C’est ainsi que nos Sages ont institué une prière quotidienne particulière au sujet des ennemis d’Israël (“Laminim Vélamalchinim”). Le Talmud mentionnera les cadeaux qu’offraient nos Maîtres les Tanaïm aux Romains pour annuler leurs décrets. Depuis l’exil, si le troisième moyen de défense qui est celui de la guerre n’est plus envisageable, il va faire surface de nos jours mais sous une forme bien différente !

Aujourd’hui, le danger provenant de ‘Essav est principalement spirituel. La technologie, les modes de pensée, les révolutions culturelles, les définitions de la liberté, la toute-puissance des médias et la dépendance de tout comportement à des normes imposées, font qu’il va être difficile pour un Juif d‘y voir clair et de se conduire selon la Torah, surtout dans les domaines de pureté et de mœurs.   

La Torah nous demande d’être courageux et particulièrement dans le choix d’un lieu de travail, d’une formation professionnelle, des moyens de communication (Internet et Smartphone) et des lieux de vacances et de loisirs. 

Aujourd’hui, si on ne se bat pas pour soi-même et sa famille, on peut vite se retrouver “out”. Les jeux d’enfants “inoffensifs”, les fréquentations, les rencontres de travail nécessaires, les vacances, peuvent être la source d’une chute dans nos idéaux religieux. 

Comme dans tout conflit, pour le gagner il faut tout d’abord bien cibler l’ennemi, puis prévoir et réfléchir à des stratagèmes, se faire conseiller par des “chefs d’armée” qui connaissent l’adversaire et sa tactique et bien sûr aussi beaucoup d’aide du Ciel. Il n’y a pas de terrain neutre, hors conflit, même Jérusalem et Bné Brak ne constituent pas des villes de refuge. Aujourd’hui, la lutte, c’est nous qui la menons, en choisissant quel appareil sera dans notre poche, en décidant si on y pose un filtre malgré les désagréments que cela entraîne, quel lieu de vacances choisirons-nous pour notre famille et dans quelle école inscrirons-nous nos enfants.

Il est bien là le combat de notre époque face à ‘Essav. 

A nous de relever le défi.