Quatre sortes de personnes sont considérées comme mortes, disent nos Sages (Talmud Traité Nédarim 64b) : « Le pauvre, le lépreux, l’aveugle et celui qui n’a pas de fils ». Le point commun entre les quatre est qu’aucun ne peut donner à l’autre quelque chose qui lui appartient.

Le pauvre – il lui manque tout.
Le lépreux – il est assis en dehors du camp et ne rencontre personne à qui pouvoir donner.
L’aveugle – il ne voit pas à qui il est nécessaire de donner.
Et celui qui n’a pas de fils – il n’a personne à qui donner.

C’est pourquoi, Ra’hel a dit à Ya’akov (Béréchit 30, 1) : « Donne-moi des fils, et s’il n’y en a pas, je [suis] morte ! », si je ne peux pas donner, ma vie n’en est pas une.

De là, nous apprenons que par l’action de donner, la vie prend son sens. 

C’est pourquoi, l’accouchée est surnommée "’haya" (Chémot 1, 19) qui signifie "vie" – au moment où elle met un enfant au monde, elle donne à son nourrisson le summum de ce que l’on peut donner, il n’y a pas de cadeau plus grand que celui de la vie !

L’essentiel de cet attribut, la femme se doit de l’utiliser envers sa famille. Il lui incombe de donner sans arrêt, à son mari et à ses enfants, et de se soucier de combler tous leurs manques. Elle est responsable des repas, des vêtements, de l’organisation de la maison et de remplir tous les ‘réservoirs’ d’attention, d’éducation et d’amour...

Le fait de donner en permanence crée un lien quotidien avec son foyer, qui jamais ne se défera. Il lui fait vivre une existence authentique.

Sa vie est en contradiction totale avec le monde environnant pour lequel ‘vivre’ signifie ‘prendre’. Dans ce contexte, le but de l’homme est ‘d’avoir la belle vie’ et de profiter encore et encore. Il n’est pas intéressé à créer un foyer et encore moins à avoir une famille nombreuse. Ceci, parce qu’il ne veut pas donner sans prendre en retour.

La mère juive, pour laquelle fonder un foyer, mettre au monde des enfants et les élever sont ses aspirations, est celle qui mérite d’être appelée "’haya" !
 

Extrait du futur livre "Une Vie de femme, près d'Hachem", aux Editions Torah-Box