Si nous voyions une personne de notre entourage se droguer, nous serions probablement choqué. Pourtant, il existe une autre sorte de drogue, moins choquante car plus répandue, mais toute aussi destructrice : l'alcool.

Chacun de nous peut, s'il ne se surveille pas, tomber facilement dans cette addiction. Par exemple, si pendant Chabbath un homme est invité à plusieurs kiddoush, et qu'à chacun d'eux il boit un verre d'alcool "juste pour faire lé'haïm avec celui qui le lui propose", il est très probable qu'en arrivant chez lui, il ne soit pas disposé à parler à sa femme et ses enfants (qui l'ont pourtant très probablement attendu longtemps)...

Ce problème ne se pose pas seulement dans les kiddoush, mais parfois même dans la propre maison de celui qui a trop bu. Combien de femmes se plaignent que leur mari ne finisse pas le repas de vendredi soir car, ayant bu trop d'alcool à cette occasion, il s'endort carrément à table !

L'alcool ne détruit pas seulement celui qui en est accro, mais aussi ses proches (puisque, lorsqu'une personne est saoul, elle n'est évidemment pas disponible pour ses proches, pour assumer ses obligations envers eux).

La Torah ne nous interdit pas de profiter de ce monde. Elle veut que nous soyions heureux, que nous servions Hachem avec joie. Mais elle ne permet pas, pour autant, tout et n'importe quoi...

Le Rabbi de Gour explique que lorsque les Cohanim entraient au Beth Hamikdash, ils ne devaient pas avoir bu, même un petit verre de vin. Car lorsqu'on les voyait heureux au moment où ils servaient Hachem, on devait être certain que cette joie provenait exclusivement de leur proximité avec Lui.

Si une personne a absolument besoin d'une certaine chose pour être heureuse, c'est que sa vie la rend triste.

Une personne valide peut, de temps en temps, avoir besoin d'une béquille pour marcher. Mais si elle en a constamment besoin, c'est qu'il y a une maladie à soigner.

Si à chaque fois qu'on voit des amis, on a besoin d'alcool pour être joyeux, c'est qu'on n'arrive pas à se réjouir sans celui-ci ; et que, par conséquent, on y est asservi.

La Torah nous demande d'être kadosh, parce qu'Hachem est kadosh. A ce propos, le Ramban explique : "Sanctifie-toi dans ce qui t'est permis".

Celui qui vide trois bouteilles de vin chaque Chabbath n'accomplit certainement pas cette mitsva, même si la cacherout du vin en question est irréprochable.

Être alcoolique, ce n'est pas boire un verre d'alcool de temps en temps. C'est être incapable de se retenir d'en boire lorsqu'on en voit. C'est ne pas pouvoir "fonctionner correctement", communiquer avec sa famille, tant on est sous l'emprise de la boisson.

De nos jours, la cigarette n'est plus à la mode (les gens préfèrent les cigarettes électroniques). Mais nous sommes confrontés à un problème encore plus grand : le fléau de l'alcoolisme.

Le Chabbath après-midi, nous disons : "vaani téfilati (et je suis ma tefila)". Par ces mots, nous disons à Hachem que, malgré tout ce que nous avons pu boire et manger pendant Chabbath, nous désirons encore fortement prier. La boisson ne nous a pas fait négliger même une seule tefila, et encore moins perdre la maîtrise de nous-mêmes.

Un homme qui n'est plus capable d'assumer ses obligations de père ou de mari à cause de la boisson est esclave de celle-ci ; et son comportement est loin de la kédousha.

Dans la paracha de Nasso, la Torah a juxtaposé le sujet du Nazir à celui de la Sota pour nous enseigner que la trop grande consommation d'alcool mène à la légèreté, et donc aux problèmes de mœurs (parmi d'autres avérot).

La Torah ne nous interdit pas de profiter de ce monde. Mais si nous sommes tellement accros à un plaisir que nous n'arrivons plus à nous en passer, c'est grave. Le plaisir ne doit pas nous dominer. Nous ne devons pas être asservis à lui. Nous devons rester maîtres de nous-mêmes.

Une personne concernée par cette difficulté ne doit pas avoir peur de l'affronter. De prendre les dispositions nécessaires pour que son foyer redevienne plein de joie.

Le vin réjouit l'homme, comme l'indiquent les mots de Téhilim "véyayin yéssama'h lévav énoch". Il est un cadeau d'Hachem, qui doit être utilisé à bon escient, et en aucun cas pour détruire des familles.

Retranscrit par Léa Marciano 

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