Deux amis se rencontrent. L’un demande à l’autre :

« Ya’acov, que fais-tu dans la vie ? »

« Je travaille. »

« Dans quoi tu travailles ? »

« Non, je ne sais plus quoi faire. »

Parfois, l’homme se sent perplexe. Il voudrait être heureux, mais il se dit : « Si seulement j’avais ça, alors… » Mais qu’est-ce que ça veut dire : « Si seulement j’avais ça, alors… » ?

Une enquête a été réalisée : on a demandé à des résidents des Etats-Unis : « Si vous habitiez en Californie, seriez-vous plus heureux ou non ? »

La majorité des personnes interrogées ont répondu : « La Californie ? Bien sûr, nous serions plus heureux ! »

L’enquête indique que pas du tout, les habitants de la Californie ne sont pas plus heureux que les autres. Alors, pourquoi ceux à qui l’on demande : « Si vous habitiez en Californie, seriez-vous plus heureux ? » répondent : « C’est évident ! Bien sûr que oui » ?

Lisez attentivement : parce que lorsque je dis à quelqu’un « Californie », que s’imagine-t-il ? La plage, des gens beaux... ! Il dit : « C’est là-bas que je veux me trouver. » Il ne prend pas en compte que c’est vrai qu’en Californie il y a la plage, il y a des gens beaux, mais en Californie, il lui faudra travailler, comme partout, en Californie, il sera malade comme partout, en Californie, il devra se marier, comme partout ailleurs, et même plusieurs fois en Californie ! Il aura une belle-mère et encore une belle-mère, etc. Il ne prend pas ça en compte, il ne prend pas non plus en compte les tremblements de terre, il ne prend pas en compte les embouteillages, la circulation. Il a une vision étroite : « Si j’avais ça, quel bonheur pour moi ! » Tu ne tiens pas compte de tous les autres paramètres autour, qui, eux, détermineront si tu seras ou non heureux.

En conséquence, ne pense pas : « Si j’avais, si j’avais eu… »

C’est ainsi que D.ieu parle à Moché Rabbénou : « Ote ta chaussure du pied, car l’endroit que tu foules est un sol sacré ! » Explication : là où tu es, peu importe où, ici, c’est un « sol sacré », mais à une condition : « Ote ta chaussure du pied ». Que signifie : « Ote ta chaussure du pied » ? Enlève tes chaussures, sens-toi libre ! Non : une chaussure (Na’al), c’est ce dans quoi tu es enfermé (Na’oul).

Tu penses comprendre, mais retire tes chaussures et tu verras l’incroyable beauté sous tes pieds, et pas forcément en Californie !

Bonne chance !