Un ami est malade, une personne de votre connaissance a été hospitalisée et vous souhaitez témoigner votre empathie ? C’est l’occasion pour vous d’accomplir un commandement de la Torah en lui rendant visite (la Mitsva de BikourHolim). Cette Mitsva d’une importance capitale fut de tout temps pratiquée dans le peuple juif ; son mérite est tel qu’il assure les plus puissantes bénédictions à celui qui l’accomplit.

Quand D.ieu rendit visite à Avraham

La Mitsva de rendre visite aux malades apparaît dès les premiers chapitres de la Torah. En effet, immédiatement après la description de la façon dont Avraham se circoncit et en fait de même sur tous les hommes de sa famille, la Torah dit : « Hachem apparut [à Avraham] dans les plaines de Mamré, et il était assis à l’entrée de la tente, par la chaleur du jour » (Béréchit 18, 1). Nos Sages expliquent que D.ieu accomplit ici la Mitsva de BikourHolim ; ils en déduisent que l’on rendra visite même aux gens de rang moins important, moins sages ou moins âgés que nous.

De même, un peu plus loin dans le récit de la Torah, nous voyons que lorsque le patriarche Ya’acov était sur son lit de mort, Yossef accompagné de ses deux fils lui rendit visite : « Ce fut après ces choses-là qu’on dit à Yossef : "Voici ton père est malade !". Il prit avec lui ses deux fils, Ménaché et Ephraïm. On raconta à Ya’acov en disant : "Voici, ton fils Yossef vient vers toi !". Israël se renforça et s’assit sur le lit » (Béréchit 48, 1-2).

Plus tard, lorsque Myriam, sœur de Moché, fut touchée par la lèpre, Moché pria pour elle (ce qui constitue l’essentiel de la Mitsva de rendre visite aux malades) : « De grâce Hachem, envoie-lui la guérison, de grâce ! » (Bamidbar 12, 13).

A nouveau, dans le livre des Rois II (20, 1) cette fois, nous voyons que le prophète Yichayahou rendit visite au roi ‘Hizkiyahou lorsque celui-ci contracta une maladie mortelle. Le Talmud lui-même regorge de récits concernant des Sages ayant rendu visite aux malades et leur ayant procuré des soins et toute l’aide nécessaire.

Une Mitsva au pouvoir indescriptible

La valeur de la Mitsva de BikourHolim est immense. A son sujet, nos Sages affirment : « Celui qui l’accomplit jouit de l’usufruit dans ce monde-ci et le capital lui est conservé pour le monde futur ! » Elle assure la longévité à celui qui l’accomplit ; ce dernier est sauvé de la Géhenne, du Yétser Hara, des souffrances, et il acquiert les honneurs (traité Nédarim 40a).

A côtés des bienfaits qu’elle procure au visiteur, la Mitsva de BikourHolim est extrêmement bénéfique au malade lui-même, puisque nos Sages enseignent que celui qui rend visite au malade lui retire 1/60ème de sa maladie. Il lui insuffle des forces nouvelles (comme ce fut le cas avec Ya’acov Avinou et Yossef) et lui fait oublier le temps de sa visite l’état dans lequel il se trouve.

Bon à savoir

- Comme toutes les Mitsvot réunies sous le terme de « GuemiloutHassadim » (les actes de bienfaisance) accomplies avec le corps (et non pas seulement avec l’argent ou la parole), nos Sages n’ont pas fixé de limite restrictive. On pourra donc rendre visite plusieurs fois à la même personne, (en veillant évidemment à ne pas l’importuner !).

- Il convient non seulement de rendre visite, mais également et surtout de prier pour la guérison du malade. C’est la meilleure façon d’accomplir la Mitsva. 

- Il est bon de parler avec le malade afin de le distraire et de le réjouir. On veillera à combler ses besoins matériels et à lui porter assistance si nécessaire.

- S’il est impossible de rendre visite au malade, on pourra a posteriori lui envoyer une lettre ou lui téléphoner. De même, si on a déjà rendu visite au malade, toutes les fois suivantes où on l’appellera pour prendre de ses nouvelles (tant qu’il n’est pas totalement rétabli) seront comptées comme si on avait accompli la Mitsva de BikourHolim !