Le mariage fut une très belle "Sim'ha", le jeune couple radieux s'est fait bénir par tous les assistants, le grand jour s'est merveilleusement bien passé….

Et à présent où en sont les jeunes mariés ? Quels sont leurs sentiments au seuil de leur vie commune ? Quelles sont leurs appréhensions et surtout qu'attendent-ils l'un de l'autre ? Lorsqu'on pose ces questions aux jeunes gens qui se préparent au mariage, ils vous répondent en général ce que sont leurs attentes : amour, sentiment, soutien, appréciation, respect et gâteries. Quant à eux-mêmes, envers leur conjoint, ils espèrent arriver à le rendre heureux tant bien que mal... Toutefois, comme le dit le Rav Dessler, se marier c'est donner et encore donner.

Aussitôt que l'on cherche à prendre et à recevoir, on commence à créer problèmes et difficultés. Dans un autre contexte le Rav Dessler fait remarquer que la Torah nous ordonne 613 Mitsvot, 613 devoirs du Juif envers Hachem et les hommes. Il est vrai que de ces obligations découleront certains droits, mais les textes de la Torah parlent clairement de Mitsvot, de devoirs dans tous les domaines de la vie. Par contre, la législation humaine énumère les droits de l'homme et la société qui nous entoure, nous endoctrine dans ce sens : savoir revendiquer ses droits. Mais si les lois civiles ne cessent de changer et de se renouveler, ce sont celles de la Torah qui ont perduré. Car on ne peut bâtir en étant preneur, c'est en donnant que l'homme s'affirme en tant qu'être supérieur.

Cela se concrétise plus que jamais dans le mariage, ce monde miniature qui se crée à chaque 'Houpa. C'est en donnant que l'on bâtira son foyer, en cherchant à connaître ses devoirs religieux et moraux envers Hachem et envers son conjoint. Alors, en conséquence naturelle, chacun jouira de ce qu'il a reçu, se rapprochera de l'autre, cherchera à s'améliorer et à donner davantage.
 

Toutefois il existe quelques conditions indispensables pour arriver à réussir ce grand projet.

1. Tout d'abord il faut accepter l'autre tel qu'il est. Avant le mariage on avait le choix, une fois ce moment dépassé il faut faire face à tout ce qu'implique cette décision. Il est vrai que le divorce est une chose acceptée par la Torah, mais uniquement lorsque les circonstances sont inacceptables. De nos jours on se tourne très facilement vers cette solution qui semble être la facilité. Mais cela laisse trop souvent parents et enfants malheureux pour la vie. Par contre, ceux qui ont compris qu'une fois mariés il faut savoir s'accepter mutuellement, ceux-là effectuent un travail de réflexion et de Midot qui aplanira la plupart de leurs difficultés.

2. Ensuite, deuxième condition de base, c'est que pour bâtir le foyer, pour tisser ce lien solide qu'est le mariage, il faut un minimum de disponibilité réciproque.

Dans une société "métro-boulot-dodo" on n'a pas le temps de se retrouver calmêment dans ce 'nid douillet" que doit être le foyer. Lorsque homme et femme ne rentrent chez eux qu'en soirée, épuisés par leur travail et leurs déplacements, pénibles ils pourront difficilement bâtir une relation sereine et constructive. Un jeune couple se doit de pouvoir se retrouver dans la détente et la joie, plusieurs heures par jour. On entend trop souvent les parisiens dirent : " on se voit à peine" ou " le soir je n'ai plus qu'une envie, c'est d'aller dormir"…. et les jeunes femmes n'arrivent souvent plus à entretenir la maison à préparer de bons repas, nécessités de base pour un foyer harmonieux. Alors que faire quand on s'est marié en France, de surcroît à Paris ? Tout d'abord chercher à priori à passer la première année, au moins, dans un cadre calme et stable loin de la ruée des grandes villes. Et pourquoi ne pas aller carrément démarrer en Israël, où par la même occasion, le jeune marié se donnera peut être une année d'étude de Torah avant de se lancer dans la vie active ? Quoiqu'il en soit il faut chercher une solution positive à ce problème.

En dernier lieu, car on ne peut en quelques lignes exprimer tout ce que représente la construction d'un foyer, il faudrait ajouter qu'étant donné le nombre de notions erronées et souvent non juives qui ont bâti la personnalité des jeunes gens dans tout ce qui concerne la notion de mariage et de famille, il semble indispensable que se fasse un certain travail de "rééducation" dans un chemin de Torah et de vérité. Il existe de nombreux cours organisés, des disques et des livres sur le sujet dont les auteurs se sont abreuvés aux sources vives de la Torah : les ouvrages des Rabbanim Dreyfus, Benchetrit,... des Rabbaniot Elkrief, Waldman et d'autres… Seule une réflexion sincère et droite, basée suer les Divrei Torah peut reformer l'esprit de ceux qui cherchent la vérité.

Puisse le mariage être pour chacun, un point de départ vers une vie heureuse et harmonieuse dans l'esprit de notre Torah Hakédocha et puissent alors tous ces couples mériter de mettre au monde une génération de vrais Bné Israël, dignes serviteurs d'Hachem.

Mme BAMBERGER (Jérusalem)