Il y a des jours comme ça, où, tu ne sais pas pourquoi, mais tu luttes... Au début, tu penses que c’est contre une situation, une idée, une personne, mais si tu analyses bien, tu t’aperçois qu’en fait tu passes ton temps à lutter contre toi-même...! Pourquoi ? C’est très simple : comme les 3/4 de la planète, tu ne t’acceptes pas.

Bien évidemment, cette « maladie » peut toucher tout le monde, quel que soit le niveau de religiosité ou le niveau social : Mr Yétser Hara’ n’oublie personne ! Certaines ne s’accepteront pas physiquement, pour d’autres, ce sera certains traits de caractère qu’elles ne supporteront pas en elles, et certaines encore, spirituellement parlant, ne seront jamais satisfaites. Tout dépendra du niveau de la conscience de chacune…

Mais en fait, la vraie ‘Avodat Hachem c’est de savoir s’accepter et rechercher Hakadoch Baroukh Hou à travers soi-même, car rappelles-le toi : tu es Sa créature, et c’est bien Lui qui t’a créé comme tu es.

Comprends bien, si tu as certaines Taavot (passions, désirs), certains traits de caractère comme la nervosité ou la colère, le manque de reconnaissance, ou encore avoir l’impression que tout te revien, l’impression que tu as des « défauts » physiques, sans compter cette perpétuelle tristesse qui reste au fond de toi sans que tu puisses comprendre pourquoi c'est là, et j'en passe (à chacune de réfléchir sur sa situation), tout cela provient uniquement de la volonté d’Hachem !

C’est en acceptant cette complète panoplie que tu pourrais appeler « tes défauts » que tu peux commencer à faire Téchouva. Eh oui ! On ne peut pas faire Téchouva dans la guerre, mais uniquement dans le Chalom !

C’est là que le bât blesse : toute ta vie tu as comme des embûches qui t’empêchent justement d’atteindre ce Chalom ; dans ta tête, tu n’arrives pas à intégrer que ces mêmes embûches c’est bien Hakadoch Baroukh Hou en personne qui te les envoie !

Alors, bien évidemment, toi tu te dis que, quand tu vas faire Téchouva et que tu vas vouloir te rapprocher d’Hachem, ça y est : on va te dérouler le tapis rouge et tout va s’arranger ! C’est vrai, c’est exactement cette sensation que tu as au début, tu vois la vie sous un autre jour, tu as des nouvelles perceptions, tu as envie de prendre sur toi toutes les Mitsvot de la terre, bref : la personne que tu étais hier n’existe plus !

Mais voilà, sur le terrain, ce n’est pas comme ça… Si tu n’as pas été véritablement à la recherche de toi-même et de tous tes points positifs, aussi minimes soient-ils, alors tu seras très vite rattrapée par ta réalité que tu as tant voulu fuir. Donc, doucement mais sûrement, une baisse de régime se fera sentir très rapidement, et pire encore : tu auras l’impression que cette volonté que tu avais de te rapprocher d’Hachem est en train de s’évanouir petit à petit... Tu auras aussi l’impression que c’est Hachem Lui-même qui te mettra des bâtons dans les roues, ‘Hass Véchalom ! Tu pries pour une chose, le contraire arrive ; tu essayes de travailler sur un trait de caractère, comme un fait exprès : on te fait trébucher ! Et là, tu seras envahie par un sentiment de découragement total. Rabbi Na’hman nous enseigne[1] que cette impression d’éloignement que tu peux ressentir dans ta ‘Avodat Hachem (service Divin) est, en fait, un rapprochement ; tout va dépendre comment toi tu vas percevoir la chose…

Si toi tu restes bloquée dans ta définition totalement erronée de ce qu’est le bien et le mal ou dans ta définition, tout aussi erronée, de ce qu’est le service Divin, il est clair qu’à la moindre petite épreuve tu seras mises K.O. Mais si, justement, tu te dis qu’en réalité, Hachem a décidé du parcours de chacune et que tu es certaine que l’erreur chez Hakadoch Baroukh Hou n’existe pas, alors tu pourras comprendre que le parcours qu’Hachem a choisi pour toi n’est pas une route droite sans montée ni descente, mais, bien au contraire, très souvent, des routes sinueuses, cabossées, trouées, avec des montées difficiles et des chutes vertigineuses digne du grand 8 sans airbag… !

Si tu ne t’équipes pas, tu risques (comme beaucoup malheureusement) de rebrousser chemin en te disant qu’il est certain qu’Hachem ne peut pas désirer une situation pareille… donc, tu vas baisser les bras et abandonner !

C’est bien à ce moment-là que l’on pourra te dire : GAME OVER. En fait, tout le but du « jeu de la vie » c’est que tu te battes jusqu’au bout, quoi qu’il, parce que ce qui intéresse Hachem c’est bien la manière dont tu te seras comportée tout au long de ce chemin qu’Il t’aura tracé… Je sais, c’est très difficile, car nous avons été éduquées au résultat et à la performance ! Alors voilà, à toi de jouer au grand jeu du Chalom...


[1]  dans la Torah 48 partie II du Likoutei Moharan