Afin de permettre à la femme de se remettre de cette mini dépression post-accouchement, ses proches doivent l’entourer au mieux : lui fournir une nourriture et un environnement agréables pour qu’elle se renforce. Il faut faire attention à lui apporter des repas nourrissants et complets. Il faut également lui procurer un lit confortable et respecter ses moments de repos en faisant le silence.

La femme de son côté doit se reposer un maximum. Elle doit profiter des moments de calme où le bébé dort et où elle est seule pour dormir et prendre du repos. C’est là la meilleure solution pour lutter contre son état de faiblesse !

En parallèle, il faut réduire un maximum les situations de stress et ne pas s’occuper de sujets qui lui demanderaient trop d’efforts comme faire les courses ou s’occuper de la maison, de façon excessive j’entends. C’est le moment de recevoir n’importe quelle aide avec reconnaissance. C’est également le moment pour les proches et l’entourage – en particulier le mari, sur les épaules duquel reposera l’essentiel de la charge –  de s’armer de patience jusqu’à ce que la nouvelle mère recouvre ses forces. Ils devront l’aider de toutes les manières possibles, pour qu’elle puisse faire face aux travaux de la maison et aux autres enfants qui ne veulent pas être en reste.

Le temps que prend le rétablissement est différent selon les femmes et également d’un accouchement à l’autre. En général, cela dure entre une et trois semaines. Si après ce laps de temps, une faiblesse psychologique se fait encore ressentir, il faut y faire attention et demander conseil à un médecin.

Pendant cette période, le mari doit réconforter et soutenir sa femme, remonter son moral et la complimenter. Remarquer ses efforts et souligner ses qualités l’aideront énormément pour reconstruire sa joie de vivre naturelle. S’intéresser à ce qu’elle a vécu durant l’accouchement, être à l’écoute de ses inquiétudes et de ses peurs lui permettra d’apaiser l’oppression de son cœur. Comme nous l’enseignent nos Sages : «  Il faut parler de l’inquiétude dont le cœur de l’homme souffre  ».

La contrainte est rémunératrice

Après l’accouchement, la femme est censée apporter un sacrifice au Temple : un agneau dans sa première année comme offrande d’élévation et une jeune colombe comme offrande de faute, comme expiatoire.

Voici la raison pour laquelle la femme doit apporter un sacrifice : nos Sages nous enseignent que lorsque la femme subit les douleurs de l’accouchement, elle promet de ne plus avoir de rapports avec son mari. Même si cette promesse n’est pas considérée comme valable parce que n’ayant pas été validée par son mari, la Torah a voulu apaiser son état d’esprit (Ramban sur Tazria).

Le Keli Yakar, sur le même sujet, nous donne une autre raison pour laquelle l’accouchée doit apporter un sacrifice : «  De peur que dans ses souffrances, elle ne s’adresse au Ciel en disant : «  Pourquoi suis-je enceinte ? Pour les souffrances et les douleurs !  »  »

Une règle fondamentale ressort de ces explications : lorsque l’homme se sent faible et qu’il n’a plus de forces, il doit éviter d’affirmer ou de prendre des décisions qui se feraient sous le poids de la souffrance.

Lorsque l’on se sent déboussolé, démoralisé, le monde nous paraît peint en noir et l’on est capable de dire des choses qu'en vérité, on regrette d’avoir prononcées, après juste un petit moment ou un peu de repos. Ainsi, une décision prise dans un moment de faiblesse et de fatigue peut s’avérer mauvaise et sans intérêt, au pire, néfaste.

À la fin de l’année, Léa se sentit totalement épuisée et exténuée. Son corps lui montrait l’état de fatigue dans lequel elle se trouvait. Elle était tout simplement lessivée. C’est dans cet état qu’elle se rendit chez le directeur et lui tendit sa lettre de démission. Trois semaines plus tard, toujours à la recherche d’un nouveau travail, elle ne comprit pas comment elle avait pu agir de la sorte. Finalement, en dehors des dernières semaines, ce travail était idéal pour elle !

Un vendredi, Esther fut désemparée. Elle se sentait épuisée de la semaine ultra-chargée qu’elle avait passée et était totalement stressée par l’océan de choses à faire qui l’attendaient encore. Lorsque son mari tarda à rentrer et qu’en plus il oublia d’acheter ce qu’elle lui avait demandé, elle réussit à se pincer les lèvres et à ne pas sortir une seule critique, ce qui aurait anéanti leur ambiance du Chabbath. Lorsqu’elle retrouva son calme et reprit le contrôle de la situation, elle ressentit une profonde satisfaction de la maîtrise de soi dont elle avait su faire preuve.  

La promesse prononcée par l’accouchée est dite dans un moment de sensibilité extrême et au beau milieu de douleurs intenses. La Torah, qui sait ce que son âme ressent à ce moment précis, lui ordonne d’apporter un sacrifice afin d’expier les paroles proférées alors.

Toi aussi, attends un peu de retrouver ton calme, arme-toi de patience, ne tire pas de conclusions hâtives et calme-toi. Encore un peu, et tu te renforceras, tu retrouveras tes forces et tout redeviendra rose et rassurant.