Le Gaon Rav Yits’hak Zylberstein raconta (Tovekha Yabi’ou, page237) qu’un érudit en Torah lui confia une histoire extraordinaire qui lui était arrivée :

«  Nous avions pris la route avec mon épouse car elle devait accoucher. Étant donné que tous les précédents accouchements s’étaient déroulés sans aucun problème particulier, je n’étais pas inquiet cette fois-ci non plus. Et effectivement, l’accouchement fut rapide et facile, le bébé était parfait et en bonne santé, et je me préparai déjà à retourner à la maison.

Or, tout à coup, je perçus que la sage-femme n’était pas tranquille. Elle appela une autre sage-femme et en quelques minutes, la pièce se remplit de médecins qui se pressaient autour du lit de mon épouse. Je me tins sur le côté et j’essayai de comprendre ce qui se passait, mais personne ne semblait prêter attention à ma présence. Finalement, l'un des médecins me fit signe de sortir, il me présenta une chaise et m’informa qu’un problème grave avait été découvert chez l’accouchée, et qu’elle devait être immédiatement transférée en salle d’opération pour subir une intervention d’urgence. «  Il faut vous préparer au pire  », dit-il en me regardant fixement.

«  Elle est en danger de mort !  » Cette réalité me transperça au plus profond de mon être. Je me figeai sur place et mes mains se mirent à trembler. Très vite, je me retrouvai devant la salle d’opération, le cœur tremblant de peur et d’effroi.

Les minutes passèrent les unes après les autres. Les médecins rentraient et sortaient sans qu’aucun ne vienne m’informer. Ils m’envoyèrent chercher des poches de sang, et après elles, d’autres poches, et encore d’autres…

Il s’écoula ainsi environ deux heures.

L'une des fois où je fus envoyé à la banque du sang pour requérir des doses de sang supplémentaires, me revint en mémoire la Ségoula de Rav ‘Haïm de Volozine.

Voici les paroles du Gaon Rav ‘Haïm de Volozine, l’auteur du Néfech Ha’Haïm (Troisième partie, Chap.12) :

«  Et en vérité, c’est une grande chose qui a la vertu de retirer et d’annuler de l’homme tous les jugements et volontés extérieures, pour qu’ils ne puissent avoir aucun contrôle sur lui et pour qu’ils n’aient absolument aucun effet. Lorsque l’homme fixe dans son cœur en disant, Hachem n’est-Il pas le D.ieu véritable, et à part Lui, Béni soit-Il, il n’y a aucune autre force dans le monde, et tous les mondes ne sont absolument remplis que de Sa simple unité, Béni soit Son Nom. Et il annule dans son cœur, d’une annulation totale, et il ne prête absolument aucune attention à aucune force ou volonté dans le monde, et il assujettit et attache la pureté de sa pensée seulement au Maître Unique, Béni soit-Il. Alors, le Saint Béni soit-Il va faire en sorte que s’annulent de lui toutes les forces et les volontés qu’il peut y avoir dans le monde, pour qu’elles ne puissent avoir absolument aucune prise sur lui  ».

«  Il faut absolument que j’essaye  » pensai-je. Je tourna vers le mur et durant de longues minutes, je me concentrai sur la sensation de « Ein ‘Od Milévado » (Il n’existe rien en dehors de Lui). J’ai intériorisé parfaitement la connaissance qu’Hachem est le D.ieu unique, et que seules entre Ses mains se trouvent toutes les forces et les volontés, et que personne n’a le pouvoir de me nuire ou de me faire du bien, ni à moi ni à mon épouse. Tout repose entre Ses mains, Béni Soit-Il. Je suis revenu sur cette vérité plusieurs fois, et je l’ai fixée profondément dans mon cœur ».

«  Et voilà, continue l’érudit en Torah, lorsque je suis revenu devant la salle d’opération, j’ai vu les médecins qui se tenaient à l’entrée, le visage rayonnant et ils déclarèrent : sache que nous n’avons pas la moindre idée de la manière dont nous avons réussi à triompher du grave problème qui s’était déclaré chez l’accouchée, seul un extraordinaire miracle a permis d'écarter le danger. Dans le dossier de l’accouchée, nous préciserons qu’il s’agit d’un miracle médical. Nous ne savons pas pourquoi cela s’est passé ! Tu as reçu une femme en cadeau ! »

« Dès lors, je ne pouvais plus retenir le flot de larmes qui se déversaient de mes yeux sans discontinuer… »