Durant de longs mois, Tamar s’était préparée à l’accouchement. Elle avait tout planifié selon ses principes et elle répétait à qui voulait bien l’entendre qu’elle n’accepterait jamais de prendre la péridurale. Elle pratiqua des massages pour éviter de subir une épisiotomie. «  Tout le déroulement de l’accouchement sera complètement naturel  », déclara-t-elle avec détermination à son entourage et surtout à elle-même.

Pourtant, à son arrivée en salle d’accouchement, le programme si soigneusement établi commença à battre de l’aile…

Elle arriva avec une perte des eaux, sans aucune contraction, et fut contrainte de recevoir une stimulation artificielle pour activer le processus. Durant de longues heures, les douloureuses contractions ne provoquèrent aucune ouverture et malgré les efforts qu’elle fit avec des moyens naturels, elle n’eut d’autre choix que d’accepter la péridurale. De même, la suite ne répondit pas à ses attentes. Le bébé ne réussit pas à sortir, et lorsque le moniteur révéla une baisse du pouls du fœtus avec l'éventualité d'une césarienne se profilant à l’horizon, elle ne marqua évidemment aucune opposition à l’intervention de la pompe aspirante, et la fin déplorable fut l’inévitable épisiotomie…

«  Je ne voulais pas de stimulation artificielle  », dit Tamar en larmes après cela, «  Je ne voulais pas de péridurale, je ne voulais pas de pompe aspirante ni d’épisiotomie, mais tout s’est passé exactement à l’inverse de mes attentes !  »


L’accouchement ne peut jamais être programmé ! Il faut se rappeler que toutes les préparations que l’on peut faire en vue de l’accouchement ne sont que des efforts appartenant à ce monde, et
HaKadoch Baroukh Hou choisit pour chaque femme un déroulement et une façon d’accoucher qui lui convient le mieux.

Il n’y a aucune raison d’être déçue lorsque les espoirs d’un accouchement naturel s’annihilent l’un après l’autre, et lorsque les prières pour un tel accouchement ne se réalisent pas. Au contraire, c’est là qu’il faut se souvenir de remercier pour la mère en bonne santé et pour le bébé en bonne santé, et pour le fait qu’il y ait la possibilité de s’aider de moyens médicaux modernes afin de sauver leurs vies.

Lorsque d’entrée de jeu, on choisit cette manière de voir les choses, on ne ressent jamais de frustration ou de déception, mais on réussit à remercier comme il convient pour chaque étape se déroulant selon le cours normal.
 

Chlomit arrivait difficilement à tenir sur ses jambes lorsqu’elle rentra en salle d’accouchement. L’équipe l’a reçue prestement et la sage-femme lui fit savoir joyeusement qu’elle avait une ouverture de neuf centimètres.

«  Je veux la péridurale, tout de suite  », fut la réaction de Chlomit.

«  Dommage  », tenta de la convaincre la sage-femme, «  Tu dois accoucher d’ici très peu de temps  ».

«  Je suis incapable de supporter les contractions !  »

«  Mais tu as pratiquement déjà fini  ».

«  Il me faut absolument la péridurale. Je n’en peux plus  ».

«  C’est une histoire de quelques minutes seulement !  »

«  Comment vais-je réussir à accoucher sans péridurale ? Je ne suis pas faite pour cela !  »

«  Mais c’est exactement cela l’accouchement ! Ce sont elles, les douleurs de l’enfantement ! De la même façon que tu as tenu bon jusqu’à présent, tu réussiras à tenir bon par la suite…  »


Nombreuses sont les parturientes qui ne croient pas en leurs propres forces de traverser l’accouchement sans péridurale. C’est la raison pour laquelle elles ont tendance à décider facilement d’y avoir recours, bien qu’elles soient, sans aucun doute, capables de surmonter l’épreuve. En étant préparée moralement à la souffrance et en comprenant le sens de ces douleurs, chacune pourra investir ses forces pour mériter d’enfanter de la façon la plus saine et la plus naturelle possible.