L’idéal aurait été de métamorphoser nos vies, en nous efforçant de prendre du bon temps avec nos enfants, etc. Mais nous n’avons malheureusement pas toujours les forces et capacités de réaliser des changements si radicaux. Contentons-nous donc de saisir quelques minutes par jour pour développer des liens affectifs.

Concrètement, il existe 3 moments critiques, durant lesquels nous devons veiller à concentrer nos efforts :
- le soir avant que l’enfant ne s’endorme
- le matin avant qu’il n'aille à l’école
- l’après-midi lorsqu’il rentre de l’école.

Il suffit de consacrer une dizaine de minutes à ces 3 moments pour obtenir des résultats conséquents.
Pourquoi ces 3 moments ? Parce que l’enfant analyse et développe ses rapports émotionnels.

Avant de s’endormir...
Nous nous remémorons les émotions fortes et faits marquants de la journée, et les gravons dans notre inconscient. Si l’enfant va dormir angoissé, menacé d’être puni à cause d’un écart, il risque de développer de la gêne ou du rejet pour ses parents. Il faut de ce fait fermer impérativement tous les comptes avant qu’il n'aille dormir, et consacrer les 10 dernières minutes à parler agréablement, lui raconter des anecdotes rigolotes, des histoires de
Tsadikim – chacun selon le domaine où il se sent plus à l’aise.

Le matin, avant de quitter la maison...
C'est aussi un moment très important ! Plusieurs enfants témoignent avoir commencé à rejeter leur maison sur la route de l’école, après avoir quitté le domicile contrariés, et se désolant sur leur sort au point de se souhaiter le pire. Il faut savoir que l’enfant analyse particulièrement son rapport familial lorsqu’il quitte son foyer. Il est donc impératif de se séparer de lui le matin avec le sourire, dans la tranquillité et la joie de vivre. Et si on évoque le matin, ajoutons qu’un réveil joyeux, avec un petit mot gentil ou une petite blague, est bien plus encourageant qu’un coup de sifflet strident du capitaine qui arrache le soldat de son doux sommeil !

Le retour de l’enfant à la maison
Après une journée d’école, c'est aussi un moment crucial. Selon la chaleur avec laquelle il se fait accueillir, l’enfant développe son enthousiasme à rentrer chez lui. Si on le reçoit avec sourire et joie, il assimile le fait d’être à la maison comme un moment de bonheur. Ce n’est pas le moment de l’assaillir de questions, de le suspecter ou de le contrarier, ni de lui demander s’il a des devoirs. Même si on a reçu un téléphone de l’école annonçant qu’il a fait sauter l’établissement, on ne lui dira rien durant les premières minutes, mais on lui donnera la sensation d’être le bienvenu après cette longue journée de séparation.

Comme par hasard, les moments évoqués sont toujours ceux où il y a le plus de pression à la maison. Les enfants se lèvent tous les matins en retard, et usent les parents le soir jusqu’à ce qu’ils finissent par aller au lit. Il existe pour cela une solution très simple : avancer les montres de la maison de 10 min. ! Si l’enfant doit être dehors à 8h10, instaurer que l’heure sera désormais 8h00, en se levant 10 min. plus tôt. Et à 8h00 précise, les hurlements s’arrêtent, tout le monde est habillé, les cartables sont prêts, et on se prépare à se séparer sereinement, avec le sourire. Idem pour la guerre des douches/pyjamas du soir : commencer les affrontements 10 min. plus tôt, et veiller à passer les derniers instants dans la détente.

Et rappelons une fois de plus qu’il ne faut jamais conditionner l’affection par les performances de l’enfant. Certes, les cas évoqués sont extrêmes. Mais en analysant un peu nos actions, nous constaterons que l’on utilise souvent inconsciemment ce moyen de pression pour obtenir de l’enfant une amélioration. Or ce chantage amène l’enfant à conclure qu’il n’est pas vraiment aimé. On pense peut-être gagner ponctuellement, mais on perd à la longue l’outil par lequel l’enfant évolue harmonieusement : l’amour pour ses parents et le désir de faire le bien pour leur faire plaisir.