Je m’appelle Devora, j’ai 39 ans et le mois dernier, j’ai mis au monde notre cinquième enfant, grâce à D.ieu. J’ai vécu une expérience si extraordinaire que je me devais de la partager avec vous, non par vanité, mais surtout pour tenter d’inspirer certaines d’entre vous.

Mes quatre premiers accouchements ont été assez douloureux et traumatisants. Quel scoop, me direz-vous. Même si notre instinct maternel nous fait dire que le jour de la naissance de notre enfant est le plus beau jour de notre vie, on avouera tout de même qu’on ne parle qu’en matière de sentiments, parce que, concrètement parlant, je pense qu’on a toutes connu mieux. Mais heureusement pour nous et pour le repeuplement de la planète Terre, on oublie et on n’hésite pas à renouveler l’expérience plusieurs fois dans notre vie, merci mon D.ieu.

Lorsque j’ai appris que j’étais enceinte du cinquième, j’ai annoncé très sereinement à mon mari : « Je ne sais pas si l’Eternel m’enverra d’autres enfants, je veux accoucher de façon sereine et détendue cette fois-ci ». Avec une grande sagesse, il savait que ce n’était pas judicieux de me dire que j’avais peu de chance que ça arrive, il resta silencieux. Néanmoins, il ne put retenir une petite grimace en me disant avec sa voix douce des grandes occasions : « Oui, si D.ieu veut chérie, tout se passera bien. »

J’étais décidée, et quelle ne fut pas mon immense joie lorsque la sage-femme que je contactais deux mois plus tard m’annonça avec assurance et gentillesse : « C’est possible ! On va tout faire pour. »

Chères futures mamans, je vous assure que je n’aurais pas pris la peine de vous écrire si je n’avais pas moi-même expérimenté ce miracle. Le secret est de tout simplement lâcher prise. Lorsque je dis tout simplement, je le dis tout doucement, parce qu’en fait ce n’est pas si simple que cela, c’est un travail, c’est une préparation, mais une fois qu’on y arrive, tout se fait tellement plus naturellement et facilement.

Durant les derniers mois de ma grossesse, je faisais des exercices de lâcher prise. Moi qui, de nature, ai besoin de tout contrôler, je me l’interdisais. Je laissais la situation se gérer sans mon aide, et, à mon plus grand étonnement, les choses se faisaient.

Je faisais également des exercices de méditation pour me reconnecter avec mon corps, ses besoins. J’ai réappris à écouter les messages qu’il m’envoyait, à arrêter d’ignorer lorsqu’il me disait de freiner la cadence…

Ces exercices, qui étaient un entraînement un peu maladroit au début, sont vite devenus une seconde nature. Et, très vite, je me suis rendu compte que je lâchais prise et que je me concentrais sur ma personne de façon automatique et naturelle.

Il y a un mois, j’étais donc enceinte de 39 semaines et demie, et j’ai commencé à ressentir des contractions dans le bas ventre. Moi qui dépasse toujours le terme, je ne me suis pas alertée plus que ça. Puis, quand la nuit suivante, les contractions ont commencé à se rapprocher et à s’intensifier, je me suis instinctivement dirigée vers mon chronomètre, un crayon et un papier à la main. Puis, je me suis concentrée et je me suis dit : « Si c’est le moment, mon chronomètre ne me servira à rien d’autre qu’à me stresser. » Je suis donc repartie m’allonger et j’ai préféré troquer mon nécessaire d’entraîneur sportif de haute compétition, pour de longues et profondes respirations apaisantes.

J’avais décidé de donner les rennes à Hachem et de Le suivre dans le chemin qu’Il m’indiquerait. Je pense que certaines d’entre vous qualifieront mon attitude d’inconsciente et dangereuse, mais je vous assure que, lorsqu’on apprend à se connaître, on sait ce qu’il se passe à l’intérieur de notre corps. Et à cette étape, je savais que je ne devais pas encore partir et que le milieu hospitalier ne m’aiderait pas dans mon travail de détente.

Je passais ainsi plusieurs heures de la nuit à inspirer, prier, expirer. Je me rappelais avoir entendu une fois un Rav qui expliquait pourquoi les accouchements sont si éprouvants. Il avait dit que c’est parce que la Néchama (âme) du futur bébé n’a pas envie de descendre dans ce monde de futilités, elle est tellement mieux en haut, baignée de sainteté et spiritualité. Je me suis donc mise à parler à la Néchama de mon bébé, à la rassurer, à lui dire qu’elle ne devait pas avoir peur, qu’elle arrivait dans un foyer où la Torah et les Mitsvot étaient respectées, et où nous ferions tout notre possible pour rendre son passage dans ce monde le moins effrayant possible.

Au petit matin, je me décidai à réveiller mon mari pour partir à la maternité. Le moment était venu d’accueillir notre enfant. J’étais sereine et prête. Cette sensation ne m’a pas quitté une seconde. Je sais que ça peut paraître utopique, mais, encore une fois, je ne romance rien. J’étais connectée à mon corps et je ne m’opposais à aucune action qu’il réclamait, comme je l’avais fait par peur lors de mes précédents accouchements. Et encore plus, j’étais connectée au Maître du monde. Je savais ce jour-là, plus que n’importe quel autre jour de ma vie, que je n’étais pas seule dans cette salle d’accouchement, et que si je faisais ce qu’Il attendait de moi, Il ferait sa part également.

L’accouchement s’est déroulé dans le plus grand calme au monde. Même mon bébé n’a pas beaucoup pleuré, il n’avait pas dû se battre contre un corps réticent pour forcer la sortie. Mon rétablissement a été magique.

Je suis quelqu’un de méfiant et cartésien et je ne me serais jamais permise de vous vendre du rêve. J’ai vécu un miracle et je ne pouvais pas garder ça pour moi. Lâchez prise, écoutez votre corps et faites-Lui pleinement confiance. Je vous souhaite à toutes, très, très sincèrement, le plus beau et le plus serein des accouchements.