« Tu es trop belle… » Et voilà, ces 4 petits mots suffisent à mettre des étoiles dans les yeux... ! Quelle petite fille, jeune fille, femme ne rêve pas d’être BELLE… Semblant un idéal à atteindre… Et pourtant… Dans le poème Échèt ‘Hayil composé par le Roi Chlomo, le verset dit : « Mensonge que la grâce, et vanité que la beauté, seule une femme qui craint l’Éternel est digne de louanges ». Comment comprendre une telle assertion ? D’autant plus quand l’on connaît l’importance de l’embellissement des Mitsvot (comme un bel Etrog ou une belle Soucca), mais surtout connaissant le texte de nos Maîtres qui disent « אין האישה אלא ליופי : la femme n’est que Beauté. » Hé hé !! Et encore, disent nos Maîtres, trois choses élargissent l’esprit de l’homme : de beaux ustensiles, une belle maison et une belle femme. Carrément ! La beauté de la femme est fondamentale et ce, au cœur même de sa maison. Comment l’appréhender ? La comprendre ? La vivre ? Être belle ?

L’Éternel a créé la Femme ‘Hava, exceptionnellement belle. Il l’a ensuite coiffée puis lui a mis des bijoux avant de la présenter au premier homme Adam. Et combien d’occurrences avons-nous dans la Torah où nous apprenons que nos Matriarches étaient des femmes très belles ? (Sarah, Rivka, Ra'hel et d’autres encore.) Mais que signifie une Femme Belle ? Si la grâce et la beauté sont mensonge et vanité, que reste-t-il ?? 

En réalité, nos Maîtres commentent ainsi (si j'ai bonne mémoire le Gaon de Vilna, reçu de mon Rav Rabbi Miller Chlita) : « Mensonge que la grâce, et vanité que la beauté à elles seules, cependant, une Femme qui craint D.ieu est digne de louanges avec sa grâce et sa beauté ». Capté ? Tout l’enjeu est : est ce que la Femme a la Crainte du Ciel (יראת ה) ou non ? Si oui, sa beauté physique en est sublimée, sinon elle n’a aucune consistance. La beauté plastique que l’on cultive aujourd'hui : éphémère. Vide.

Une femme qui craint D.ieu. Une femme qui s’inscrit dans le projet Divin. Une femme qui connaît sa place, sa fonction dans le Monde, qui sait pourquoi Hachem l'a créée, pour être « Ezer Kénegdo », une aide face à lui, « être celle qui sera à l'avant-garde de la Nation juive en construisant sa maison juive, en étant la muraille de son mari et sa forteresse, en amenant la Torah dans son foyer, en permettant à son mari de devenir un homme avec des valeurs de bonté, de vérité et d’intégrité, un homme pétri de Torah. Une telle femme prend soin de son âme, elle apprend les lois qui la concernent, elle travaille son caractère pour acquérir plus de patience, de tolérance, de compréhension, elle est convaincue de la vérité de sa tâche, elle œuvre en silence et malgré les difficultés et les injustices, elle sait que D.ieu lui fait confiance et l’aime d’un amour infini. 

Eh bien, cette femme est belle. Magnifique. Pas juste son intériorité, non ; nos Sages nous ont enseigné que la femme est ultime beauté. Cette femme craignant D.ieu, évidemment qu’elle prend soin de son corps et de son physique ! Cela va de soi ; car le corps féminin n’est que Beauté comme cité plus haut. Mais tellement tellement beau…  Quel hommage à la femme juive… Car il est l’écrin de son âme si précieuse. Il est le reflet de sa personne unique. De son caractère. De son intérieur raffiné. Alors, tous les efforts, les dépenses, les soins qu’elle investira pour être belle sont autant de cordes qu’elle ajoute à son arc ! Ses vêtements, sa coiffure, son maquillage, son goût esthétique, son parfum, toute la beauté qu’elle va déployer seront inclus dans la louange de qui elle est. Une belle femme. Intérieurement et extérieurement.

Oui, les femmes dans la Torah n’étaient pas juste de grandes Tsadkaniot, elles étaient belles selon nos critères, belles à regarder, belles d’apparence et d’aspect comme dit le texte, car elles rayonnaient de toute la beauté de leur être et cette lumière du Nefech transparaissait à l’extérieur sur leur visage et leur corps. Combien aurions-nous aimé contempler ces modèles - dans les deux sens ! - de notre peuple… Des inspirations auxquelles songer… Nous aussi, femmes juives, soyons pleines de cette conscience de notre Grandeur, ce qui revient à craindre D.ieu : craindre de Le décevoir car Il fait confiance à chacune d'entre nous de réussir dans nos vies respectives. Comme déjà mentionné, nos maîtres nous apprennent que chaque personne a le devoir de se dire : « בשבילי נברא העולם, le monde a été créé pour moi ». Non pas un orgueil démesuré, plutôt une conscience aiguë de notre Moi. De ma valeur inestimable dans ce monde. Et ma responsabilité à chaque choix pour le Bien comme pour le Mal. Cet univers dans son entièreté n’est que pour moi, pour que j’atteigne ma perfection, que j’arrive au sommet…                

La femme juive n’est pas parfaite, elle se fâche, se trompe, tombe, se décourage, mais JAMAIS n’abandonne car elle EST BELLE !! Elle est remplie du sentiment d’accomplissement et d’amour de Son créateur « qui l'a faite selon Sa volonté », alors elle se remet toujours en question, elle est prête à recommencer, à changer, à se transformer comme la pâte à pain dont elle prélève la 'Halla. Jamais elle ne se prêtera au jeu de l’autosuffisance, ou pensera qu’elle n’a jamais rien à se reprocher ou à améliorer, quelle horreur… Tout comme jamais elle ne tombera dans la dépréciation d’elle-même, le déni de sa personne et de son existence.

« חכמות נשים בנתה ביתה ואולת בידה תהרסינו » : l’intelligence des femmes construit leur maison et la sotte par ses mains la détruit ». « Qu’est-ce que l’intelligence ? », nous dit le Roi Chlomo, « ראשית חכמה יראת ה » ! C’est la crainte de D.ieu. Celle dont on parle. La conscience d’un Créateur. Qui a un projet pour nous. Et un cheminement pour cela.  

Ainsi, une femme qui aura à cœur de s’estimer à sa juste valeur, sans chercher à être parfaite pour être aimée, mais aimée pour qui elle est, une fille de D.ieu, une telle femme n’aura aucun mal à être belle dans son corps et dans son être. Son être, elle le connaît et le parfait chaque jour un peu mieux. Son corps qui habite cette âme précieuse mérite amplement des soins, du temps, et quelques dépenses afin de se plaire à elle-même et en être heureuse. Afin de rejaillir sur le monde, mari, enfants, proches et tout Son peuple.

À contrario, le roi Chlomo dénonce « נשים זהב באף חזיר אישה יפה וסחר טעם », une femme belle sans goût, littéralement sans sens ou signification, comprenons sans intériorité, ressemblerait à un anneau en or au nez d’un porc, absolue incongruité… Notre beauté n’existe QUE lorsqu’elle est reliée à nos âmes… Ainsi, l’essence de la beauté dans le monde est la Femme qui représente aussi la Torah. La beauté est l’Harmonie entre l’intériorité et l’extériorité, le פנים (Pénim) et le פנים (Panim), Jérusalem étant la Cité de la Beauté, ville où les mondes spirituel et matériel se rejoignent pour ne plus former qu’UN… C'est une des raisons pour lesquelles juste embrasser de son regard cette terre Divine est un privilège…

En savourer la beauté authentique, symbolique de la femme, harmonieuse entre son corps et son âme, qui toujours sera celle qui attirera l’Homme par sa beauté transcendant sa crainte de D.ieu, sa Flamme pour la Torah. Quel dommage, toutes ces femmes qui passent tant et tant de temps et dépensent tant et tant d’argent en espérant avoir enfin le corps parfait, quelle illusion !! Jamais le corps parfait ne se substituera à l’accord parfait !! L'accord entre le corps et l'âme ! Et d’ailleurs les hommes intelligents ne s’y trompent pas et, d’instinct, seront enclins à aller vers une femme qui « dégage » un quelque chose, subtil, abstrait, une féminité d’un autre goût qui renvoie à l’être et à la spiritualité.

Étoffez chaque jour un peu plus votre lien avec votre Créateur, soyez des femmes craignant D.ieu, ainsi soyez les plus belles !!!