On entend souvent : “La Tsniout (pudeur) c'est beau, la Tsniout c'est la couronne de la femme”.

C'est vrai, mais ce que l'on entend moins souvent, c’est : « La Tsniout, c'est difficile. »

Et pourtant, toutes les femmes, toutes les jeunes filles ont eu envie un jour d'acheter un vêtement qui ne convenait pas. Nous avons toutes fait l'expérience d'une remarque qui nous a blessées, qui nous a données envie de renoncer.

Le titre de l’œuvre de Rabbi Falk zatsal sur la Tsniout est : “Oz Véhadar Lévoucha”, que l'on peut traduire par : “Elle se revêt de force et de splendeur”.

Ce terme est un verset de “Echet ‘Hayil”, la plus grande louange faite à la femme juive. Et qu'est-ce qu'il nous dit ? Que la femme juive est revêtue de force et de splendeur. La splendeur, c'est bien entendu ses vêtements, parce qu'une Bat Israël doit être avant tout gracieuse, belle, raffinée.

La force, nous dit Rabbi Falk, c'est la force et la détermination dont elle doit faire preuve, pour être Tsanou’a (pudique).

C'est-à-dire que, dans le titre même de son ouvrage, 500 pages dédiées à la Tsni’out, le Rav vient nous dire combien il faut être forte pour parvenir à cette Mida, ce trait de caractère. Parce que la Tsniout, c'est beaucoup plus qu'un code vestimentaire, c'est un comportement, une façon d'être.

D'un côté, Hachem nous a créée à partir de la côte d’Adam Harichone, le premier homme. Pourquoi ? Parce qu'en venant d'un organe interne, Hachem implantait dans la femme un désir de discrétion.

D'un autre côté, un Midrash nous dit qu’Hachem a Lui-même fait une jolie coiffure à ‘Hava, pour qu'elle soit belle aux yeux de son mari. Cela vient nous apprendre que le désir de beauté et de plaire est aussi quelque chose d'inné, d’intrinsèque à la femme.

Et c'est pour cela que nous avons un Yétser Hara’ (mauvais penchant) tellement grand pour nous habiller, nous maquiller, nous coiffer, en vue de plaire. Ce n'est pas de notre faute, Hachem nous a créées ainsi.

D'ailleurs, lorsqu’on a amené la traduction en hébreu du livre de Rabbi Falk à Rav Steinman zatsal, il a rigolé, de ce rire qui n'appartenait qu'à lui : “Un livre si gros uniquement sur la Tsniout !”, et puis il a continué en disant : “C'est vrai, il faut bien autant de pages pour faire face à un si gros Yétser Hara’.”

Alors n'ayons pas honte, si dans un magasin nous avons envie d'acheter un vêtement qui n’est pas convenable - chacune où elle se trouve, un pantalon, pour celles qui viennent de décider de passer à la jupe (…même une fois par semaine), un haut à manches courtes pour celles qui commencent à couvrir leurs bras, une jupe trop courte pour les plus avancées - et que nous parvenons, peut-être même seulement au moment d'arriver à la caisse, à le remettre en rayon, combien notre acte est grand !

Si j’ai pris la décision de supprimer certains habits de ma garde-robe, et que, tout de même, ce vêtement que j’aimais tant me nargue et me dit : « Allez, une dernière fois, après tu pourras même me jeter à la poubelle », je craque, je m’habille et ensuite, je suis capable d'aller me changer : il faut que je sache que j'ai accompli un acte grandiose et que je dois être fière de moi, très fière.

Oui, dès le titre, Rabbi Falk exprime que la femme doit faire preuve de beaucoup de force pour parvenir à être Tsanou’a.

Alors on peut se demander pourquoi Hachem a implanté en nous ce désir de plaire ?

Rav Chakh zatsal explique un secret de la Torah, que nous pouvons appliquer dans tous les domaines de la vie, et particulièrement dans celui qui nous préoccupe aujourd'hui.

Il nous dit : “La Torah n'interdit rien, la Torah est “Méssadérèt” ; elle organise, donne un cadre”.

Ce que Rav Chakh veut nous apprendre, c'est que la Torah ne vient pas nous interdire, elle vient nous donner un mode d'emploi du monde.

Si Hachem nous a créée avec ce désir de plaire, c'est pour qu'il soit utilisé à bon escient.

Sous la ‘Houppa, le fiancé, pour être uni à sa femme, lui dit : “Haré At Mékoudéchèt Li Kédat Moché Véisraël”, “Tu m’es sanctifiée selon la loi de Moché et d'Israël”, en lui remettant un anneau au doigt, témoignage de cette consécration. Le Rav qui célèbre le mariage répète alors “Mékoudéchèt” “consacrée”. Et cette cérémonie qui unit l'homme à la femme s'appelle les “Kidouchine”.

Le terme “Kadoch” signifie “séparé”.

A l'instant où le fiancé prononce ces mots, sa fiancée devient SA femme, parce qu'elle vient d'être séparée de l'ensemble des hommes pour être consacrée à son mari.

Et c'est là qu'intervient ce désir inné que nous avons toutes de plaire, car dès lors, la femme a la Mitsva… de plaire à son mari, mais uniquement à lui !

Nous vivons dans un monde où, malheureusement, tout s'inverse. La femme se fait belle à l'extérieur et parfois se laisse aller à l'intérieur. Quel dommage !

Combien il est difficile d'aller à contre-courant d'une société qui prône toutes les valeurs opposées à celle de la Torah.

La vie d’un juif est de toujours progresser. Monter un escalier demande un effort. Le problème est que, de nos jours, l'escalier à monter est un escalier roulant qui descend très vite, alors, en montant les marches, on fait tout juste du sur-place. Il faut vraiment fournir beaucoup d'efforts pour arriver au sommet d'un escalier roulant qui descend !

C'est exactement cela le monde dans lequel on vit ! Mais imaginez celui qui parvient à monter ne serait-ce qu'une marche, combien Hachem voit ses efforts, combien il en sera récompensé ! Chaque petit pas que nous accomplissons dans la génération dans laquelle nous vivons est comme une montagne que les générations d'avant gravissaient !

Alors, je souhaite de tout cœur que chacune d'entre nous prenne conscience de la grandeur de cette Mitsva spécifique dont Hachem nous a gratifiées, et que nous méritions par cela, d'amener la Guéoula, la fin de l'exil, où tous les malheurs de la terre seront effacés, où la Splendeur d'Hachem sera enfin dévoilée, bientôt, de nos jours !

Béatsla'ha à toutes !