Lorsque la Torah traite du sujet du pétrissage des ‘Hallot, elle met l’accent sur la sanctification de tout commencement. Le prélèvement de la ‘Halla, symbole de reconnaissance envers le Créateur du monde qui subvient à nos besoins et nous donne à manger, est mentionné ainsi : "Le premier de votre pétrin, vous donnerez à D.ieu comme une offrande, ceci s'applique à toutes vos générations".

Le mot hébreu « pétrin », soit « Arissa », a également une autre signification. Il veut aussi dire « berceau d’enfant ». Et ce n’est pas par hasard. Cette double connotation nous enseigne un fondement capital dans les lois de l’éducation des enfants.

Le début de vie d’un bébé n’est pas une étape à prendre à la légère. C’est là où tout se trame, c’est là où le chemin se trace, c’est là où nous choisissons la direction que prendra notre enfant. Ce début de vie doit être sanctifié par des mots de Torah constants si l’on veut que notre enfant « pousse droit », si l’on veut qu’il dispose des forces nécessaires pour affronter le monde et ses difficultés, le monde et ses tentations.

Nous ne donnons pas suffisamment de valeur et d’importance aux débuts des choses. Pourtant, c’est là que réside la source de bénédiction.

Le début de chaque action représente le premier coup de moteur, la direction que l’on veut donner à son projet. Qui dit début, dit nouveauté, renouveau des énergies, on n’a pas eu le temps de se lasser ou de s’essouffler. Lorsque nous aurons compris l’importance et l’impact qu’un début peut avoir sur la réussite de l’action elle-même, nous n’hésiterons plus à investir toutes nos forces et notre sainteté dans celui-ci.

Nous sanctifions le début d’une journée avec « Modé Ani », le début d’une semaine avec la Havdala, le début d’un mois avec Roch ‘Hodech, et le début d’une année avec Roch Hachana. Tous ces moments sont l’occasion de créer un pont entre un moment passé et un moment futur. Renforcés de l’expérience passée, nous nous dirigeons vers l’avenir avec, sur nos lèvres, des souhaits de réussite et de bénédiction.

Pour en revenir aux premières années de la vie d’un enfant, il est, à ce stade, une page blanche, une pâte à modeler. Nous avons entre nos mains une Néchama (âme) pure. Le jeune enfant n’a pas encore le sens de la méfiance ou de l’auto-raisonnement. Il prend tout ce que son père lui dit pour argent comptant. Il est habité d’une naïveté qui s’estompera au fil des années. Un petit enfant a confiance aveugle en l’adulte, il est une éponge qui s’imprègne de chaque parole.

Aussi, profitons de cet état de fait qui nous facilite la tâche, et inculquons à nos enfants de vraies et profondes valeurs, en les berçant de mots de Torah depuis tous petits, en préférant leur faire écouter des chansons imprégnées de Kédoucha (sainteté), en préférant leur raconter les histoires des Tsadikim plutôt que les contes pour enfants commercialisés, qui prônent des valeurs telles que le vol, l’effronterie ou le mensonge.

En agissant ainsi, nous faisons preuve de gratitude et de reconnaissance envers Hachem, et nous Lui prouvons que nous sommes dignes de ce magnifique cadeau dont Il nous a gratifiés en nous confiant l’une de ses Néchamot Téhorot (âmes pures).

En agissant ainsi, nous perpétuons ce pont entre le passé et le futur, ce pont qui fait toute l’histoire de notre peuple.