Une personne présente à Méron à l’occasion de Lag Baomer dans la nuit du jeudi au vendredi 30 avril livre un témoignage fort sur la catastrophe qui a coûté la vie à 45 personnes et a fait des centaines de blessés.

“J’ai été miraculeusement sauvé, une minute avant que la bousculade ne se produise.” C’est un véritable miracle qu’a vécu ce pèlerin lors de la tragédie de Méron survenue dans la nuit du jeudi au vendredi 30 avril. Il s’était rendu, comme des dizaines de milliers de personnes, sur la tombe de Rabbi Chimon bar Yo’haï à l’occasion de Lag Baomer 5781.

“J’ai vu tout à coup qu’il y avait un mouvement inhabituel, comme une “marée humaine”, et j’ai entendu soudainement des hurlements, quelque chose de fou. Avec l’aide du Ciel, j’ai fait instinctivement demi-tour et j’ai fui”. C’est ce réflexe de survie qui lui a sauvé la vie, et qui l'a empêché de prendre part, malgré lui, à l’énorme piétinement qui a eu lieu.

“Personne n’a vraiment compris qu’un drame s’était produit, et il a fallu un certain temps à la police aussi pour prendre la mesure de la tragédie, avant qu’elle ne se déploie vraiment avec des médecins et des pompiers.”

C’est après avoir compris l’ampleur du terrible désastre que le miraculé a aidé les secouristes. “Même si je n’ai aucune notion de secourisme, j’ai donné un coup de main et j’ai aidé à évacuer les blessés, mais aussi les morts qui gisaient inertes sur le lieu du drame”. Comment a-t-il vécu cette expérience indescriptible, a fortiori quand on n’est pas rompu à des scènes de catastrophe humaine ? “Cela a été beaucoup trop difficile à regarder mais j’agissais à chaud, sans réfléchir, en aidant tout simplement à sortir le plus de victimes possibles de cet enfer. Mais j’ai souffert après-coup, avec tout ce que j’avais vu et vécu.”

Quelques heures plus tard, l’homme a du mal à partir, alors que le site est évacué par les forces de l’ordre. “Je suis parti avec un sentiment très difficile à gérer. Vous venez à une réjouissance, à l’un des moments les plus joyeux du calendrier juif sans penser un instant qu’une telle catastrophe peut se produire.

Aujourd’hui, le miraculé est suivi par un psychologue, car il a frôlé la mort mais souffre d’un sentiment de culpabilité en pensant aux victimes. “Je pense à chaque instant aux familles, personne ne rencontre une telle épreuve.”

Puissions-nous n’entendre que des bonnes nouvelles.